Mercredi 4 novembre, à 16h16. Depuis cette date, les Françaises travaillent gratuitement selon les données recueillies par le collectif Les Glorieuses. Une date et une heure symbolique calculées à partir des données Eurostat, qui soulignent un écart salarial de 15,5 % entre les hommes et les femmes en 2020.
Un chiffre qui stagne depuis 5 ans
Malgré les voix qui s'élèvent pour dénoncer cette inégalité, ce chiffre stagne depuis déjà cinq ans. "Ça ne s'améliore pas, c'est plutôt une stagnation", a attesté auprès de l'AFP l'économiste Rebecca Ansellem, fondatrice de cette association féministe. Pire, les inégalités semblent quelque peu s'accroître. L'an passé, l'écart salarial entre les hommes et les femmes s'élevait à 15,4 %. Cette date symbolique avait alors été fixée au 5 novembre à 16h47.
La population, favorable à plus d'égalité
Une situation qui interpelle alors que la majorité de la population semble favorable à des évolutions. Selon une enquête menée par Les Glorieuses auprès d'un échantillon de 7 262 personnes âgées de 18 ans ou plus, la question des inégalités salariales entre les hommes et les femmes serait fermement condamnée par 98 % des femmes et 88 % des hommes.
Mieux : une grande majorité d'entre eux semblent même prêts à mettre la main à la patte. Ainsi, 81 % des femmes et 72 % des hommes seraient prêts à partager le montant de leur rémunération pour plus d'égalité. Et pour cause : la plupart d'entre eux estiment que le Gouvernement n'en fait pas assez sur le sujet…
Bonjour, aujourd'hui à partir de 16h16, les femmes travaillent gratuitement du fait des inégalités salariales !
— Les Glorieuses Newsletter (@Les_Glorieuses) November 4, 2020
Bonne nouvelle, il y a consensus pour condamner ces inégalités, et demander au Gouvernement d'agir. Signez la pétition #4Novembre16h16 ici https://t.co/nRGQb2WfWx
Avancer sur la question des inégalités salariales, c'était pourtant l'une des promesses d'Emmanuel Macron. Une volonté qui avait été accompagnée d'une mesure contraignant les entreprises de calculer et de publier tous les ans son indice d'égalité homme-femme. "Une bonne idée", mais qui ne va "pas assez loin", selon l'économiste Rebecca Ansellem. Elle souligne : "Comme ce sont les entreprises elles-mêmes qui se notent, elles peuvent tricher".
Un plan de relance féministe
Une situation d'inégalité salariale qui ne devrait pas s'améliorer au regard de la situation sanitaire…
Une donne sur laquelle l'association a décidé de se mobiliser en lançant une pétition pour favoriser un plan de relance féministe.
L'idée ? Revaloriser les salaires des métiers où les femmes sont en plus grand nombre, comme les métiers du soin particulièrement sollicités en période de Covid-19. "
La crise sanitaire a sollicité la résilience des femmes, plus que jamais en première ligne. Pourtant, le plan de relance de 100 milliards d'euros présenté par le Gouvernement ne les mentionne pas une seule fois. (..) la relance doit reposer sur une approche féministe et corriger les discriminations économiques envers les femmes. D'autant que les inégalités qu'elles subissent risquent d'empirer avec la crise du Covid", a ajouté la fondatrice de l'association.
Une idée qui, on l'espère, sera suivie d'actes pour enfin inverser cette tendance d'un autre temps.
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