[Mise à jour mardi 28 avril à 16h59] "Protéger, tester, isoler". Tels sont les trois principes qui doivent régir les modalités du déconfinement, selon le Premier ministre Edouard Philippe qui a présenté ce mardi 28 avril à 15h, le plan de déconfinement a été "co-construit" entre le gouvernement, les élus et les partenaires sociaux autour de six thèmes: la santé (masques, tests), le retour à école, la reprise du travail, la réouverture des commerces, les transports en commun et les rassemblements, notamment culturels, religieux et sportifs.
Les mesures ont été discutées lundi par Edouard Philippe et Emmanuel Macron au cours de leur traditionnel déjeuner hebdomadaire à l'Elysée puis lors d'une réunion d'arbitrage entre eux, le ministre de la Santé Olivier Véran, le ministre de l'Education Nationale Jean-Michel Blanquer et le pilote Jean Castex, M. Déconfinement". Le plan a été peaufiné par Matignon et la Présidence jusque tard dans la nuit...
Pour des raisons de sécurité sanitaire, seuls 75 députés étaient présents dans l'Hémicycle. Après la prise de parole du chef du gouvernement, qui a duré une heure, les différents groupes parlementaires ont pris la parole. D'abord le groupe Libertés et Territoires,puis La France insoumise, la gauche communiste, le groupe LaREM, Les Républicains, le MoDem, le groupe socialiste, Agir pour les non-inscrits pour terminer. Ces échanges seront suivis d'une réponse du gouvernement. Le vote final sur la présentation de ce plan devrait se déroulera autour de 19 heures.
Voici ce qu'il faut retenir de la présentation par Edouard Philippe du plan de déconfinement progressif :
"Tous les événements qui regroupent plus de 5 000 participants ne pourront se tenir avant le mois de septembre."
"Il n'y aura pas de cérémonies religieuses avant le 2 juin."
"De façon générale, il nous faut éviter les rassemblements. Ils seront limités à 10 personnes sur la voie publique et dans les lieux privés."
"La saison 2019-2020 de sport professionnel, notamment de football, ne pourra pas reprendre."
"Les plages resteront inaccessibles au moins jusqu'au 1er juin. Les grands musées, les cinémas, les théâtres ne pourront pas rouvrir."
"Les entreprises sont appelées à maintenir le télétravail pour les trois prochaines semaines et à mettre en place des horaires décalés".
"Le port du masque sera rendu obligatoire dans tous les transports".
"La réouverture des lycées sera décidée fin mai".
"Les crèches seront rouvertes à partir du 11 mai avec des groupes de 10 enfants maximum".
"La date de réouverture des cafés et restaurants sera décidée fin mai"
"Il sera de nouveau possible de circuler librement sans attestation, sauf pour les déplacements à plus de 100 km du domicile, possibles pour un motif impérieux, familial ou professionnel."
"Nous voulons réduire les transports interrégionaux au maximum en limitant les déplacements aux motifs professionnels et familiaux. Ce n'est pas le moment de quitter son département pour partir en week-end."
"Il est certain que les trois semaines à venir seront difficiles. Le port du masque sera rendu obligatoire dans tous les transports. La capacité du métro parisien sera drastiquement réduite."
"Les commerces devront respecter un cahier des charges strict (...) pour faire respecter les distances minimales. Le port du masque sera recommandé pour le personnel et les clients. Un commerçant pourra subordonner l'entrée au port du masque."
"Les commerces rouvriront également à partir du 11 mai. Tous, sauf les cafés et les restaurants, pourront rouvrir à partir du 11 mai. Les marchés seront en général autorisés."
"Le dispositif d'activité partielle restera en place jusqu'au premier juin. Il faudra ensuite l'adapter progressivement"
"Le télétravail doit être maintenu partout où cela est possible pendant au moins les trois prochaines semaines."
"Il n'y aura pas de port du masque pour les enfants de moins de trois ans."
"Les crèches seront aussi réouvertes à partir du 11 mai avec des groupes de 10 enfants maximum."
"Nous fournirons des masques aux collégiens qui n'auront pas pu s'en procurer."
"Le retour de nos enfants est un impératif pédagogique et de justice sociale. Nous proposons une réouverture très progressive des maternelles et écoles élémentaires à partir du 11 mai, partout sur le territoire et sur la base du volontariat. Dans un second temps, nous pourrons envisager de rouvrir les collèges, en commençant par les cinquièmes et sixièmes. Nous prendrons une décision fin mai pour les lycées."
"A compter de jeudi, le directeur général de la santé présentera les indicateurs département par département."
"C'est fin mai, par exemple, que nous statuerons sur la réouverture des cafés et des restaurants par exemple.
"Quelque 700 000 tests virologiques seront disponibles en France chaque semaine, à partir de la semaine du 11 mai. Ils seront pris "à 100% en charge" par l'Assurance maladie."
"Toute personne testée positive sera immédiatement isolée. "L'isolement n'est pas une punition, c'est une mise à l'abri. Il doit donc être expliqué, consenti et accompagné", a précisé le Premier ministre."
"Si tout est prêt le 11 mai, alors commencera une phase qui durera jusqu'au 2 juin."
"Si à l'approche du 11 mai, le nombre de nouveaux cas journaliers n'était pas dans la fourchette prévue, nous ne déconfinerons pas au 11 mai"
"Nous tous, préférons éviter de devoir connaître, après le confinement et le déconfinement, un reconfinement."
"Tous les cas contacts seront testés et invités à s'isoler."
"Nous allons faire passer à 100 % la prise en charge de ces tests par l'Assurance maladie."
"A la sortie du confinement, nous serons en capacité de massifier les tests avec 700 000 tests virologiques par semaine."
"Il y aura "assez de masques dans le pays pour faire face aux besoins à partir du 11 mai."
"Les pharmacies et la grande distribution seront invitées à vendre des masques jetables ou lavables."
"Aux gestes barrières – la distanciation physique, le lavage régulier des mains – il conviendra d'ajouter le port du masque, dans certaines situations."
62 % des Français ne font pas confiance au gouvernement pour réussir le déconfinement
Six Français sur dix ne font pas confiance au gouvernement pour réussir l'après 11 mai indique le baromètre politique Odoxa-CGI pour France Inter, l'Express et la Presse Régionale publié mardi. Pour près des deux tiers des Français (65 %), l'exécutif "n'est pas à la hauteur de la situation" depuis le début de la crise sanitaire,
Pour près des deux tiers des Français (65 %), l'exécutif "n'est pas à la hauteur de la situation" depuis le début de la crise sanitaire, le même pourcentage que le mois dernier. Et 62 % ne font pas confiance au gouvernement pour réussir le déconfinement à partir du 11 mai.
Emmanuel Macron avait pourtant largement convaincu avec son discours guerrier où il assignait ses concitoyens à domicile. Le 19 mars, 65 % des Français se disaient "convaincus" et soutenaient le confinement.
Outre un sentiment de mensonge d'Etat sur les masques, l'école a rajouté à la défiance. Pour 65 % des Français, la réouverture des écoles à partir du 11 mai était une mauvaise décision et 64 % des parents d'élèves assuraient qu'ils n'y enverraient pas leurs enfants.
Côté classement des personnalités politiques, Roselyne Bachelot, plébiscitée, se hisse en tête, suivie par Olivier Véran et Nicolas Sarkozy, en deuxième place ex-aequo. "Bien que ministre de la santé, Olivier Véran n'est pas jugé comptable de la politique de santé si critiquée conduite par le gouvernement", conclut l'étude. A l'inverse, Agnès Buzyn s'enfonce encore et rejoint le podium du trio suscitant les plus forts rejets.
Moral des ménages au plus bas
L'indice de confiance des ménages en France a subi en avril une chute historique, après la mise en place des mesures de confinement pour lutter contre le coronavirus, a indiqué mardi l'Insee.
Le solde d'opinion sur le niveau de vie futur en France a connu la plus forte baisse jamais enregistrée sur un mois, un niveau "jamais atteint depuis la création de cet indicateur en 1972".
Les craintes des ménages concernant l'évolution du chômage ont augmenté "très fortement en avril".
Sans surprise, la proportion de ménages estimant qu'il est opportun de faire des achats importants a chuté "lourdement", soit une perte de 43 points pour atteindre son plus-bas historique.
En avril, les ménages ont aussi été plus nombreux qu'en mars à redouter que les prix augmentent au cours des douze prochains mois, a souligné l'Insee.
Commerces et infrastructures qui vont rouvrir à partir 11 mai
Les écoles
Les cabinets médicaux et para-médicaux
Les transports : bus, métro, RER, trains et avions
Les coiffeurs
Les bureaux de Poste
Les magasins de bricolage
Ce qui ne reprendra pas le 11 mai prochain
L'enseignement supérieur
Dans son allocution, Emmanuel Macron a indiqué que les établissements de l'enseignement supérieur ne reprendraient pas les cours "physiquement" avant l'été. Les élèves continueront à suivre les enseignements à distance, jusqu'à une date encore inconnue. Concernant les partiels, examens et concours, le gouvernement devrait se pencher sur leur "bonne organisation".
Les restaurants, bars et cafés
L'hôtellerie
Les salles de spectacle
Les frontières
Les lieux de culte
Quelles seront les conditions sanitaires à respecter ?
Les tests
A partir du 11 mai, le gouvernement prévoit de pouvoir tester toutes les personnes présentant des symptômes.
Les masques
A partir du 11 mai, "chaque Français" devrait pouvoir se procurer un "masque grand public".
Les traitements
Dans un premier temps, le chef de l'État a détaillé la question de l'immunité collective, préconisée par certains chercheurs. "D'après les premières données, une très faible minorité a contracté le Covid, nous sommes très loin de l'immunité collective", a-t-il précisé.
Le gouvernement espère ainsi développer des traitements de prévention - par le biais de vaccins - et de guérison, sans préciser quand ces derniers seraient disponibles : "Tout le monde y travaille, mais cela prendra plusieurs mois." Il a ajouté : "Toutes les options sont explorées (…) Nos médecins travaillent d'arrache-pied, aucune piste ne sera négligée, je m'y engage."
La France va-t-elle mettre en place une application de tracking ?
Pour l'instant, aucune installation d'un dispositif de traçage n'est prévue. Emmanuel Macron a évoqué le déploiement d'une application sur smartphone. Cette dernière permettrait, à l'aide du Bluetooth et sur la base du volontariat, de savoir si le propriétaire du smartphone a été en contact avec une personne infectée par le virus.
"Pourrons-nous nous appuyer sur des outils numériques ? (...) Pour l'heure, compte tenu des incertitudes sur cette application (StopCovid), je serais bien en peine de vous dire comment elle fonctionnera. Lorsque l'application fonctionnera, nous organiserons d'un débat spécifique suivi d'un vote spécifique", a assuré le Premier ministre le 28 avril.
Recommandations de Conseil scientifique pour une "levée progressive et contrôlée du confinement à partir du 11 mai"
Pour arbitrer, le gouvernement disposait des recommandations de son Conseil scientifique présidé par Jean-François Delfraissy suivantes :
Port du masque dans l'espace public
Le port d'un masque dans les lieux publics (pas seulement dans les transports et les lycées et les collèges) doit être "systématique" pendant les mois suivants la levée du confinement.
Déplacements possibles entre régions, mais pas à l'étranger
Les déplacements d'une région à l'autre par transports en commun pourraient à nouveau être autorisés, dès lors que les mesures barrières et les règles de distanciation sociale sont respectées. Les transports urbains et péri-urbains devraient reprendre avec leurs cadences habituelles.
Les transports internationaux sont très fortement déconseillés jusqu'à l'été, pour "réduire le risque de réintroduction du virus sur le territoire national". Les voyageurs s'exposent à des mesures de quarantaine à l'arrivée à leur destination, comme au retour en France.
Distanciation sociale dans les établissements scolaires
Le Conseil souligne qu'il était pour sa part favorable à ce que les crèches et établissements scolaires restent fermés jusqu'à septembre. Mais il dit avoir pris "acte de la décision politique" du gouvernement de les rouvrir progressivement dès mai, en "prenant en compte les enjeux sanitaires mais aussi sociétaux et économiques". Il a suggéré le déjeuner en classe, la prise de température à la maison par les parents, des stratégies dans les établissements pour éviter les brassages d'élèves.
Télétravail préconisé et étalement des horaires des salariés
Le Conseil propose que les entreprises maintiennent le télétravail, lorsqu'il est possible, "sur la totalité ou plus de la moitié du temps de travail". Pour les administrations, il est aussi proposé de maintenir les plans de continuité de l'activité permettant un télétravail pour une part importante du personnel.
Pour les commerçants et artisans, il est proposé de reprendre une activité en respectant scrupuleusement les règles de distanciation sociale. "L'objectif est de reprendre progressivement une activité présentielle ne concernant, si possible, que la moitié des travailleurs."
Pour Rémi Salomon, président de la commission médicale d'établissement de l'AP-HP, "il faut tout faire pour éviter cette densité humaine dans le métro. C'est totalement inenvisageable si on veut éviter une deuxième vague" de l'épidémie de coronavirus. Outre le port du masque obligatoire, dans les transports en commun, il faudrait selon lui "étaler les horaires de travail", "éviter que tout le monde commence le travail à la même heure pour éviter une saturation des transports en commun à certaines heures".
Confinement strict et volontaire des seniors et des personnes à risque
Le Conseil scientifique conseille aux personnes de plus de 65 ans ou présentant des pathologies chroniques (hypertension, diabète, maladie coronarienne) de respecter "un confinement strict et volontaire, qui les protège de risques de contamination". "Ce choix doit pouvoir être proposé aux personnes à risque qui travaillent".
Pas d'événements publics importants avant mi-juillet
Pendant les deux premiers mois suivant la levée du confinement, il est "nécessaire de maintenir fermés ou interdits tous les lieux et événements" rassemblant "du public en nombre important, qu'il s'agisse de salles fermées ou de lieux en plein air".
Olivier Véran annonce jusqu'à 700.000 tests par semaine
En visite samedi dans un laboratoire de tests de Saint-Denis, son premier déplacement depuis un mois, le ministre de la Santé Olivier Véran a réaffirmé l'objectif de pouvoir "réaliser au moins 500.000 à 700.000 tests par semaine", contre plus de 50.000 par jour actuellement.
L'objectif est de pouvoir tester toutes les personnes présentant des symptômes ainsi que celles ayant été en contact rapproché avec des cas confirmés de coronavirus.
En revanche, tester l'ensemble des Français serait "impossible" et "n'a pas de sens au niveau médical", a-t-il répété, alors que certaines entreprises entendent dépister leurs salariés.
A bicyclette… : retour des 2 roues
"Contrairement aux déclarations des ministères, reprises par les médias, le vélo en tant qu'activité de loisir est parfaitement autorisé durant le confinement. Les verbalisations n'ont aucune base légale", peut-on lire arretsurimages.net.
La Fédération française de cyclisme a, elle, affirmé dans un communiqué, qu'un non-retour de l'activité cycliste à la date de démarrage du déconfinement, le 11 mai, "constituerait une véritable discrimination vis-à-vis de (leur) sport".
Depuis le début du confinement, le gouvernement indique régulièrement que la pratique du vélo n'est pas admise, en dehors des sorties nécessaires pour le travail ou les courses. En même temps, le jogging est toléré...
La possibilité d'une balade dans la nature…
Plus de 110 000 personnes ont signé une pétition pour "un accès raisonnable à la nature". Le psychiatre Christophe André explique sur France Bleu Isère: "Marcher et sortir régulièrement, avec des précautions bien sûr, à condition de ne pas se regrouper, c'est bon pour la santé et est aussi un réducteur d'inégalités. C'est le seul moyen pour ceux qui n'ont pas un logement agréable, ni un jardin, de bénéficier de l'agrément que peuvent apporter les espaces verts. C'est à la fois scientifique et démocratique".
Le maintien du confinement n'est plus souhaité par les Français
Seulement 43% des personnes interrogées par YouGov pour "Le HuffPost" soutenaient samedi, 40e jour de confinement, la mesure d'assignation à domicile. 57% des personnes interrogées jugeaient néanmoins utile la fermeture temporaire des écoles, dont la réouverture à compter du 11 mai suscite le débat. Seules 38% des personnes interrogées par YouGov jugent positivement la gestion de l'épidémie par l'exécutif.
Sur la plage abandonnée : rien de nouveau sous le soleil
Les plages du littoral français sont toutes vides. Pour le moment, le gouvernement n'a pas donné de dates pour imaginer leur ouverture, dans le cadre du déconfinement qui doit démarrer le 11 mai, après huit semaines. Dans les stations balnéaires, le sable est désert. Certains maires pensent à la saison touristiques, d'autres craignent une arrivée… du virus avec les hordes de vacanciers infectés !
Près d'un million d'amendes pour non respect des règles de confinement
Jeudi 23 avril, sur BFM, Christophe Castaner a confirmé que les contrôles de police étaient toujours aussi nombreux. D'après les chiffres dressés mercredi 22 avril, les forces de l'ordre ont procédé à 15,5 millions de contrôles et 915 000 procès-verbaux ont été dressés depuis le début du confinement.
Pourra-t-on voir ses amis, ses parents après le 11 mai ?
Après le 11 mai, pourrez-vous allez voir vos amis en Bourgogne ? Vos parents en Vendée ? Votre frère en Normandie ? Probablement pas. Le sujet des déplacements entre régions mobilise l'exécutif.
Au sujet des voyages interrégionaux, "il ne faudra pas ouvrir trop vite sinon on va refermer aussitôt", précise Matignon à France Télévisions repris par France Info, jeudi 23 avril.
"Plutôt que de réguler par la demande, on peut réguler par l'offre avec peu de trains. On ne veut pas encourager les gens à partir en week-end. Il y a un entre-deux qui peut se réguler par l'offre."
"Il faudra rester sédentaire le plus possible ne pas prendre sa voiture pour aller voir ses parents", expliquait mercredi le gouvernement cité par France Info. Mais difficile d'envisager une interdiction pure et simple. "Aujourd'hui, les professionnels peuvent voyager à travers la France. La question qui se pose, c'est donc : les personnes aujourd'hui confinées pourront-elles voyager entre régions après le 11 mai ?", s'interroge toujours le gouvernement.
"La question n'est pas tranchée. Elle est encore en suspens. Et la réponse et ses modalités figureront dans les propositions discutées par Jean Castex avec les élus en début de semaine puis dans le plan présenté début mai, ajoute les services du Premier ministre sur le site de la station.
2 parents sur 3 ne remettront pas leur enfant à l'école
Le retour des enfants à l'école se fera sur "la base du volontariat", il n'y aura "pas d'obligation de retour à l'école". Evidemment, si l'élève ne se rend pas à l'école, il doit tout de même assister aux cours à distance. Cette décision de l'Elysée est intervenue jeudi 23 avril alors que moult parents avaient assuré qu'ils n'enverraient pas leurs enfants à l'école après le 11 mai, par crainte de la menace du coronavirus.
D'après un sondage réalisé par Odoxa-Dentsu Consulting pour franceinfo et Le Figaro publié jeudi 23 avril:
64% des sondés comptent ne pas envoyer au moins un de leurs enfants à l'école le 11 mai.
60% des personnes interrogées estiment que la réouverture des écoles est motivée par des raisons économiques, afin de permettre aux parents de reprendre le travail
20% considèrent que cette décision a été prise pour des motifs sociaux afin de limiter les risques de décrochage scolaire
55% pensent que le respect des gestes barrières et la mise à disposition de savon et gel hydroalcoolique dans les écoles ne seront pas respectés.
72 % se montrent favorable à une limitation des effectifs à 15 élèves par classe, mais 58% à ne pas croire que cette promesse pourra être tenue.
Quel déconfinement à l'étranger ?
En Italie
En Italie, les premières réouvertures démarrent ce 27 avril, à commencer par certains chantiers publics ou des secteurs d'exportation comme l'ameublement. La reprise du secteur manufacturier, le BTP et le commerce de gros ne redémarrera que le 4 mai, date d'entrée dans la "phase 2" du déconfinement italien.
À partir de la semaine prochaine, toutes les pharmacies devront disposer d'un nombre suffisant de masques chirurgicaux, vendu à 50 centimes d'euros, explique Le Monde.
Il sera de nouveau possible de se promener, de courir ou d'avoir accès aux parcs. Les "visites à la famille" seront autorisées, mais il ne sera toutefois pas possible de quitter sa commune, et les déplacements hors de la région restent conditionnés à des "urgences", médicales ou professionnelles.
A partir du 18 mai, les commerces de détail, les musées, salles d'exposition et bibliothèques devraient rouvrir, deux semaines avant les bars et restaurants, les coiffeurs et barbiers dont la réouverture est prévue le 1er juin.
Du côté du secteur scolaire, les écoles ne rouvriront pas avant le mois de septembre.
En Espagne
En Espagne, les enfants ont pu s'aventurer à l'extérieur dimanche 26 avril pour la première fois depuis mi-mars. Les sorties accompagnés des parents sont désormais autorisées entre 9h et 21h, à un kilomètre du domicile. Pour les adolescents de plus de 14 ans, il est possible de sortir pour les mêmes motifs que les adultes. Tous devraient pouvoir reprendre le sport ou se promener à partir du 2 mai, a annoncé le 25 avril le Premier ministre Pedro Sanchez.
A partir de ce lundi 27 avril, les magasins, bars et lieux publics peuvent rouvrir leurs portes.
En Allemagne
Une semaine après l'ouverture des commerces (surface de moins de 800 m²), l'Allemagne observe une légère recrudescence de l'épidémie et se prépare à une deuxième vague. Selon Europe 1, certaines régions n'auraient pas tenu compte du calendrier national et accélèrent le retour à la normale.
A partir du 27 avril, le port du masque devient obligatoire dans les lieux publics, les commerces et les transports. Le retour des élèves en classe n'est pas prévu avant le 4 mai, et les lieux de rassemblements comme les salles de sport, de spectacles, les bars, restaurants restent fermés. Les grandes manifestations, les festivals ou les concerts ne pourront pas avoir lieu jusqu'au 31 août.
Face masks are sold in a vending machine in a Berlin subway station.
— AFP news agency (@AFP) April 27, 2020
Protective masks will now be required on public transport in most parts of Germany, with Berlin joining a wave of federal states in ordering the measure
Tobias Schwarz pic.twitter.com/1uYqHsXfp2
En Belgique
Le 24 avril, la Première ministre Sophie Wilmès a annoncé que les commerces et les écoles vont rouvrir progressivement à partir des 11 et 18 mai en Belgique. Les restaurants pourront reprendre leur activité le 8 juin au plus tôt, mais aucune date n'a encore été avancé concernant les bars et cafés.
En Norvège
A partir du 27 avril, les collègues, lycées et universités rouvrent leurs portes en Norvège, suivant l'ouverture des crèches et écoles maternelles la semaine dernière. Les salons de coiffure, de massage ou de dermatologie ont également le feu vert pour reprendre leur activité.
Même s'il est désormais possible de rejoindre sa maison de vacances, la Première ministre Erna Solberg a rappelé que les déplacements de loisir doivent rester limiter. Il est possible de se rassembler, mais pas à plus de cinq personnes et en appliquant rigoureusement les règles de distanciation sociale. Les restaurants, bars, cinémas, théâtres et lieux de rassemblements resteront interdits jusqu'au 15 juin.
Le gouvernement norvégien a choisi de suivre le déconfinement avec une application mobile, Smittestopp, permettant aux autorités sanitaires de rassembler des informations sur le Covid-19 et informateur l'utilisateur s'il a été en contact avec une personne contaminée.
Au Danemark
Après la réouverture des crèches, écoles maternelles et primaire le 15 avril, les salons de coiffure, instituts de beauté et auto-écoles ont pu rouvrir ce 20 avril.
L'attente est prolongée jusqu'au 10 mai pour les collégiens et lycéens. Les bars, restaurants, salons de coiffure, grands centres commerciaux et discothèques resteront fermés pour l'instant et les rassemblements de plus de 10 personnes ne seront pas autorisés. La cheffe du gouvernement Mette Frederiksen a d'ores et déjà prévenu qu'aucun grand rassemblement n'aurait lieu avant le mois d'août, au moins.
En Autriche
Le pays a commencé son déconfinement le 14 avril avec l'ouverture des commerces de moins de 400 m², les jardineries, les magasins de bricolages et les jardins publics, selon le Figaro. Le plan de sortie de crise, annoncé la semaine dernière par le chancelier Sebastian Kurz prévoit également le port du masque obligatoire dans les rues et les bâtiments publics. Mais aucune réouverture des écoles n'est prévue avant la mi-mai et les restrictions aux déplacements individuels sont prolongées jusqu'à la fin du mois d'avril.
Les commerces tels que les centres commerciaux ou les coiffeurs pourront ouvrir dès le 1er mai, et le 15 ami pour les hôtels et restaurants.
Les rassemblements ne seront interdits que jusqu'à la fin du mois de juin, ce qui permet au célèbre festival de musique de Salzbourg d'avoir lieu comme prévu, fin juillet.
En République tchèque
La République tchèque a décidé le 23 avril de rouvrir ses frontières. Les Tchèques peuvent ainsi voyager à l'étranger, à condition de présenter un test PCR négatif au Covid-19 ou accepter la quarantaine au retour. Depuis le 27 avril, l'entrée est autorisée aux ressortissants des pays de l'UE en voyage d'affaire, si leur séjour ne dépasse pas trois jours.
Les commerces dont la surface est inférieure à 2 500 mètres (hors centre commercial) peuvent également rouvrir à partir du 27 avril. Les bars et restaurants possédant une terrasse, les musées, galeries, châteaux ou salons de coiffures pourront rouvrir à partir du 11 mai, alors que les restaurants devront attendre la date du 25 mai.
En dehors de chez eux, les Tchèques doivent porter un masque et ont interdiction de se rassembler à plus de 10 personnes.
Vous trouverez plus d'infographie sur Statista
En Nouvelle-Calédonie
Depuis le 20 avril, la Nouvelle-Calédonie a assoupli les mesures de confinement, en raison du faible nombre de cas de Covid-19. Les habitants peuvent ainsi retrouver la liberté d'aller et venir pour quinze jours jusqu'au 3 mai, date à laquelle la situation sera réévaluée. Les commerces et services reprennent en plus des hôtels et restaurants, mais l'interdiction reste en vigueur pour les bars, cinéma, discothèques. Les trajets internationaux sont toujours restreints à l'approvisionnement en marchandises et au rapatriement des calédoniens bloqués à l'étranger.
En Iran
A partir du 20 avril, les iraniens peuvent se déplacer d'une province à l'autre dans le pays. Les entreprises jugées à faible risque, comme de petits commerces et ateliers, ont pu rouvrir dès le 11 avril dans le pays, et après le 18 à Téhéran. Mais les écoles, les piscines, les salons de beautés, les centres commerciaux ou les restaurants restent fermés.
En Chine
A Wuhan, les autorités ont levé le 8 avril le bouclage imposé à la ville depuis le mois de janvier. Mais le déplacement reste très progressif. Selon le journaliste de France Info Arnaud Miguet, les habitants sont toujours invités à rester chez eux. Le port du masque reste obligatoire, et ce, jusqu'à l'été. Il a précisé : "Partout, des prises de température, dans les transports en commun ou dans les magasins. Il faut aussi scanner un code QR avec son téléphone pour prouver qu'on n'a pas été malade ou qu'on n'est pas en contact avec la maladie".
Dans la crainte d'une nouvelle vague de contaminations, le comté de Jia dans la province du Henan a contraint de nouveau les habitants de ne pas sortir de chez eux, sauf s'ils disposent d'un permis spécial pour se rendre au travail.
"Stop and Go" : allons-nous alterner confinement et déconfinement ?
Face à la crainte d'une seconde vague épidémique, certains scientifiques prônent la théorie du "stop and go" développée par l'épidémiologiste britannique Neil Ferguson.
Cette méthode que l'on peut traduire "avancée, puis recul" consiste à alterner les périodes de confinement et de déconfinement en fonction de l'évolution de la situation sanitaire.
La remise en route d'un confinement lorsque le nombre de cas augmente permettrait d'éviter la saturation des hôpitaux en limitant les contacts entre personnes, et de relancer l'économie lors des périodes de déconfinement.
Selon l'auteur, il faudrait effectuer cette boucle à sept reprises avant de faire disparaître le virus, ou jusqu'à la découverte d'un vaccin.
Interrogée sur la question, la porte-parole du gouvernement, Sibeth N'Diaye, n'a pas exclu l'option pour les mois à venir: "Cela fait partie des hypothèses, notamment si des clusters se développent dans certains territoires".
Pour le Pr Jean-Michel Constantin, chef du service de anesthésie-réanimation à l'hôpital de la Pitié-Salpétrière, l'application sera difficile en France:"C'est un modèle qui a été abordé par Singapour, mais nous n'avons pas tout à fait le même de fonctionnement qu'eux . Il a ajouté : "D'un point de vue administratif, culturel et économique, il est à mon sens impossible de mettre cela en pratique en France".
Déconfinement par "territoire"
Après une réunion par visioconférence entre les élus locaux et Emmanuel Macron, il a été décidé qu'un plan de déconfinement serait présenté aux alentours de mardi prochain.
Le président de la République a également définitivement écarté l'hypothèse d'un déconfinement par régions (réclamé par Hervé Morin ou Renaud Muselier). Le chef de l'Etat prône l'établissement de solutions qui s'adapteraient aux "réalités de chaque territoire". "Il n'y aura pas de déconfinement régionalisé : la situation n'est pas homogène région par région (...). Ce qui n'empêche pas des adaptations locales et territoriales", a indiqué l'Élysée ce jeudi après-midi. "La gestion de la crise va être de plus en plus déconcentrée et les maires seront notamment à la manoeuvre", a expliqué l'Elysée.
Emmanuel Macron a ainsi rencontré ce 23 avril le président de l'Association des maires de France (AMF), François Baroin, et les maires de grande villes comme Jean-Luc Moudenc (Toulouse), Gérard Collomb (Lyon), Jean-Claude Gaudin (Marseille), François Bayrou (Pau), David Lisnard (Cannes)... rapporte Le Monde.
Par ailleurs, le gouvernement a annoncé une aide supplémentaire de 39 millions d'euros pour les plus précaires. Lors d'une conférence de presse, Christelle Dubos, la secrétaire d'Etat chargée de la lutte contre la pauvreté, a précisé que ce plan comprenait 25 millions d'euros alloués au soutien des associations et 14 millions destinés à l'aide d'urgence alimentaire.
Port du masque impératif dans l'espace public ?
Le port du masque sera obligatoire dans les transports en commun, mais probablement pas le reste du temps. Il serait "recommandé" à l'extérieur. Le président de la République a exhorté les maires à acheter massivement des masques "dans une logique de recommandation, pas d'obligation".
Mercredi, l'Académie nationale de médecine avait appelé "tous les Français à porter sans attendre un masque, même artisanal, dès qu'ils sortent de chez eux", seul moyen à même d'endiguer, dit-elle, la propagation du coronavirus.
En vente 5 € chez les buralistes
Le Parisien révèle que le réseau des 24 500 bureaux de tabac est en train de s'organiser pour vendre des masques homologués et réutilisables "une vingtaine de fois" à partir du 30 avril. Ces masques réutilisables seront vendus à environ 5 euros l'unité.
"Nous privilégierons dans les premiers jours la vente aux professionnels de proximité – l'artisan, le plombier, le petit patron, le boulanger, le boucher, etc. – pour aider au redémarrage de l'économie, puis nous servirons les particuliers tout de suite après ", annonce Philippe Coy, le président de la Confédération des buralistes.
Ce dispositif permettra notamment d'éviter les arnaques sur Internet qui se multiplient aussi pour le gel hydro-alcoolique et les tests de dépistage.
Déplacement sur une exploitation agricole et remerciements
C'est en costume, sans masque et avec des chaussons en plastique et tout en respectant la distanciation sociale que le chef de l'Etat s'est rendu mercredi 22 avril dans des serres de tomates à Cléder, dans le Finistère. "Je viens pour remercier les salariés qui permettent de nourrir le pays", a-t-il déclaré, cité par l'AFP, avant de se rendre au Super U de Saint-Pol-de-Léon, "afin de saluer les acteurs qui permettent d'alimenter les Français".
En déplacement en Bretagne, Emmanuel Macron avait livré mercredi des indices sur le futur plan de déconfinementà la faveur d'entretiens mardi 21 avril, avec le président (Les Républicains) du Sénat, Gérard Larcher, et celui de l'Assemblée nationale, Richard Ferrand (La République en marche).
"La stratégie de tester, isoler, accompagner doit permettre d'endiguer les choses et d'éviter la montée d'une deuxième vague. On a besoin de faire baisser le nombre de cas quotidien dans le pays pour que ce soit gérable", a détaillé Emmanuel Macron.
"On prépare une deuxième étape dont on ne sait pas combien de temps elle va durer, qui sera progressive, concertée, parfois lente, peut-être différenciée selon les secteurs d'activité ou selon les régions plus ou moins impactées", a-t-il poursuivi.
Pas de déplacement entre les régions avant mi-juin ?
Dans cette optique, les membres du gouvernement ont remis à Matignon, ce mercredi, leurs premières pistes pour gérer le Déconfinement et l'après 11 mai.
Selon les informations du service politique de France Télévisions, le gouvernement devrait se prononcer pour le maintien, dans un premier temps, de la limitation des déplacements entre régions.
"On ne veut pas 300 000 personnes sur les plages", explique une source gouvernementale. Une restriction qui pourrait durer jusqu'à mi-juin, selon France Info.
Et pas question d'aller se promener en bord de mer ou à la montagne:"On peut alléger le déconfinement dans les départements où le virus circule peu ou pas, mais à la condition que les gens habitant dans les zones où le virus est présent ne viennent pas importer le virus. Il faut éviter qu'il y ait un brassage de population, donc un brassage du virus", souligne un ministre repris par franceinfo.
Les lieux de culte ne rouvriront pas le 11 mai
Dans une audio conférence avec les représentants des grandes religions, mardi 21 avril, Emmanuel Macron a annoncé que les rassemblement religieux ne pourraient pas reprendre dès le début du déconfinement et qu'il n'y aurait "pas de grand rassemblement jusqu'à la fin de l'été".
Eglises, Mosquées, Synagogues, Temples... Une évaluation est prévue vers début juin ou mi-juin pour étudier la possibilité de réouverture, précise l'AFP. "Il ne s'agirait pas de rouvrir les lieux de culte le 11 mai pour deux semaines après les refermer. Le déconfinement propose une injonction paradoxale, retrouver la liberté mais avoir peur du virus. Donc il faut être très prudent dans la construction progressive de cette sortie", a expliqué le Président de la République.
Etaient présents Eric de Moulins-Beaufort, président de la Conférence des évêques de France, le grand rabbin de France Haïm Korsia, le président de la Fédération protestante de France François Clavairoly, les cultes musulman, bouddhiste, orthodoxe, ainsi que plusieurs obédiences maçonniques, le Comité Laïcité République, et côté gouvernement le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner.
Le chef de l'Etat "les a tous invité à l'accompagner dans le travail d'explication auprès des Français", ajoutant qu'il "ne faut pas croire que les certitudes d'aujourd'hui étaient celles d'hier". La question de l'"après", de la "résilience" de la société française ou encore de la manière de "garder la mémoire" de cette crise ont aussi été discutés.
Plus de 3 millions d'arrêts de travail
L'épidémie de coronavirus a justifié environ 3,2 millions d'arrêts de travail, pour les personnes malades ou "vulnérables", mais surtout pour celles devant garder leurs enfants durant le confinement, selon des chiffres transmis par l'Assurance maladie à l'AFP.
Quelque 600.000 arrêts maladie ont été prescrits par des médecins à des malades du Covid-19.
Pour les "personnes dites vulnérables" (malades chroniques, femmes enceintes), l'Assurance maladie a reçu en un mois 400.000 demandes d'arrêts de travail "dérogatoires", auxquelles elle a donné droit "dans près de 8 cas sur 10" et ce sont 2,3 millions d'arrêts pour garde d'enfant qui ont délivrés à la demande des employeurs depuis les premières fermetures d'écoles début mars.
Plus de dix millions de salariés au chômage partiel
La barre symbolique des 10 millions de salariés du secteur privé au chômage partiel est passée avec précisément 10,2 millions de travailleurs concernés. Sur BFM Business ce matin, Muriel Pénicaud, la ministre du Travail a expliqué que le dispositif couvre désormais 820.000 entreprises, soit 6 sur 10.
Des secteurs entiers sont à l'arrêt, notamment l'hôtellerie-restauration avec un taux de chômage partiel de 90% ou encore le bâtiment avec 93% soit pas moins de 1,2 million de salariés.
On observe encore une nette accélération des demandes.
Aujourd'hui, ce sont
— Muriel Pénicaud (@murielpenicaud) April 22, 2020
▶️ 10,2 millions de salariés, soit + d'1 salarié du secteur privé sur 2
▶️ 821 000 entreprises en ????????
qui bénéficient du filet de sécurité du chômage partiel.
Nous protégeons massivement l'emploi, ce qui favorisera aussi la reprise.
Déficit de la Sécurité sociale : niveau abyssal de 41 milliards d'euros
Le coronavirus va faire exploser le déficit de la Sécurité sociale à plus de 41 milliards d'euros, "du jamais-vu" même au plus fort de la crise financière, a prévenu mercredi le ministre des Comptes publics, Gérald Darmanin.
Très loin des 1,9 milliard de déficit atteints fin 2019, la Sécu se retrouve avec 8 milliards de dépenses nouvelles (achats de masques, primes aux soignants, arrêts pour gardes d'enfants...), mais surtout avec 31 milliards de recettes en moins (cotisations, CSG, TVA...).
L'Etat met sur la table un plan d'aide massif de 110 milliards d'euros, voté jeudi dans la nuit par le Sénat. Députés et sénateurs se réuniront jeudi en commission mixte paritaire afin de s'accorder sur un texte commun.
Le secteur automobile redémarre doucement après plus d'un mois de pause: Renault a annoncé la reprise de sa production en France, au lendemain d'une réouverture d'usine chez Toyota. Chez PSA, le chômage partiel se poursuivra après la fin avril.
Réouverture progressive des écoles et conditions du retour en classe
Jean-Michel Blanquer, ministre de l'Education nationale a été entendu par la commission des Affaires culturelles et de l'Education de l'Assemblée nationale sur la réouverture progressive des établissements scolaires.
Voilà les pistes pour le retour à l'école et le calendrier de la reprise: "Pas une seule classe n'aura plus de 15 élèves (...) Les grandes sections, les CP et les CM2 pourraient être les premiers à revenir en classe à partir du 11 mai (...) Ensuite le 18 mai, ce sera les collèges, avec les sixièmes et les troisièmes puis les lycées avec les premières et les terminales et les lycées professionnels avec les ateliers industriels.
En semaine 3, ce sera l'ensemble des classes qui pourra rentrer".
Rationner les transports en commun en IDF et télé-travailler jusqu'à l'été
Invitée sur BFM Business, la présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse a précisé : "On ne peut pas déconfiner de la même manière une région extrêmement rurale dans laquelle les habitants ont été très peu touchés et dans laquelle ils sont protégés par le fait qu'ils se rendent en voiture au travail".
"Le 11 mai, il va falloir continuer à rationner le transport. On ne pourra pas tous remonter dans les RER, dans les trains, dans les métros. Au maximum, c'est un million de personnes seulement qui pourront se transporter dans des bonnes conditions de sécurité. Et pour cela, il faudra le port du masque obligatoire." Véhiculant habituellement 5 millions d'usagers par jour, les transports en commun de la région n'en transportent plus aujourd'hui que 500.000 quotidiennement.
"Mais il faudra aller au-delà. Il faudra maintenir le télétravail au moins jusqu'à l'été. Et il faudra, je le crois, demander aux employeurs des attestations pour permettre aux salariés de se déplacer à certaines heures de la journée (...) Cela veut dire aussi, pour ceux qui ont des petits trajets, marcher, faire du vélo."
Le chômage partiel, maintenu après le 11 mai ?
Lors de la sortie du confinement, "le 11 mai, on ne ferme pas le chômage partiel, sinon il y aurait des catastrophes", a déclaré la ministre. "Mais ça va être dégressif, au fur et à mesure que l'activité reprend, on a besoin de moins de chômage partiel", a annoncé la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, lundi 20 avril sur RTL.
La ministre du Travail préconise, lorsque le déconfinement sera mis en œuvre de "mixer" le travail en présentiel et le télétravail, afin de permettre une rotation des équipes et ainsi le respect de la distanciation sociale.. "Cela requestionne le temps que l'on passe dans les transports, la ''réunionite'..."
Des guides pour faire respecter les gestes barrières en fonction des secteurs d'activité sont en préparation pour anticiper ce déconfinement. Un guide devrait être mis à disposition des restaurants, cafés et bars "dans les 15 jours- trois semaines à venir", 31 sont déjà disponibles sur le site du ministère du Travail.
Penser vacances et voyages à étranger ou en France ? Compliqué...
"J'appelle à la prudence" pour les vacances d'été, a déclaré, Sibeth Ndiaye sur France Info. "C'est très difficile de vous dire mi-avril de quoi le monde sera fait au mois de juillet ou d'août (...)Je ne peux pas vous dire ce qu'il en sera d'un voyage aux Etats-Unis, d'un voyage dans un pays africain ou asiatique, il serait mal aisé de dire que vous pouvez prendre un billet pour aller faire une croisière à l'autre bout du monde".
En France, "Je ne sais pas où nous en serons de l'évolution de l'épidémie, donc j'aurais tendance à appeler à un peu de patience et de prudence en la matière, a indiqué la porte-parole du gouvernement.
Sibeth Ndiaye a rappelé que l'offre de transport "est très réduite". Il est difficile de savoir actuellement quel sera l'état des transports dans les mois à venir. "Je sais que c'est très frustrant, mais je pense qu'il faut vivre les choses étape par étape, a-t-elle expliqué.
Eviter les grandes réunions familiales, les mariages, les anniversaires
"Organiser un rassemblement le 12 mai pour un mariage, ce n'est sans doute pas une bonne idée vu l'état de circulation du virus aujourd'hui, a détaillé Sibeth Ndiaye. Est-ce que vous voulez le faire en petit comité ou avoir toute votre famille et vos amis autour de vous ? C'est un choix personnel". Nous ne levons pas l'interdiction de rassemblement après le 11 mai et il faut que chacun puisse s'adapter dans ces circonstances-là", a-t-elle rappelé.
Le président du Conseil scientifique a souligné sur BFM TV qu'on avait "réduit la vitesse de circulation du virus ", mais le professeur Delfraissy a appelé à une sortie "prudente et transitoire" du confinement. Le médecin immunologiste estime ainsi qu'il faudra éviter les grandes réunions familiales, les mariages, les anniversaires. "En tout cas, d'y faire très attention et de les limiter en nombre ".
Annulation des cérémonies du 8 mai
Seule une cérémonie nationale est prévue, retransmise dans le pays, en présence d'Emmanuel Macron. "Par sagesse, il faut éviter ces rassemblements. Le 8 Mai, ce sont des personnes âgées qui se rassemblent. Il n'y a pas lieu de polémiquer, l'aspect mémoriel doit s'effacer devant l'aspect santé publique", a déclaré lundi 20 avril Dominique Lépine, président de l'Union française des associations de combattants et victimes de guerre (UFAC), en réaction à la décision gouvernementale de s'en tenir à une commémoration nationale, à Paris.
Les déplacements pour adoptions dans les refuges SPA sont possibles
À compter de ce jeudi 16 avril 2020, il est possible de se rendre, uniquement sur rendez-vous, en refuge pour adopter un animal préalablement sélectionné, en cochant la case "motif familial impérieux" sur l'attestation de déplacement dérogatoire.
Cet assouplissement du confinement intitulé "Adoption solidaire" concerne 55 des refuges de la SPA. Il répond à un cri d'alarme concernant l'euthanasie de milliers d'animaux.
La fin du confinement telle que prévue par Macron
Le confinement doit se poursuivre jusqu'au 11 mai. Emmanuel Macron a tranché : le 13 avril lors de son 4e discours depuis le début de la crise. Le Chef de l'état a ensuite annoncé certaines étapes du déconfinement.
"Le 11 mai sera le début d'une nouvelle étape. Elle sera progressive et les règles pourront être adaptées.
A partir du 11 mai, nous réouvrirons les crèches, les écoles, les lycées.
Dans l'enseignement supérieur, les cours ne reprendront pas avant l'été.
Les lieux rassemblant du public: restaurants, cafés, hôtels, cinémas, théâtres, salles de spectacles et musées resteront en revanche fermés. Les grands festivals et événements avec public nombreux ne pourront se tenir au moins jusqu'à mi-juillet prochain. La situation sera collectivement évaluée chaque semaine pour adapter les choses et vous donner de la visibilité pour leur protection", a annoncé Emmanuel Macron lors de son allocution lundi soir sans donner plus de détails.
Les personnes âgées ou malades devront rester confinées après le 11 mai pour les protéger.
A partir du 11 mai, nous aurons une organisation nouvelle. L'utilisation plus large des tests possibles et la détection est une arme privilégiée pour sortir au bon moment du confinement. Nous allons continuer d'augmenter les tests faits chaque jour en direction des aînés, des soignants et des plus fragiles. Nous n'allons pas tester tous les Français mais toute personne ayant un symptôme devra pouvoir être testée,
Nous travaillons à une application numérique dédiée sur la base de l'anonymat et du volontariat qui permettra de savoir si on a été en contact avec une personne contaminée."
Aucun Français confiné après le 11 mai : Macron ne veut pas discriminer les personnes âgées
Emmanuel Macron "ne souhaite pas de discrimination" des personnes âgées ou fragiles dans le déconfinement progressif après le 11 mai et "en appellera à la responsabilité individuelle", a indiqué l'Élysée vendredi 17 avril au soir.
"Le chef de l'État ne souhaite pas de discrimination entre nos concitoyens après le 11 mai", a souligné la Présidence. Lundi 13 avril, il avait indiqué que "pour leur protection, nous demanderons aux personnes les plus vulnérables, aux personnes âgées, en situation de handicap sévère, aux personnes atteintes de maladies chroniques, de rester, même après le 11 mai, confinées, tout au moins dans un premier temps".Jean-François Delfraissy, président du Conseil scientifique qui assiste l'exécutif, avait indiqué le 15 avril devant la commission des lois du Sénat que le confinement continuerait après le 11 mai pour 18 millions de personnes risquant "de développer une forme grave".
Parmi ces Français, 10 millions serait à risque en raison de leur âge, "au-dessus de 65 ou de 70 ans" a précisé l'intervenant. Les autres personnes concernées sont celles ayant des affections de longue durée, et les "sujets jeunes ayant une pathologie, mais aussi obèses".
Précisions du ministre de l'Intérieur
Invité sur France Inter le 14 avril, Christophe Castaner a appelé à la prudence quant à l'échéance de notre enfermement : "Le déconfinement, le 11 mai, n'est pas une certitude mais un objectif. Ce qu'a annoncé le président de la République hier, ce n'est pas le déconfinement le 11 mai, c'est le confinement jusqu'au 11 mai".
Quant aux lieux de restaurations et de rassemblement, le ministre de l'Intérieur a confirmé que leur réouverture n'était pas à l'ordre du jour:"Nous allons exclure les restaurants, les cafés des lieux qui sont des lieux de forte promiscuité. La date [de réouverture] n'a pas été fixée".
Enfin, Christophe Castaner a précisé que la multiplication des tests ne signifierait pas qu'ils seraient accessibles à tous: "Ce qu'il ne faut pas imaginer, c'est que chacun décide de faire des tests, dans la mesure où plus de 95% de la population seront négatifs". Tout en déclarant qu'il ne fallait "pas négliger les pénuries", le ministre de l'Intérieur a ajouté "Il est nécessaire de faire les tests dès lors qu'il y a un risque. Par contre imaginer que l'on teste tous les Français tous les jours serait peut-être quelque chose qui pourrait répondre à des attentes médiatiques, mais cela ne répond pas à des attentes médicales".
Ce qu'il faut retenir du (très long) discours d'Edouard Philippe
Lors d'une conférence de presse commune avec le ministre de la Santé Olivier Véran, Edouard Philippe a fait, le 19 avril, un point sur la crise liée à la pandémie de coronavirus et a abordé le déconfinement prévu le 11 mai prochain même si peu de mesures concrètes ont été présentées.
"Notre vie, à partir du 11 mai, ce ne sera pas exactement la vie d'avant le confinement", a prévenu ce dimanche Edouard Philippe. Les Français ne retrouveront "pas tout de suite et probablement pas avant longtemps" le quotidien auquel ils étaient habitués.
"Cette crise sanitaire n'est pas terminée. Bien sûr, nous marquons des points contre l'épidémie. La situation s'améliore lentement mais sûrement. Mais nous ne sommes pas sortis de la crise sanitaire", a commencé le premier ministre qui précise qu'elle "va entraîner une crise économique qui ne fait que commencer".
Les principaux points à retenir :
Edouard Philippe a indiqué que 160 000 personnes Français présents dans plus de 100 pays avaient pu être rapatriés
Olivier Véran indiqué pour sa part qu'un droit de visite dans les Ehpad sera mis en place à partir du lundi 20 avril. "Ce sera à la demande du résident, sous condition (pas plus de deux visiteurs). Il y aura une interdiction de contact physique", a souligné le ministre de la Santé.
Edouard Philippe a indiqué que 9 millions de salariés étaient actuellement au chômage partiel et que 130 000 entreprises avaient déjà bénéficié d'aides publiques
Le ministre de la Santé a confirmé, qu'outre le maintien des prestations sociales de manière automatique et le report de la trêve hivernale, une aide exceptionnelle serait versée à 4 millions de Français à partir du 15 mai.
Concernant les transports en commun, Edouard Philippe a souligné qu'il serait probable qu'à partir du 11 mai, "il soit obligatoire de porter un masque grand public" et a encouragé la poursuite du télétravail dans les entreprises.
Le premier ministre Edouard Philippe estime que "dans les entreprises, les gestes barrières et la distanciation sociale doivent passer d'abord lorsque c'est possible, par le maintien du télétravail", après le 11 mai.
"Beaucoup de nos concitoyens se sont mis (...) au télétravail, beaucoup peuvent le faire, beaucoup ont pu profiter de cette possibilité. Il va falloir que ce télétravail se poursuive dans toute la mesure du possible", a dit le premier ministre.
Le Premier Ministre a confirmé la réouverture sous conditions de certains commerces à partir du 11 mai sans préciser lesquels, mais il a confirmé la fermeture des cafés et restaurants jusqu'à nouvel ordre.
En ce qui concerne les écoles, le premier ministre a indiqué que leur réouverture serait progressive et que toutes les hypothèses étaient à l'étude actuellement."Les écoles n'ouvriront pas partout le 11 mai, et pas dans les conditions antérieures au confinement." Ainsi, il a assuré que plusieurs possibilités étaient actuellement à l'étude, avec notamment l'éventualité de réouvertures "par territoire" ou "par moitié de classe". "On peut imaginer des hypothèses où des moitiés de classes rentreraient à partir du 11 mai et, une semaine sur deux, pourraient avoir le lien physique et intellectuel avec le professeur pour ensuite alterner avec l'autre moitié de la classe", a-t-il envisagé.
Un débat parlementaire aurait lieu début mai sur les conditions de déconfinement
"Trois grands axes pour le déconfinement sont retenus : le respect des "gestes barrières", des "tests rapides" et "l'isolement des personnes contaminées à domicile ou à l'hôtel". Choix entre confinement à domicile avec des obligations assez strictes face au risque de contaminer ses proches, soit dans un lieu extérieur comme un hôtel mis à votre disposition pour éviter de contaminer d'autres personnes, le temps de ne plus être malade.
Edouard Philippe déconseille la réservation de séjours à l'étranger cet été ainsi que l'organisation de mariages
Enfin, le Premier Ministre a indiqué que les pouvoirs publics seraient en mesure d'annoncer le 23 mai si le deuxième tour des élections municipales peut avoir lieu fin juin.
Déconfinement par région : pourquoi l'exclure
Lors de son allocution télévisée, Emmanuel Macron a évoqué un déconfinement progressif, mais sans aucune précision géographique, ni pour la réouverture des écoles ni pour la reprise des activités professionnelles.
Le 5 avril, l'Académie de médecine avait recommandé le principe d'un déconfinement par région, en fonction du nombre d'hospitalisations et de l'activité dans les services de réanimation. Cette possibilité figurait également parmi les différents scénarios de fin crise évoqués par Edouard Philippe lors de son intervention sur TF1 le 2 avril.
Mais le dispositif serait difficile à déployer, en raison de la structure unitaire de l'État français. A l'inverse des länder allemands ou des états américains, les régions françaises ne disposent pas d'une autonomie suffisante. La France n'est pas l'Allemagne, pays décentralisé avec ses Länder bénéficiant de larges pouvoirs. "Nous ne sommes pas un Etat fédéral, nous n'allons pas mettre des douaniers", entre les différentes régions, justifiait alors un proche du président de la République cité par Le Monde.
Selon LCI, le gouvernement aurait écarté cette option, qui nécessiterait un déploiement de forces de l'ordre trop important pour contrôler les entrées et les sorties des régions confinées ou non.
Cependant, certaines mesures de sortie de crise préconisées par l'Académie de médecine pourraient être prises au niveau local. Les régions Grand Est et Hauts-de-France devraient recourir à des campagnes de dépistage massives au mois de mai.
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