Les vêtements vintage ont plus que jamais le vent en poupe et ça, la maison Isabel Marant l'a bien compris. Pour permettre aux amoureux de la marque de dénicher des pièces des collections passées, la griffe lance "Isabel Marant vintage", une plateforme digitale où il est possible d'acheter mais aussi de vendre d'anciens vêtements Isabel Marant. En échange de leurs pièces envoyées, les clients recevront un bon d'achat, valable sur les nouvelles comme les anciennes collections. Les bénéfices réalisés par la marque sur les ventes seront reversés au fonds de dotation Isabel Marant, qui s'engage pour l'éducation des femmes, et le soutien de l'artisanat dans les communautés autochtones.
Pour marquer le coup, la marque a décidé de proposer une pochette surprise composée de cinq pièces, vendue au prix de 145 euros. Le site est, lui, d'ores et déjà rempli de plusieurs références. L'occasion de partir à la recherche de pièces coup de cœur repérées lors d'anciens défilés ou de modèles iconiques de la marque dans lesquels investir. Il y a fort à parier que beaucoup tenteront d'y dénicher une paire de "Bekett", les mythiques baskets à talon compensé, aussi adorées que décriées. Ces dernières font leur grand retour cet été puisque la marque a décidé de les réimaginer dans un tout nouveau modèle à grosse semelle, pile dans l'air du temps. Intitulé Balskee, il devrait être aux pieds de toutes les filles en vue à la rentrée. Ceux qui préfèrent l'allure résolument 00's de la version originale, portée par Beyoncé dans son clip Love On Top, pourront peut-être espérer la dénicher en seconde main.
Isabel Marant : un engagement vers une mode durable
Avec ce nouveau concept de plateforme vintage, Isabel Marant se positionne sur le créneau de la mode durable. Une façon d'afficher son engagement pour la planète, comme l'explique la marque dans son communiqué, présentant son e-shop comme "une solution concrète pour tendre vers une mode plus circulaire". Pour l'industrie de la mode, dont l'empreinte carbone est souvent pointée du doigt, l'enjeu est de taille. Selon la WWF, se serait plus de 1,7 milliard de tonnes de CO2 par an qui serait produit par l'industrie textile.
Plusieurs marques commencent ainsi à se tourner vers le vintage comme moyen d'envisager un tournant green. De nombreuses enseignes de fast-fashion, à l'image du géant suédois H&M, proposent désormais de récupérer les anciennes pièces pour les recycler. Du côté du luxe, si l'idée d'une plateforme propre à une marque est encore assez inédite, plusieurs maisons se sont déjà associées à des sites de revente pour des opérations spéciales, comme ce fut le cas de Burberry ou Stella McCartney avec TheRealReal. Derrière cet engagement pour la planète, difficile de ne pas considérer, aussi, l'intérêt financier de telles pratiques. D'après le site Thred Up et son rapport annuel sur la revente de vêtements, le marché de la seconde main devrait dépasser celui de la fast-fashion d'ici 2029, en pesant alors près de 80 millions de dollars. L'industrie de la mode a bien l'intention de se positionner sur ce créneau.
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