mardi 26 mai 2020

Une campagne pour dire STOP aux violences éducatives ordinaires

Une campagne pour dire STOP aux violences éducatives ordinaires

"La violence éducative ordinaire (VEO) est l'ensemble des moyens violents qui sont utilisés, tolérés et souvent recommandés pour faire obéir et pour éduquer les enfants", indique Olivier Maurel, président de l'Observatoire de la Violence Éducative Ordinaire. Pour lutter contre leur emploi par les parents, l'association Stop VEO-Enfance sans violences et Publicis Conseil lancent une campagne vidéo diffusée à la télévision et sur les réseaux sociaux à compter de ce mardi 26 mai.

"Les mots que je ne te dirais pas"

Une mère excédée, un petit garçon en colère... et pas d'issue, sauf celle de la claque. La vidéo raconte une scène tristement banale. Depuis juillet 2019, la loi anti-fessée interdit aux parents : gifles, châtiments corporels, insultes, moqueries, humiliations auprès de leurs petits. Il s'agit d'une loi pédagogique, sans sanction pénale à la clef. Avant cela, le Code civil comprenait un "droit de correction" datant de 1804. De nombreuses générations ont été éduquées avec de la violence "légitime" au quotidien. Dans la campagne "Les mots que je ne te dirais pas", en fond sonore, la voix off de la mère exténuée parle à son fils : "Tu sais moi aussi ça m'arrive d'être en colère. Et tu sais ce que je fais quand ça m'arrive ? Je pense à toi, je pense à nous deux, et je me dit qu'ensemble on a le pouvoir de faire s'envoler toutes les colères."

"On ne frappe pas un adulte, pourquoi le faire avec son enfant ?"

Le Dr Gilles Lazimi, médecin généraliste et coordinateur des campagnes contre les VEO explique au Parisien "J'ai l'habitude de dire qu'on est parent avec l'enfant qu'on a été. Or, ces violences dites éducatives se transmettent de génération en génération. C'est cela qu'il faut casser". Il prône des "formations pour les futurs parents" en rappelant qu'il s'agit du métier le plus difficile au monde. Le médecin insiste également sur la bonne volonté des parents, dont il rappelle qu'ils sont pour beaucoup bienveillants. Une campagne de 2011 visait à les déculpabiliser, lorsqu'ils perdent patience. "On ne frappe pas un adulte, pourquoi le faire avec son enfant ?" interroge simplement le spécialiste. 

Ces gestes, sur le coup de la colère et de l'impulsivité, toujours tolérés par la société, sont en fait loin d'être anodins. 75% des situations de maltraitances sont nées de cette violence éducative ordinaire. Cela dit, les mentalités évoluent, la conception de l'éducation change et de plus en plus d'études soulignent l'impact néfaste de ces VEO sur les adultes en devenir. Tant du côté des gestes forts que pour le poids des mots qui blessent, qui humilient, qui rabaissent. 


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