En septembre 2009, le corps de Marina Sabatier, 8 ans, avait été retrouvé coulé dans du béton, dans un bac en plastique abandonné sur le parking d'un fast-food près du Mans (Sarthe). La fillette subissait depuis ses deux ans des coups à répétition, des punitions dans la cave familiale, des bains glacés infligés par ses parents, et ce, malgré les nombreux signalements adressés à la Protection de l'enfance.
La CEDH : "Le système a failli..."
Onze ans après les faits, la Cour européenne des droits de l'homme a conclu le 4 juin dans un arrêt "que le système a failli à protéger [Marina] des graves abus qu'elle a subis de la part de ses parents et qui ont d'ailleurs abouti à son décès". Pour rendre leur décision, les juges se sont basés sur l'article 3 de la Convention européenne des droits de l'homme, qui interdit "les tortures et les traitements inhumains ou dégradants".
Une victoire pour Innocence en Danger et Association Enfance et Partage, les deux associations qui avaient décidé de représenter la petite fille en portant le combat devant la CEDH, en 2017.
Des signalements pour "plaies horribles", "bleus et blessures" etc.
En 2007, deux enseignantes de Marina font un signalement au directeur de l'école et au médecin scolaire, constatant des bleus et blessures sur le corps de la fillette, raconte Le Figaro. Idem en 2008, dans une autre école, où la directrice et le médecin scolaire saisissent le parquet et les services sociaux. En 2009, alors que la fillette a une nouvelle fois changé d'établissement scolaire, le praticien scolaire et le directeur d'école font hospitaliser Marina pour des plaies "horribles" et "surinfectées" aux pieds et signalent son cas au conseil général. Malgré ces démarches, la petite fille retourne chez ses parents et meurt sous leurs coups pendant l'été.
Lors de son passage à la barre devant la Cour d'assises de Sarthe en 2012, la responsable du dossier de Marina dans l'Aide à l'enfance avait expliqué qu'il n'y avait que "des éléments d'alertes" qui n'avaient pas permis une prise en charge plus poussée de son cas.
Dans l'évaluation de la procédure complète, les magistrats estiment qu'il aurait été "utile" d'entendre les enseignantes qui ont constaté les premières blessures sur le corps de Marina, et que les déménagements successifs des parents auraient dû faire l'objet d'investigations approfondies.
Les parents de Marina, qui ont avoué avoir déménagé pour échapper aux services sociaux, et avoir encouragé leur fille à mentir aux gendarmes sur l'origine de ses blessures, avaient été condamnés en 2012 à trente ans de réclusion criminelle pour "actes de torture et de barbarie".
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