vendredi 24 juillet 2020

Hervé Vilard : viols, drames, mais surtout amours et succès... ses secrets

Hervé Vilard : viols, drames, mais surtout amours et succès... ses secrets

Hervé Vilard célèbre ses 74 ans le 24 juillet 2020. Si le chanteur a tiré sa révérence depuis peu, nul n'a oublié son mythique Capri, c'est fini. "Je ne veux pas devenir un vieux chanteur rabougri, qui tremble de la mâchoire, comme j'en vois beaucoup. Je n'ai aucune envie de faire pitié"​​, explique-t-il à France Dimanche pour expliquer son départ de la scène.
L'artiste a eu une vie compliquée, jalonnée de drames, depuis son enfance en orphelinat à la mort de la seule femme qu'il ait jamais aimée, en passant par les nombreuses fois où il a été violé... Mais Hervé Vilard ne cherche pas à susciter la peine. Il est parvenu à se construire, se reconstruire et se tisser un destin dont il est le seul maître. Découvrez tout ce que vous ne saviez pas sur le parcours sinueux et parfois tragique du célèbre interprète, qui a vécu son confinement en chantant...

Une enfance émaillée de drames

Hervé Vilard a eu une enfance particulièrement difficile. Le petit René Villard, de son vrai nom, est orphelin de père et élevé par sa mère jusqu'à ses 6 ans, lorsque l'on retire à celle-ci le droit de s'occuper de son fils. Il grandit ensuite au sein de l'orphelinat Saint-Vincent-de-Paul, situé à Paris, dans une atmosphère délétère. Plusieurs fois, il tente de s'échapper, sans succès.

Malheureusement, Le petit René Vilard est maltraité, subit des coups de martinet, et est violé à de nombreuses reprises, dès ses 6 ans. "Ils laissaient tomber le crayon, se penchaient et baissaient notre braguette. On se laissait un peu tripoter parce qu'on avait le droit à des bonbons. Ça m'est arrivé, mais pas avec des curés. Ça m'est arrivé en orphelinat. Même les juges dans les années 50 faisaient des attouchements sur les enfants de l'orphelinat Saint Vincent de Paul", avait-il confié au micro de RMC.

La vie en dehors des murs de l'orphelinat n'est pas non plus réjouissante. Le petit René Villard est trimbalé de famille d'accueil en famille d'accueil... À 16 ans, le chanteur s'enfuit à Paris où il passe son temps à fréquenter les prostituées du quartier de Pigalle... 

L'homme qui l'a sorti de l'ornière

C'est en étant invité à un vernissage, alors qu'il n'a pas 18 ans, qu'Hervé Vilard rencontre celui qui fut le secrétaire de Jean Moulin, Daniel Cordier. Celui-ci devient son tuteur légal et son mentor. Il l'encourage à prendre des cours de chant et à poursuivre dans la voie de la musique. Il est ensuite repéré lors d'une audition et signe avec le label Mercury Records. Le début du succès et la fin de la misère...

Capri, ça commence... L'histoire d'un tube

En 1965, alors que le chanteur n'est pas encore connu du grand public, il écrit Capri, c'est fini, en s'inspirant d'une publicité touristique, sans se douter que le morceau sera son plus grand succès... Lorsque l'artiste en herbe propose la chanson à son label, celui-ci est peu enthousiaste. Alors que le morceau Un monde fait pour nous doit être choisi comme titre favori du 45 tours, c'est le producteur Roland Hilda qui décide de mettre en avant Capri, c'est fini. Une sage décision, puisque le single se propulse en tête des ventes ! Selon l'ouvrage Grande histoire et petits secrets des tubes de l'été, le chanteur enregistre le titre en deux prises seulement, en chantant en direct avec les musiciens. Une prouesse pour l'époque...

Son coming-out dans les sixties

En 1967, Hervé Vilard est l'un des rarissimes chanteurs français à assumer son homosexualité. "C'était une vérité, alors je l'ai dite lors d'une interview. Même si j'ai connu quelques femmes, pourquoi mentir? L'homosexualité n'est pas une maladie. Je n'aime pas porter d'étendard, mais je n'allais pas m'en cacher. C'est vrai qu'à l'époque, ça a choqué. Certains disaient: 'Il ne fera pas carrière.' Mais cela n'a évidement rien changé, car les gens n'en ont rien à foutre. Dans les années 1950, Trénet, Claveau, Mariano, Sablon, tous les chanteurs de charme en étaient", a-t-il expliqué au Parisien

Le cadeau de Johnny Hallyday

En 1966, Johnny Hallyday se met à l'écriture d'une chanson, lui qui a plutôt l'habitude de faire appel à des paroliers. Le chanteur, qui vient de faire une tentative de suicide, transpose sa douleur sur papier et accouche du titre Pour toi, je prie. Mais il souhaite qu'un certain chanteur l'interprète... "Je veux que ce soit Hervé qui la chante", avait-il lâché. "Il m'avait vu interpréter Mourir ou Vivre à la télé et il avait aimé. Il existe des images de la création de Pour toi, Je Prie sur Internet où je me trouve bien insolent avec Johnny", s'est souvenu Hervé Vilard au Parisien. Voyez plutôt...

Un chanteur et le cercle des poètes disparus

Avant et pendant son succès, l'interprète de Capri, c'est Fini fréquente du beau monde. S'il est l'ami proche de Dalida, Michèle Torr et Nicoletta, il connait également de grands écrivains et autres poètes français, comme Aragon. "Avant de chanter, j'ai connu Malraux. J'ai été l'ami de Marguerite Duras, jusqu'à sa mort. C'était mon jardin secret. J'aurais pu me servir d'eux pour dire que j'étais un chanteur intelligent", a-t-il expliqué à La Dépêche.

La seule femme qu'il a aimée

Alors qu'Hervé Vilard se dit fier de son homosexualité, son esprit est tout chamboulé lorsqu'il rencontre la belle danseuse du Lido, Kim Harlow, durant un vol Nice-Paris. Le coup de foudre est réciproque et les tourtereaux s'installent même ensemble dans un appartement parisien pour vivre d'amour et d'eau fraîche... L'artiste, stupéfait des sentiments qu'il ressent pour cette femme, lui propose de l'épouser. Pendant près d'un an et demi, tous deux vivent dans une bulle de bonheur... Mais elle s'éclate brusquement avec leur rupture qui survient à cause de leurs emplois du temps respectifs, bien trop chargés pour pouvoir continuer à entretenir leur histoire d'amour.

Hervé Vilard a failli être père

Le célèbre chanteur n'a jamais eu d'enfants, mais il a tout de même voulu être papa... Pendant sa romance avec Kim Harlow, l'interprète de Reviens tente de faire un enfant avec le mannequin, sans succès, comme il le confie dans son ouvrage Ma vie en Chansons. Plus tard, en 1992, il apprend la mort de celle qu'il a tant aimée et qu'il n'a pas vue depuis des années, foudroyée par une méningite alors qu'elle était enceinte. Un drame qui le hante toujours...

Il a racheté "les terres de son enfance"

Adolescent, Hervé Vilard a résidé au presbytère de la Celette pendant un temps, sous le regard bienveillant de l'Abbé Angrand. Des souvenirs qu'il chérit tout particulièrement... à tel point que, lorsque l'occasion se présente, en 1989, il rachète la propriété, la restaure entièrement, et s'y installe. "Je vis comme un petit ou un grand enfant qui se congratule d'avoir reconstruit sa maison, celle d'un orphelin qui est fier de s'être enraciné quelque part. Je regarde l'horizon, mes chiens, mon jardin… Je lis un bouquin, j'entends l'angélus. C'est beau de retourner vivre sur les terres de son enfance, surtout quand l'enfance ne nous appartenait pas", confiait-il au Soir.

C'est peu après l'enterrement de l'abbé Angrand que le chanteur se rend sur sa tombe et apprend que la propriété est à vendre. Ni une ni deux, l'artiste saisit sa chance. "J'ai tout mis en œuvre pour l'avoir, jusqu'à en offrir le double du prix. Vous pouvez demander à Marc-Olivier Fogiel, c'est lui qui m'accompagnait. Et pour la petite histoire, Gérard Louvin était aussi sur le coup à l'époque. Il voulait l'acheter pour me faire la surprise de me l'offrir lors de l'émission Sacrée soirée", s'est-il souvenu auprès de France Dimanche. Quelques décennies plus tard, Hervé Vilard décide de revendre le presbytère à une famille de sept enfants...  Une page qui se tourne définitivement pour le chanteur. La Celette, c'est fini, mais peut-être y retournera-t-il un jour...


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