jeudi 29 octobre 2020

Rentrée du 2 novembre : hommage à Samuel Paty, décalée à 10h

Rentrée du 2 novembre : hommage à Samuel Paty, décalée à 10h

[Mise à jour du 29 octobre à 15h32]. Ce lundi, les élèves font de nouveau une rentrée scolaire particulière. Après celle de septembre, la rentrée du 2 novembre sera marquée par de nouvelles restrictions et mesures liées au Covid. Le protocole sanitaire sera renforcé, et le masque obligatoire dès 6 ans"Dès la rentrée de lundi le protocole sanitaire sera renforcé pour assurer la protection de tous. Conformément à l'avis que nous a transmis hier le Haut Conseil de la santé publique, le port du masque sera étendu aux enfants du primaire dès l'âge de 6 ans" a annoncé Jean Castex à l'Assemblée nationale ce jeudi. La rentrée du 2 novembre sera aussi dédiée à l'hommage rendu à Samuel Paty, l'enseignant d'histoire-géographie décapité à Conflans-Sainte-Honorine, pour avoir montré des caricatures de Mahomet lors d'un cours sur la liberté d'expression. Aussi, après avoir échangé avec les syndicats enseignants ce mardi 27 octobre, Jean-Michel Blanquer précise le déroulement de la rentrée scolaire du 2 novembre. 

Rentrée du 2 novembre:  décalée à 10h, déroulement

La rentrée du lundi 2 novembre sera décalée à 10h dans tous les établissements scolaires, pour permettre aux enseignants et équipes pédagogiques de se préparer et d'échanger sur la manière dont les élèves rendront hommage à Samuel Paty.

A partir de 10h, un temps de réflexion sera organisé avec les professeurs pour revenir sur l'attentat de Conflans-Sainte-Honorine et l'assassinat de Samuel Paty. Une heure d'échanges et de débats est prévue.

Une rentrée scolaire en trois temps

  • Une première phase permettra aux enseignants de se préparer
  • un deuxième temps, avec les élèves, sera consacré à la réaffirmation des "principes de l'école et de la République".
  • Un troisième temps réunira, dans la cour de récréation, élèves, professeurs et partenaires de l'école pour une minute de silence. Cette fin de matinée sera également consacrée à la lecture de la "Lettre aux instituteurs et institutrices" de Jean Jaurès.

Les caricatures de Mahomet seront-elles montrées aux élèves ?

Le ministère de l'Education nationale met à disposition des enseignants des ressources pédagogiques, mais les caricatures de Mahomet n'en font pas partie. En fonction de l'âge des élèves, les enseignants pourront s'appuyer la lettre d'Albert Camus à son instituteur Louis Germain qui avait été lue lors de l'hommage national à Samuel Paty, du poème d'Eluard "Liberté, j'écris ton nom" ou encore des textes d'Aragon, de Tocqueville, de Victor Hugo. Les professeurs pourront également présenter en cours un tableau de Delacroix ainsi qu'un dessin de Plantu. Néanmoins, les professeurs sont libres de les utiliser ou non en classe.

Et en maternelle ?

A l'école primaire, il y aura aussi un temps pédagogique, dont les modalités doivent être mises en place avec les syndicats. Une minute de silence sera également respectée à l'école élémentaire et prendra la forme d'un simple temps calme en maternelle. Toutes les classes feront néanmoins leur rentrée à 10h. 

Les élus invités à participer à  la rentrée du 2 novembre

Le ministre de l'Education a invité tous les élus de la République, députés et sénateurs à être présents à la rentrée dans les établissements scolaires, auprès des professeurs. "Cette présence sera le signal du soutien de la Nation à tous les professeurs" a précisé le ministre qui souligne également leur rôle essentiel : "le professeur est central dans notre société, il doit être respecté, il incarne la République". 

Laïcité, sécurité à l'école : dernières annonces, quelles sont les mesures ?

Face à cet événement d'une violence inouïe, le gouvernement a promis de renforcer la sécurité des établissements scolaires dès la rentrée du 2 novembre et d'affirmer le principe de laïcité à l'école. Le point sur les dernières annonces du gouvernement : 

  • Jean-Michel Blanquer a confirmé que "tous les problèmes liés à la laïcité et à la violence" devront désormais être signalés. "Le problème vient aussi parfois des familles. Il faut donc retrouver cette règle d'airain : les parents ne se mêlent pas de pédagogie. Et toute agressivité d'un parent doit être suivie d'une réaction de l'institution", a expliqué le ministre de l'Education, qui souhaite "une prise de conscience collective".
  • Port du voile à l'école. Une lycéenne de 16 ans, du lycée Pierre-Aragon de Muret, près de Toulouse, a été mise en examen ce mardi pour avoir insulté une professeure d'éducation civique suite à un débat sur le port du voile en France. Après une plainte de l'enseignante, le juge des enfants a mis en examen l'élève pour "outrage à personne chargée d'une mission de service public dans un établissement scolaire".
  • Sécurité renforcée à l'école. Selon le Figaro, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a remis une note aux préfets en charge de la sécurité, avec de nouvelles consignes. Pour "prévenir tout acte qui pourrait être commis par mimétisme, il exige notamment "l'application de mesures de vigilance accrue concernant les établissements scolaires et le personnel de l'Éducation nationale". Il recommande également une remontée rapide de toute menace dans le cadre scolaire, y compris celles repérées sur les réseaux sociaux.
  • "Il ne doit y avoir aucune compromission avec le radicalisme islamiste, que ce soit à l'école ou aux abords de l'école", a affirmé Jean-Michel Blanquer. "Nous devons très clairement affirmer que le principe de laïcité ne souffre d'aucune compromission ni aucune remise en question, c'est pourquoi nous avons inscrit le respect du professeur par les parents d'élèves dans l'article 1 de cette loi" a déclaré Jean-Michel Blanquer à l'Assemblée nationale ce 20 octobre.
  • "Il n'y aura aucune concession sur les principes de la République, ni aucune concession sur la liberté d'expression", conclut le ministre de l'Education.
  • Un ouvrage de caricatures distribué dans les lycées. Pour défendre la liberté d'expression en France, et continuer de sensibiliser les élèves, les 13 régions de France ont pris initiative de préparer la publication d'un ouvrage rassemblant les caricatures religieuses et politiques les plus marquantes parues dans les quotidiens de la presse régionale. "Nous allons demander à un collège d'historiens d'y remettre en perspective le droit à la caricature dans l'histoire politique de notre pays" a déclaré son président Renaud Muselier à l'occasion du congrès des Régions de France à St-Ouen ce 19 octobre. Ce nouvel ouvrage devrait être mis à disposition de tous les lycéens et lycéennes de France. "Par ce geste, dans le respect de nos compétences, nous voulons témoigner de nos engagements à défendre les valeurs de la République et le droit fondamental de chacun et chacune de nos concitoyens à vivre en paix et dans la liberté", a-t-il ajouté.
  • Mieux contrôler les réseaux sociaux. Une première intervention va consister à effectuer des procédures de contrôles chez les auteurs de messages de soutien à l'assassin de Samuel Paty (aux alentours de 80). Les publications sur internet, déjà contrôlées par le processus Pharos, une plateforme de signalement pour lutter contre la cybercriminalité, vont être davantage surveillées. A cela s'ajoute une convocation des patrons de réseaux sociaux par la ministre déléguée chargée de la Citoyenneté mardi 20 octobre, dans le but de mettre fin aux messages d'incitation à la haine. De manière générale, le chef de l'Etat a souligné que cela viendrait enrichir, avec des "mesures appropriées" le projet de loi contre l'islam radical. 
  • Enseigner la liberté d'expression : quels outils en cours ? Les syndicats enseignants ont demandé un cadrage national sur la question de l'enseignement de la liberté d'expression. Quels supports utiliser, comment manier les caricatures Charlie Hebdo (à l'origine de cet attentat) ? Aujourd'hui, chaque professeur est libre d'orchestrer son cours comme il le souhaite.
  • Les propositions des Républicains (LR) pour soutenir les professeurs. Dans un entretien au Parisien, Damien Abad, patron des députés LR, estime "qu'il faut aller plus loin et plus vite" que ce qui est prévu actuellement dans le projet de loi sur les séparatismes. Pour soutenir les enseignants, les députés républicains proposent, dès la rentrée du 2 novembre, de "crever l'abcès" en organisant "des débats sur ce qui s'est passé à Conflans-Sainte-Honorine". Par ailleurs, "en cas de manifestation d'une forme ou d'une autre de soutien à cette action barbare, il faudra convoquer les parents et un conseil de discipline !", déclare Damien Abad. Il réclame un numéro vert d'urgence pour permettre aux enseignants de signaler "toutes les atteintes à la laïcité qui existent dans nos écoles", et estime "qu'en cas de menaces ou d'insultes contre un enseignant, notamment sur les réseaux sociaux, il faut que les parents d'élèves puissent être poursuivis". Fin des menus confessionnels à l'école, cours sur les valeurs de la République et sur la laïcité, avec une épreuve obligatoire au brevet, épreuve de laïcité dans le concours d'enseignant, service à la Nation obligatoire de 4 à 6 mois dans les armées, la police, la justice ou les pompiers... Le député dresse une liste de propositions pour l'éducation nationale.

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