Jusqu'à présent, la vaccination contre le Covid-19 n'était pas recommandé par les autorités sanitaires avant le deuxième trimestre de la grossesse compte tenu du manque de données et par précaution. Mais la Haute Autorité de santé (HAS) avait précisé que les femmes enceintes "entrant dans leur troisième trimestre de grossesse et les femmes enceintes avec comorbidités" sont plus à risque de développer une forme grave de la maladie.
Alors que le pass sanitaire devient obligatoire à compter du 21 juillet dans les lieux de culture et de loisirs, les salles de sport et les piscines, puis début août dans les établissements de santé et les hôpitaux... Les futures mamans n'ayant pu recevoir de dose de vaccin en début de grossesse se retrouvaient face à un casse-tête. Comment se rendre à ses rendez-vous médicaux pour le suivi de grossesse et ses échographies ? En effet, les personnes non vaccinées devront justifier d'une vaccination complète, d'une preuve de rétablissement du Covid-19 ou d'un test négatif RT-PCR ou antigénique de moins de 48 heures pour accéder à ces lieux. Ce qui signifie que les futures mamans devraient se faire tester la veille de leur rendez-vous.
La vaccination possible dès le début de grossesse
Ce mardi 20 juillet, le ministre de la Santé Olivier Véran a précisé que les femmes enceintes peuvent se faire vacciner dès le premier trimestre de la grossesse. Il précise, lors d'une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale une liste restreinte de contre-indications médicales au vaccin anti-Covid. Mais les futures mamans n'en font pas partie. Seules trois situations "qui concernent potentiellement quelques centaines de Français, il n'y a aucune contre-indication au vaccin ARN messager y compris la grossesse au premier trimestre", a-t-il déclaré. Après un avis de l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), du comité sur la stratégie vaccinale d'Alain Fisher ainsi que du conseil scientifique, la liste des trois contre-indications au vaccin concerne les enfants et adolescents touchés par le syndrome PIMS, les personnes allergiques à l'un des composants du vaccin et enfin, "les réactions type myocardite, péricardite et hépatite sévère ayant nécessité une hospitalisation et faisant suite à une première injection de vaccin d'ARNm". Le ministre ajoute donc que la grossesse, les antécédents d'allergie à un antibiotique ou une piqûre d'abeille par exemple, ne sont pas des contre-indications à se faire vacciner.
Sur France Info, Gabriel Attal avait pourtant précisé ce 19 juillet que les femmes enceintes qui ne peuvent se faire vacciner ne seraient pas concernées par l'obligation du pass sanitaire en août. "Evidemment qu'on tiendra compte de ces situations particulières" a déclaré le porte-parole du gouvernement qui ajoute que "des précisions seront données dans les prochains jours pour qu'une femme enceinte de moins de 3 mois n'ait pas à faire des tests tous les deux jours". Le projet de loi sur le pass sanitaire continue d'être examiné cette semaine par les députés.
Le vaccin, sans risque pour les femmes enceintes ?
Les différentes études menées sur les femmes enceintes ont montré que les vaccins à ARN messager contre le Covid-19 n'étaient pas dangereux pour les femmes enceintes et leur fœtus, et qu'il était également sans risque de se faire vacciner pendant l'allaitement. Le Centre de référence sur les agents tératogènes (Crat) conseille donc de "débuter le protocole entre 10 et 20 semaines d'aménorrhée [absence de règle], c'est-à-dire après la fin de l'organogenèse et suffisamment tôt pour que la femme enceinte soit protégée au troisième trimestre". Il n'existe toutefois pour l'heure que peu de données sur la vaccination avant 12 semaines de grossesse, même si elle est pratiquée dans d'autres pays. Et parmi les femmes qui ont été vaccinées en début de grossesse, notamment pour celles qui ne savaient pas encore qu'elles attendaient un bébé, aucun risque n'a été observé.
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