Voilà six semaines que les Français sont confinés, avec des sorties autorisées dans un cadre bien restreint, et c'est avec impatience qu'ils attendent de voir la lumière au bout du tunnel, le déconfinement, dont Edouard Philippe expliquera les grandes lignes le 28 avril. Mais depuis le début de la mise en place des mesures de confinement, les habitants de l'Hexagone ont souvent été pointés du doigt pour leur apparente indiscipline.
Plusieurs fois, il a suffi que le soleil darde ses rayons pour que les citoyens se ruent dehors sans forcément respecter les règles de distanciation sociale ou le cadre autorisé de sortie établi par le gouvernement. La supposée indocilité des Français, n'est-elle qu'un mythe ? Que nenni ! Selon un sondage effectué par l'institut Ipsos, nous mettons un peu trop le nez dehors.
Combien de temps sommes-nous dehors tous les jours ?
Alors qu'une sortie d'une heure par jour maximum est autorisée (voilà pourquoi il faut marquer l'heure de début de sortie sur l'attestation de déplacement dérogatoire), le temps moyen de sortie quotidien s'élève à... 1h09 par jour, soit un peu plus que ce qui est permis à l'heure actuelle.
Pire, "lorsqu'on recalcule cette moyenne sur la seule population des personnes qui déclarent sortir, la durée des sorties monte à 2 heures et 12 minutes", lit-on dans le rapport de l'étude.
Quant à ceux qui travaillent encore en temps de confinement et pour qui le télétravail n'est pas une option, ils sont dehors pendant environ 4 heures par jour.
Quelle région est la moins disciplinée ?
En fonction des régions, les citoyens sont plus ou moins disciplinés. En Île-de-France, par exemple, les habitant mettent le nez dehors, en moyenne, 59 minutes par jour, tandis que les Bretons remportent la palme du temps de sortie le plus long, puisqu'il s'élève à 1h39 par jour.
Le temps de sortie est plus conséquent en zones rurales, où il s'élève en moyenne à 1h23 par jour, que dans les villes, où l'on quitte son logis en moyenne 1h01, au quotidien.
Pourquoi sort-on ?
Le premier motif de sortie est les "achats de première nécessité", qui représente 59 % des raisons pour lesquelles l'on met le nez dehors, suivi par la pratique d'un sport ou la promenade (35 %) et le trajet vers le travail (17 %).
Peut-être le jogging quotidien et la promenade de santé aident-ils les confinés à contrer la tentation du grignotage, puisqu'ils sont 41 % à y succomber davantage depuis le début du confinement, a expliqué Pascale Hebel, directrice du pôle comportement des consommateurs du CRÉDOC (Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie), au micro de RTL.
Mais si une partie des Français ne respectent pas les mesures de confinement à la lettre, ils ne prennent pas la menace du coronavirus à la légère.
Selon l'étude Ipsos, le Covid-19 est devenu le sujet principal de préoccupation des Français à 76 %, devant le système de santé (42 %) et le pouvoir d'achat (31 %).
Plus d'un Français sur dix (13 %) estime d'ailleurs avoir été contaminé au coronavirus bien que seulement 1 % ait été dépisté.
Le sondage Ipsos a été réalisé auprès de 5 000 personnes du 7 au 14 avril 2020
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