mardi 28 avril 2020

Retour à l'école : Edouard Philippe annonce son plan ce mardi

Retour à l'école : Edouard Philippe annonce son plan ce mardi

[Mis à jour le 28 avril à 9h53]. C'est ce mardi à 15h qu'Edouard Philippe doit présenter son plan de déconfinement à l'Assemblée nationale. Le Premier ministre abordera plusieurs thématiques comme la réouverture des écoles, mais aussi les commerces, les entreprises, les tests, l'isolement des malades, le port du masque ainsi que les rassemblements. Ce plan national de déconfinement sera ensuite soumis au vote des députés. Alors que Jean-Michel Blanquer a déjà dévoilé le calendrier de reprise des cours qui aura lieu entre le 11 mai et le 25 mai, reste à savoir de quelle manière les élèves reprendront le chemin de l'école. D'un point de vue sanitaire, le gouvernement consulte régulièrement le Comité scientifique avant de prendre ses décisions. Il y a donc de fortes chances pour que la plupart des mesures recommandées par ces experts soient appliquées bien qu'ils étaient plutôt favorables à une rentrée scolaire en septembre. Néanmoins, ils préconisent le port du masque à partir du collège, des repas en salle de classe, les tables espacées d'un mètre, des horaires aménagés afin d'éviter les rassemblements... On fait le point sur les mesures annoncées pour une rentrée des classes dans les meilleures conditions.

Les recommandations du Conseil scientifique

Pour le 11 mai, le Conseil scientifique préconise une information claire sur la réouverture des écoles à destination des parents, qui devront surveiller l'apparition d'éventuels symptômes. Ils seront également invités à prendre la température de leur enfant avant de l'emmener à l'école. "En cas de symptômes évocateurs, l'enfant ne devra pas se rendre à l'école et les parents devront prendre avis auprès du médecin traitant pour décider ou non de recourir à un test RT-PCR" précise le Conseil scientifique. Par ailleurs, le personnel devra être formé aux gestes barrières, au port du masque et aux règles de distanciation sociale, tandis que les enfants devront être sensibilisés avec des outils adaptés à leur âge (diaporama avec une narration par exemple, jeux ou vidéos). Ces informations pratiques devront être communiquées dès la rentrée des classes.

Eviter aux élèves de se croiser, pas de rassemblement

Pour éviter tout rassemblement à l'entrée ou lors de la sortie des cours, lors des déplacements dans les couloirs ou à la récréation... Le Conseil scientifique suggère d'échelonner les horaires d'arrivée et de sortie de classe afin que les élèves de classes différentes ne se croisent pas. "Cette organisation permettra de ne pas fermer l'ensemble d'un établissement si un cas est identifié". Dans la mesure du possible, le Conseil scientifique propose de faire manger les élèves dans la salle de classe, à leur table. Quant aux parents, ils ne seront pas autorisés à pénétrer dans l'enceinte de l'école, et chez les plus petits, l'accueil des enfants devra être organisé de manière à ne pas créer d'attroupement de parents devant l'école.

Les règles sanitaires à respecter

Lavage des mains, gels hydroalcooliques à partir du collège : En ce qui concerne l'hygiène, les élèves devront se laver les mains régulièrement à l'eau et au savon liquide, et s'essuyer avec du papier à usage unique, "au minimum à l'arrivée à l'école avant le début de la classe et à la fin des cours, avant et à la fin de chaque repas et chaque fois que les mains auront pu être souillées par des liquides biologiques", précise le Conseil scientifique. Pour les gels hydroalcooliques, ils pourront être installés uniquement à partir du collège, les scientifiques considérent en effet qu'il pourrait y avoir un risque d'absorption ou de projection oculaire chez les plus petits.

Nettoyage des locaux : Les salles de classe ainsi que les parties communes devront être nettoyées plusieurs fois par jour, en insistant particulièrement sur les poignées de porte, les interrupteurs... Pendant les temps de pause, les classes devront être aérées, et le "bionettoyage de la classe sera renforcé si un élève est testé positivement pour le COVID-19".

Pas de tests diagnostiques et sérologiques des élèves. "Le Conseil scientifique considère qu'un dépistage massif par test diagnostique RT-PCR des élèves et de l'ensemble du personnel n'est pas envisageable : il concernerait plus de 14 millions de personnes et devrait être renouvelé régulièrement (tous les 5-7 jours) pour détecter des cas et empêcher efficacement la circulation du virus dans un établissement". Quant aux tests sérologiques, ils n'ont pas d'intérêt individuel ni pour les élèves ni pour les personnels des écoles au moment de la réouverture le 11 mai.

Les règles de distanciation sociale

Pour éviter les contacts directs et les contaminations entre les élèves, ces derniers devront respecter un mètre de distance. Par conséquent, les tables des salles de classe devront également être espacées d'un mètre au minimum. Cette règle de distanciation sociale devra être respectée dans les couloirs, les escaliers, la cantine, la cour de récréation... En somme, dans tout l'établissement scolaire. Mais que faire lorsque l'école est trop petite pour respecter un mètre entre chaque enfant ? Dans ce cas, les établissements devront réfléchir à un rythme différent : un jour sur deux, une semaine sur deux, le matin vs. l'après-midi… Cette alternance permettra ainsi d'accueillir les enfants dans de bonnes conditions sanitaires, précise le Conseil scientifique. Enfin, les règles de distanciation sociale devront être appliquées dans les transports scolaires, mais l'offre devrait se multiplier pour réduire la densité des élèves.

Le port du masque, à partir du collège

Le port d'un masque alternatif doit être obligatoire pour les personnels des établissements scolaires et à partir du collège. Le Conseil scientifique estime en effet que pour les plus petits, à la maternelle, le port de masque est impossible. Pour les élèves en école de l'élémentaire, il est difficile de "fixer un âge où la compréhension serait suffisante pour recommander le port du masque de façon adaptée, d'autant qu'ils apparaissent comme faiblement transmetteurs. Le rôle des parents est ici essentiel" précisent les spécialistes.

Calendrier du retour à l'école à partir du 11 mai

Jean-Michel Blanquer a annoncé le calendrier pour une reprise des cours progressive entre le 11 mai et le 25 mai, en commençant par les élèves de grandes sections, de CP et de CM2. La semaine du 18 mai, ce sera au tour des collégiens et des lycéens de retourner en cours, puis, le 25 mai, toutes les classes pourront reprendre le chemin de l'école. Ces dates de rentrée différenciée selon les classes "permettent de créer de petits groupes" afin de respecter les règles de distanciation sociale. "Ces hypothèses sont encore faites pour être discutées, mais il me paraît souhaitable que l'on commence par les classes charnières importantes et que l'on continue par la suite", avec les autres classes les semaines suivantes. Jean-Michel Blanquer se dit "très ouvert à toutes les propositions pour améliorer le dispositif tel que nous commençons à l'envisager".

A partir du lundi 11 mai 

Une pré-rentrée est prévue pour les enseignants le 11 mai, afin de préparer au mieux le retour des élèves. A cette date, ce sont d'abord "les classes de grandes sections, de CP et de CM2" qui feront leur retour à l'école. "Nous laisserions des marges de souplesse localement" a déclaré le ministre de l'Education qui a précisé que certaines écoles des zones REP et REP+ (classes de CP et CE1 notamment) ainsi que les classes des zones rurales pourraient ouvrir en priorité, puisqu'elles sont déjà dédoublées, avec moins de 15 enfants.

A partir du lundi 18 mai

Ce sont les élèves du collège et du lycée qui pourraient retourner en cours : les classes de 6ème ainsi que les 3ème, les classes de 1ère et de Terminale, ainsi que les ateliers industriels dans les lycées professionnels.

A partir du lundi 25 mai

"L'ensemble des classes pourraient rentrer", précise Jean-Michel Blanquer, mais il faudra néanmoins respecter les mesures de distanciations sociales avec des petits groupes de 15 élèves par classe au maximum.

Quels élèves sont concernés par un retour en classe le 25 mai ? 

  • Les enfants de petite et moyenne section
  • Les élèves de CE1, CE2 et CM1
  • Les élèves de 4e et 5e ainsi que les élèves de seconde 
Rappelons que dans l'enseignement supérieur, les cours ne reprendront pas avant l'été". Les dates des examens et concours de recrutement des professeurs, ainsi que les concours d'accès aux grandes écoles ont été précisées par les ministres de l'Education nationale et de l'Enseignement supérieur. En ce qui concerne les lycéens, la plupart des diplômes cette année se dérouleront cette année sous forme de contrôle continu. C'est le cas pour le bac général et technologique, le brevet, le BTS ainsi que les diplômes en apprentissage. Les oraux de rattrapage et l'oral de Français restent maintenus.

Le Comité scientifique préconisait une rentrée en septembre

Rappelons que les spécialistes du Comité scientifique n'étaient pas vraiment pour une rentrée des classes en mai. Interrogé sur Europe 1 ce dimanche,  le professeur à l'Institut Pasteur et membre du Conseil scientifique Arnaud Fontanet a déclaré que les membres du Conseil recommandaient la fermeture des établissements scolaires jusqu'à la rentrée de septembre. Jean-François Delfraissy, Président du Conseil scientifique sur le Covid-19, a expliqué sur BFMTV que "si l'on met des enfants dans une zone confinée comme les écoles, il y a un risque de transmission au sens de la population qui est plus important". Pour les enfants, rien d'inquiétant selon le scientifique puisqu'ils sont pour la plupart asymptomatiques, rappelle-t-il. Mais en dehors de l'école, dans les familles notamment, "ils peuvent être source d'infection. C'est la raison pour laquelle, d'un point de vue strictement sanitaire, nous avions fait la recommandation de poursuivre la fermeture des écoles". Néanmoins, compte tenu des enjeux sociétaux, les spécialistes se disent tout de même favorables à ce que cette rentrée progressive se passe "sur la base du volontariat et de non obligation de la part des familles", avec la possibilité de poursuivre les cours à distance. De leurs côtés, les pédiatres se veulent plus rassurants et recommandent même un retour à l'école pour les élèves.

Les pédiatres favorables à un retour à l'école

De leurs côtés, les pédiatres se veulent plus rassurants : dans un communiqué du 27 avril, l'Association Française de Pédiatrie Ambulatoire (AFPA) et le Groupe de Pathologie Infectieuse Pédiatrique (GPIP) tiennent à rassurer les parents sur le retour de leurs enfants en collectivité à partir du 11 mai prochain. D'une part, parce que peu d'enfants sont touchés depuis le début de l'épidémie et les formes sévères sont exceptionnelles, particulièrement chez les moins de 10 ans. Les enfants sont également "moins souvent porteurs du Sars-Cov-2  et les données disponibles sur la contagiosité des enfants entre eux et vers les adultes sont rassurantes", précisent les spécialistes. Le retour en collectivité ne semble donc pas représenter un risque significatif pour les adultes. "Le rôle des enfants dans la dynamique de l'épidémie chez l'adulte parait modeste et concernerait plutôt les adolescents de plus de 15 ans. Le risque d'infection pour les adultes relève surtout du contact entre adultes eux-mêmes (enseignants, personnels et parents groupés en sortie d'école)", ajoutent-ils. Les pédiatres se disent donc favorables à un retour à l'école dans le respect des gestes barrières qui doivent être adaptés à chaque âge. "Tous les enfants y compris ceux suivis pour une maladie chronique peuvent et doivent retourner à l'école" précise le communiqué. Par ailleurs, "le port d'un masque dans les crèches, les écoles maternelles et primaires pour les enfants sans pathologie sous-jacente grave n'est ni nécessaire, ni souhaitable, ni raisonnable" précise l'AFPA qui préconise néanmoins le port du masque chez les adolescents et les parents ou les enseignants.

Le retour à l'école n'est pas obligatoire

"Il n'y aura pas d'obligation du retour à l'école. Il faudra de la souplesse", a affirmé Emmanuel Macron ce jeudi 23 avril, suite à une consultation avec les maires de France, pour aborder l'épineuse question du déconfinement. Le retour à l'école se fera "sur un principe de volontariat des parents et sans obligation", il sera à la fois "progressif, concerté, et adapté aux réalités", a précisé le Président de la République. Néanmoins, "il faudra être en mesure d'assurer l'enseignement à distance" rappelle le ministre de l'Education nationale. Par ailleurs, "un professeur qui a un problème de santé ne viendra pas. Et si l'on a un parent vulnérable chez soi, on ne vient pas non plus". Il y aura aussi des "marges de manœuvres" locales, afin que certaines régions puissent ne pas rouvrir les écoles. "L'objectif, c'est qu'entre le 11 mai et le 4 juillet, nous ayons réussi cette resocialisation qui permette de se remettre dans l'apprentissage" avait précisé Jean-Michel Blanquer sur France 2. 

Réouverture des écoles et santé de l'enfant

"La réouverture des écoles devra nécessairement se faire en concertation avec les médecins, infirmiers, assistantes sociales et psychologues de l'Education nationale", Marie Tamarelle-Verhaeghe, présidente du groupe d'études sur la santé à l'école, dans un communiqué du 15 avril. Si elle estime qu'une réouverture progressive des écoles le 11 mai est nécessaire pour le bien des enfants, elle réclame un accompagnement des élèves par des professionnels de santé, notamment pour pallier aux troubles et aux difficultés vécues pendant le confinement. Ainsi, les violences intrafamiliales, les deuils... devront être identifiés et pris en charge. Par ailleurs, un travail devra être effectué avec les familles sur le retour au rythme scolaire. Autre point que les établissements scolaires devront prendre au sérieux : l'hygiène et en particulier la place des toilettes à l'école. "Manque de papier ou de savon, mauvaises odeurs, problèmes de harcèlement, les toilettes à l'école sont souvent une zone de non droit, alors qu'elles devraient protéger l'intimité des enfants. Cette crise doit aussi être l'occasion de régler ce problème des toilettes à l'école, non résolu depuis 20 ans, en mobilisant de manière inédite les collectivités territoriales", précise Marie Tamarelle-Verhaeghe.

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