dimanche 3 mai 2020

Retour à l'école : le protocole sanitaire pour la reprise le 11 mai

Retour à l'école : le protocole sanitaire pour la reprise le 11 mai

[Mis à jour le 3 mai à 12h48]. "Je pense que la majorité des écoles rouvrira (le 11 mai) partout sur le territoire ainsi que la majorité des collèges en zone verte" dès le 18 mai a déclaré Jean-Michel Blanquer dans une interview accordée ce vendredi au journal Le Figaro. Il a notamment rappelé que les classes de CP et CE1 en réseau d'éducation prioritaire Rep et Rep+ étant déjà dédoublées (avec 12 élèves par classe) pourront reprendre rapidement, tout comme les 60000 élèves des écoles rurales composées de moins de 15 élèves.

Comment les élèves vont-ils faire leur retour à l'école le 12 mai ? 

Tout d'abord, la pré-rentrée est prévue le 11 mai pour les enseignants, et les élèves des classes de maternelle et des écoles élémentaires retourneront à l'école le 12 mai. Les collégiens, dont les établissements scolaires sont situés en zone verte, pourront reprendre les cours à partir du 18 mai. Mais dans la majorité des cas, "les enfants ne retourneront pas à l'école à plein temps, cela pourra être pour une demie semaine ou pour une semaine sur deux" a précisé Jean-Michel Blanquer sur BFMTV ce 29 avril. A partir du 11 mai, les élèves seront : soit en petits groupes de 15 élèves à l'école, soit à l'étude, soit à la maison via un enseignement à distance. Dans certaines communes, ils pourront également participer à des activités sportives ou culturelles

Quel élève viendra et à quel moment ?

Les écoles n'ouvriront que si elles respectent un protocole national sanitaire strict. Ce sont les écoles qui détermineront au cas par cas la manière dont les élèves seront accueillis. "Nous avons fixé un cadre général pour que les élèves rentrent niveaux par niveaux et pour qu'une certaine catégorie d'élèves, comme les élèves handicapés par exemple puissent venir plus souvent que les autres" précise le ministre de l'Education. A Paris par exemple, les écoles ouvriront en priorité aux familles monoparentales, aux élèves décrocheurs, aux enfants dont les parents exercent une certaine profession (personnels soignants, enseignants, travailleurs sociaux, commerçants, transports...), au moins pendant les trois prochaines semaines.  "L'idée est d'accueillir entre 5 et 10 élèves par classe en maternelle et une douzaine en élémentaire", a précisé à l'AFP Patrick Bloche, adjoint de la mairie de Paris, Il ajoute que ces élèves pourraient faire leur rentrée scolaire que le 13 ou le 14. Enfin, si la capitale reste en zone rouge d'ici le 18 mai, les collèges resteront fermés. D'autres maires de France ont décidé, quant à eux, de ne pas ouvrir les écoles.

Le protocole sanitaire pour la réouverture des écoles

Le port du masque sera obligatoire dès le collège, les élèves ne seront pas plus de 15 par classe et 10 bébés dans les crèches, les tables des salles de cours devront être espacées d'au moins un mètre... Edouard Philippe avait déjà dévoilé quelques mesures sanitaires lors de l'annonce du plan de déconfinement ce 28 avril. Voici ce que précise le protocole sanitaire transmis aux établissements scolaires par le ministère de l'Education nationale :

Les parents devront prendre la température de leur enfant chaque matin avant d'aller à l'école. En cas de symptômes ou de fièvre de plus de 37,8°C, ils devront rester à la maison.

Le jour de la rentrée scolaire, les élèves devront être informés des nouvelles mesures, avec des outils adaptés à leur âge (vidéos, chansons, kits de communication, etc.)

La distanciation sociale d'au moins un mètre doit être respectée dans toute l'école (arrivée et sortie, récréation, couloirs, préau, cantine, toilettes, salle de classe...). Les établissements scolaires pourront également utiliser des panneaux, des flèches ou des couleurs pour faciliter les déplacements et limiter les croisements dans les classes. Enfin, les salles dédiées aux temps de sieste chez les plus petits devront être aménagées de manière à respecter les consignes sanitaires et la distanciation sociale.

Nombre d'élèves par classe : Les élèves ne seront pas plus de 15 par classe, et les crèches ne pourront accueillir plus de 10 bébés au maximum.

"Les gestes barrière doivent être appliquées en permanence, partout, par tout le monde. Ces sont les mesures de prévention individuelles les plus efficaces actuellement contre la propagation du virus" rappelle le ministère de l'Education. Par conséquent, le lavage des mains devra être effectué dès l'arrivée, avant de rentrer en cours et notamment après les récréations, avant et après chaque passage aux toilettes, après s'être mouché, avoir toussé ou éternué, le soir avant de rentrer à la maison et dès que l'enfant touche des objets potentiellement contaminés. Aussi, les enfants devront éviter de s'échanger leurs crayons, jouets et ballons...

Eviter le brassage des élèves : les écoles devront faire en sorte de limiter les croisements des élèves entre classes ou entre niveaux. L'arrivée et le départ pourront se faire progressivement par exemple. Les déplacements des élèves devront être limités et encadrés, les récréations devront s'organiser par groupes de classes en respectant la distanciation. Il est également recommandé de privilégier une arrivée échelonnée par zone ou bâtiments par exemple et de respecter les horaires d'arrivée pour éviter un engorgement à l'entrée de l'école. Les parents et accompagnants, quant à eux, ne pourront entrer dans les établissements.

Le port du masque est obligatoire pour les collégiens et lycéens ainsi que les professionnels de la petite enfance, les enseignants et encadrants "même lorsque les distanciations sociales peuvent être respectées". "Nous fournirons des masques au collégiens qui n'auront pas réussi à s'en procurer, le port du masque étant obligatoire pour les collégiens", avait précisé Edouard Philippe le 28 avril. Pour rappel, le Conseil scientifique considère que le port du masque n'est pas obligatoire à l'école élémentaire, et déconseillé en maternelle. "Il appartiendra aux parents de fournir des masques à leurs enfants lorsqu'ils seront accessibles à l'ensemble de la population", précise le ministère. Néanmoins, "l'Education nationale mettra à disposition des directeurs d'écoles, des masques pédiatriques pour les cas particuliers, notamment en cas de symptômes" a annoncé le Premier ministre.

Les transports scolaires. "Les bus scolaires, eux, circuleront à moitié-vides. Les collégiens comme les chauffeurs seront, eux aussi, obligés de porter un masque".

Les salles de classe et autres locaux devront être aérés régulièrement, pendant au moins 10 minutes à chaque fois : le matin avant l'arrivée des élèves, à chaque récréation, pendant le déjeuner, et le soir lors du nettoyage des locaux.

La désinfection des écoles : les salles utilisées devront faire l'objet d'un bionettoyage avant la rentrée des classes. En revanche, les salles restées fermées pendant au moins cinq jours ne représentent pas de risque et un nettoyage de "remise en propreté selon le protocole habituel est suffisant", précise le ministère.

Les activités sportives et culturelles. Les "jeux de ballons et de contacts" seront interdits. Votre enfant ne pourra donc pas jouer au foot ou faire du judo avec ses camarades de classe. Lors des activités sportives, le matériel ne devra pas être manipulé par les élèves, et les parcours individuels seront privilégiés, comme l'endurance par exemple. En ce qui concerne les activités culturelles, les enseignants devront utiliser du matériel individuel jetable (comme les pots de peinture par exemple) et personnel. Lorsqu'un livre sera consulté par un élève, il devra ensuite être mis au repos pendant cinq jours. Les jeux de mime, les devinettes, qui ne nécessitent pas de toucher des objets ou des surfaces seront donc proposés aux élèves.

Quelles mesures pour les cantines ?"La cantine de l'école sera en mesure de respecter les règles sanitaires" a déclaré Jean-Michel Blanquer sur BFMTV ce 29 avril. Les enfants pourront donc être accueillis à la cantine en respectant les règles de distanciation sociale, mais dans certains cas, les élèves devront prendre leur repas en classe, comme le recommande le Conseil scientifique. "Cela se décidera école par école", a précisé le ministre de l'Education. La possibilité pour les enfants de pouvoir déjeuner à l'école est "fondamentale", a-t-il ajouté. Concrètement, des paniers-repas servis en salle de classe ou des pique-niques en extérieur pourront être organisés selon les établissements scolaires.

Le retour à l'école n'est pas obligatoire

"Il n'y aura pas d'obligation du retour à l'école. Il faudra de la souplesse", a affirmé Emmanuel Macron ce 23 avril. Le retour à l'école se fera "sur un principe de volontariat des parents et sans obligation", il sera à la fois "progressif, concerté, et adapté aux réalités", a précisé le Président de la République. Néanmoins, "il faudra être en mesure d'assurer l'enseignement à distance" rappelle le ministre de l'Education nationale. Par ailleurs, "un professeur qui a un problème de santé ne viendra pas. Et si l'on a un parent vulnérable chez soi, on ne vient pas non plus". Il y aura aussi des "marges de manœuvres" locales, afin que certaines régions puissent ne pas rouvrir les écoles. "L'objectif, c'est qu'entre le 11 mai et le 4 juillet, nous ayons réussi cette resocialisation qui permette de se remettre dans l'apprentissage" avait précisé Jean-Michel Blanquer sur France 2. 

Calendrier du retour à l'école à partir du 11 mai

"Nous proposons une réouverture très progressive des maternelles et écoles élémentaires à compter du 11 mai, partout sur le territoire et sur la base du volontariat. Dans un second temps, à compter du 18 mai, nous pourrons envisager de rouvrir les collèges, en commençant par les classes de 5e et les 6e" a annoncé Edouard Philippe ce 28 avril. Mais la rentrée des lycéens sera décalée : "nous déciderons fin mai si nous ouvrons les lycées en commençant par les lycées professionnels début juin", précise le Premier ministre. "La réouverture des écoles est nécessaire pour garantir la réussite éducative des élèves, notamment les plus vulnérables d'entre eux dont la scolarité souffre terriblement du confinement".

Pré-rentrée le 11 mai, maternelles et écoles élémentaires le 12 mai

Une pré-rentrée est prévue pour les enseignants le 11 mai, afin de préparer au mieux le retour des élèves (par groupes de 15 enfants par classe). Le lendemain, à partir du 12 mai, les maternelles et écoles élémentaires feront leur retour à l'école. "Dans la majorité des cas, les enfants ne retourneront pas à l'école à plein temps, cela pourra être pour une demie semaine ou pour une semaine sur deux" a précisé Jean-Michel Blanquer sur BFMTV ce 29 avril. Aux écoles de décider le rythme de rentrée des élèves. Dans les écoles rurales par exemple ou dans les classes de REP et REP+ qui sont déjà composées de 12 élèves, les enfants pourront faire leur rentrée en priorité. 

Les crèches ouvriront progressivement à partir du 11 mai

L'accueil se fera par groupe de 10 enfants maximum si l'espace le permet et si les conditions sont réunies pour que les groupes ne se croisent pas. "Cette réduction des capacités posera notamment la question des priorités d'accueil", précise le Premier ministre. Par exemple, l'impossibilité de télétravail pour un couple d'actifs ou les difficultés rencontrées par les familles monoparentales devront être pris en compte dans ces critères de sélection. Seront également prioritaires : les enseignants ou encore le personnel soignant qui devront faire garder leurs enfants pour pratiquer leur profession. 

Rentrée scolaire à partir du lundi 18 mai

Les collégiens pourront faire leur rentrée scolaire à partir du 18 mai, pour les classes de 6e et 5e, dans les départements à faible circulation du virus (seulement dans les territoires verts).

Lycée, et collégiens de 4e et 3e

"Nous prendrons une décision fin mai pour les lycées" a déclaré le Premier ministre à l'Assemblée nationale ce 28 avril. Ce sera également le cas pour les collégiens de 4e et 3e.

Rappelons que dans l'enseignement supérieur, les cours ne reprendront pas avant l'été". Les dates des examens et concours de recrutement des professeurs, ainsi que les concours d'accès aux grandes écoles ont été précisées par les ministres de l'Education nationale et de l'Enseignement supérieur. En ce qui concerne les lycéens, la plupart des diplômes cette année se dérouleront cette année sous forme de contrôle continu. C'est le cas pour le bac général et technologique, le brevet, le BTS ainsi que les diplômes en apprentissage. Pour l'heure, les oraux de rattrapage (prévus en juillet) sont maintenus mais le ministre de l'Education doit confirmer dans les prochains jours si l'oral de Français aura bien lieu fin juin.

Comment va se passer la rentrée de septembre ?

La rentrée scolaire de septembre sera particulière puisque certains élèves dont les écoles n'ouvrent pas en mai ne se seront pas vu pendant près de cinq mois et que le nombre d'élèves décrocheurs a augmenté durant le confinement. Et comment cela se passera-t-il en cas de seconde vague ? "La rentrée de septembre sera forcément différente de celles que nous avons connues par le passé. On a deux scénarios. Soit le virus n'est plus là et l'on tirera les conséquences de ce qui s'est passé, avec parfois des acquis, sur le progrès des usages numériques, les parcours plus personnalisés et la nécessité de renforcer les élèves qui ont pris du retard. Soit le virus est encore là et nous devrons continuer à travailler de manière particulière" a déclaré Jean-Michel Blanquer au journal Le Figaro ce 1er mai.

Le Comité scientifique préconisait une rentrée en septembre

Rappelons que les spécialistes du Comité scientifique n'étaient pas vraiment pour une rentrée des classes en mai. Interrogé sur Europe 1 ce dimanche, le professeur à l'Institut Pasteur et membre du Conseil scientifique Arnaud Fontanet a déclaré que les membres du Conseil recommandaient la fermeture des établissements scolaires jusqu'à la rentrée de septembre. Jean-François Delfraissy, Président du Conseil scientifique sur le Covid-19, a expliqué sur BFMTV ce 27 avril que "si l'on met des enfants dans une zone confinée comme les écoles, il y a un risque de transmission au sens de la population qui est plus important". Pour les enfants, rien d'inquiétant selon le scientifique puisqu'ils sont pour la plupart asymptomatiques, rappelle-t-il. Mais en dehors de l'école, dans les familles notamment, "ils peuvent être source d'infection. C'est la raison pour laquelle, d'un point de vue strictement sanitaire, nous avions fait la recommandation de poursuivre la fermeture des écoles". Néanmoins, compte tenu des enjeux sociétaux, les spécialistes se disent tout de même favorables à ce que cette rentrée progressive se passe "sur la base du volontariat et de non obligation de la part des familles", avec la possibilité de poursuivre les cours à distance. 

Les pédiatres favorables au retour à l'école

De leurs côtés, les pédiatres se veulent plus rassurants : dans un communiqué du 27 avril, l'Association Française de Pédiatrie Ambulatoire (AFPA) et le Groupe de Pathologie Infectieuse Pédiatrique (GPIP) tiennent à rassurer les parents sur le retour de leurs enfants en collectivité à partir du 11 mai prochain. D'une part, parce que peu d'enfants sont touchés depuis le début de l'épidémie et les formes sévères sont exceptionnelles, particulièrement chez les moins de 10 ans. Les enfants sont également "moins souvent porteurs du Sars-Cov-2  et les données disponibles sur la contagiosité des enfants entre eux et vers les adultes sont rassurantes", précisent les spécialistes. Le retour en collectivité ne semble donc pas représenter un risque significatif pour les adultes. "Le rôle des enfants dans la dynamique de l'épidémie chez l'adulte parait modeste et concernerait plutôt les adolescents de plus de 15 ans. Le risque d'infection pour les adultes relève surtout du contact entre adultes eux-mêmes (enseignants, personnels et parents groupés en sortie d'école)", ajoutent-ils. Les pédiatres se disent donc favorables à un retour à l'école dans le respect des gestes barrières qui doivent être adaptés à chaque âge. "Tous les enfants y compris ceux suivis pour une maladie chronique peuvent et doivent retourner à l'école" précise le communiqué. Par ailleurs, "le port d'un masque dans les crèches, les écoles maternelles et primaires pour les enfants sans pathologie sous-jacente grave n'est ni nécessaire, ni souhaitable, ni raisonnable" précise l'AFPA qui préconise néanmoins le port du masque chez les adolescents et les parents ou les enseignants.

Réouverture des écoles et santé de l'enfant

"La réouverture des écoles devra nécessairement se faire en concertation avec les médecins, infirmiers, assistantes sociales et psychologues de l'Education nationale", Marie Tamarelle-Verhaeghe, présidente du groupe d'études sur la santé à l'école, dans un communiqué du 15 avril. Si elle estime qu'une réouverture progressive des écoles le 11 mai est nécessaire pour le bien des enfants, elle réclame un accompagnement des élèves par des professionnels de santé, notamment pour pallier aux troubles et aux difficultés vécues pendant le confinement. Ainsi, les violences intrafamiliales, les deuils... devront être identifiés et pris en charge. Par ailleurs, un travail devra être effectué avec les familles sur le retour au rythme scolaire. Autre point que les établissements scolaires devront prendre au sérieux : l'hygiène et en particulier la place des toilettes à l'école. "Manque de papier ou de savon, mauvaises odeurs, problèmes de harcèlement, les toilettes à l'école sont souvent une zone de non droit, alors qu'elles devraient protéger l'intimité des enfants. Cette crise doit aussi être l'occasion de régler ce problème des toilettes à l'école, non résolu depuis 20 ans, en mobilisant de manière inédite les collectivités territoriales", précise Marie Tamarelle-Verhaeghe.

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