jeudi 6 août 2020

L'obésité infantile se transmettrait plus souvent par la mère

L'obésité infantile se transmettrait plus souvent par la mère

Une étude britannique* s'intéresse au rapport entre obésité infantile et influence de la part des parents. Selon les scientifiques, la transmission de l'obésité et du surpoids n'opère pas de la même manière en fonction du sexe de l'enfant, et celui des parents. L'étude a été menée au Royaume-Unis, où les taux d'obésité et de surpoids chez les enfants entre 5 et 17 ans est l'un des plus élevés d'Europe, selon l'association internationale pour l'étude de l'obésité (IASO).

La transmission de l'obésité dépend du sexe de l'enfant

Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs ont passé au peigne fin l'indice de masse corporelle (IMC) de 14 401 familles, répertoriées entre 1995 et 2009 par l'institut de statistiques de santé en Angleterre (Health Survey for England), en comparant ceux des enfants et de leurs parents. Ils ont alors établi trois groupes d'âge pour les enfants : le pré-scolaire (de la naissance à 5 ans), l'école primaire (de 6 à 11 ans) et les adolescents (de 12 à 16 ans). Ils ont ensuite fait interagir d'autres facteurs comme la santé mentale des parents, leur âge, leur situation socio-économique, leurs consommations en alcool et cigarettes, leurs origines ethniques. Tout ceci dans l'objectif de répondre à cette question : la mère et le père influencent-ils le poids de l'enfant de la même manière ? Selon les chercheurs, la réponse est non. "La transmission de l'obésité par les deux parents, par le père ou par la mère, dépend essentiellement du sexe de l'enfant", explique la professeure Jofre-Bonet qui a dirigé l'étude. Elle ajoute que les parents ne "transmettent" pas l'obésité de la même manière, eux non plus, en fonction de leur sexe : "il semblerait que la transmission soit plus forte quand la mère est en surpoids, plutôt que le père".

Familles avec de faibles revenus : plus exposées au risque d'obésité

Les plus à risques de développer des problèmes de poids sont d'abord les adolescents de sexe masculin dont les deux parents souffrent de la pathologie. Toujours du côté des garçons, si un enfant de moins de 5 ans est élevé par une mère souffrant d'obésité ou de surpoids, il aura de forte chances de l'être lui aussi. Si de manière générale, la mère semble donc davantage au cœur de cette pathologie que le père, dans la cellule familiale, c'est d'autant plus important du côté des filles : "Nous constatons que chez les filles, la corrélation entre le surpoids ou l'obésité de l'enfant à celui ou celle de sa mère est plus importante qu'elle ne l'est avec le poids de son père", note la scientifique en charge de l'étude. Mais ce risque a tendance à persister, quel que soit l'âge de la jeune fille. Plusieurs tendances se dessinent ainsi :

  • si les deux parents souffrent d'obésité ou de surpoids, les enfants ont plus de risques de l'être à leur tour. 
  • Si le père est en surpoids (ou obèse), l'influence sur les enfants est moins grande que si la mère est seule dans ce cas. 
  • Enfin, avec une mère obèse ou en surpoids, les filles sont plus susceptibles d'en souffrir que les garçons. 
  • Les chercheurs ont tout de même observé que les mères âgées de plus de 30 ans étaient moins susceptibles d'avoir des enfants en surpoids ou obèses

Pour conclure, si deux parents sont touchés, l'enfant, qu'importe son âge et son sexe, est plus à risque. "Une attention particulière a besoin d'être portée aux familles où les deux parents sont en surpoids" a précisé Mireia Jofre-Bonet. D'autres points ressortent de l'étude : il est important d'orienter les politiques sanitaires envers les filles en âge d'aller à l'école. Enfin, les familles les plus à risques sont celles avec les revenus les plus bas, précise l'étude.

*L'étude doit être publiée dans le Journal for Economics and Human Biology,


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