C'est la DEPP, agence statistique du ministère de l'Education qui a mené l'enquête sur le niveau des élèves français en mathématiques. Tous les six ans, l'éducation nationale mesure l'évolution des élèves sur une matière en particulier, il s'agit du dispositif Cedre (cycle des évaluations disciplinaires réalisées sur un échantillon). Elle est réalisée sur 6 000 élèves de CM2 répartis sur 200 écoles un peu partout en France. Résultat ? Les élèves avec des acquis "fragiles" (voire insuffisants) en arithmétique et géométrie sont 54,4% en 2019, alors qu'ils n'étaient que 42,4% six ans plus tôt. La DEPP rappelle qu'entre 2008 et 2014, la même étude avait enregistré une stabilité du niveau en mathématiques chez les enfants en fin de primaire.
Le niveau en mathématiques, lié à la classe sociale de l'enfant
La classe sociale joue pour beaucoup dans les résultats des élèves en mathématiques. Les enfants scolarisés "dans les écoles les plus favorisées ne sont pas touchés par la baisse de performance" (dont les écoles privées font partie) note le rapport. En revanche, le secteur public est très touché par cette baisse de niveau (moins 17 points en moyenne), particulièrement dans les zones d'éducation prioritaire (moins 26 points sur cette période).
Le genre est révélé comme étant un autre indicateur de niveau en maths sur la tranche 2014-2019. Si la baisse de performance observée sur ces six années est identique chez les deux sexes, le score moyen des garçons est globalement supérieur à celui des filles (9 points de plus).
Difficultés concrètes à appliquer les maths et manque de plaisir
L'étude donne quelques exemples concrets des difficultés des élèves. Lorsqu'il s'agit d'appliquer un problème de maths pour régler une situation de la vie quotidienne, seuls 20,2% des enfants interrogés en sont capables. Un quart des élèves (25,8%) a du mal avec la notion de retenues dans une opération de soustraction, notent les chercheurs.
Ce que rapporte aussi la DEPP, c'est le recul de l'engouement des élèves pour la matière. S'ils étaient 77% à déclarer "attendre avec impatience le cours de maths" en 2014, ils ne sont plus de 54,7% en 2019. Les trois quarts d'entre eux (75,8%) déclaraient il y a six ans faire des mathématiques par plaisir, contre seulement 67,1% en 2019. Cela dit, 85,8% des enfants continuent de déclarer qu'ils sont intéressés par ce qu'ils apprennent en mathématiques. En 2014, ils étaient un peu plus nombreux à le préciser : 92,4%.
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