mercredi 30 décembre 2020

Ecole covid : rentrée du 4 janvier, quels risques à l'école ?

Ecole covid : rentrée du 4 janvier, quels risques à l'école ?

Rentrée des classes le 4 janvier 2021

[Mise à jour du 22 décembre à 14h28]. Un couvre-feu s'appliquera dès 18 heures à partir du 2 janvier dans certains départements de France (il s'agit des régions Grand-Est, Franche-Compté, l'Auvergne-Rhône-Alpes et les Alpes-Maritimes en région PACA). Deux jours après, les élèves feront leur rentrée des classes. Et bien que la situation sanitaire inquiète de nombreux scientifiques, la rentrée scolaire devrait avoir lieu "normalement" selon une source gouvernementale qui s'est confiée au journal Le Parisien. Certains élus ont également plaidé pour un reconfinement après les fêtes de fin d'année, ce qu'exclut Olivier Véran. "Nous ne voulons pas confiner à ce stade, il n'y aura ni de confinement généralisé ni de confinement local. En revanche, nous allons proposer une extension du couvre-feu, qui au lieu de démarrer à 20h démarrera à 18h dans certains départements et métropoles dans lesquelles le taux d'incidence serait au-dessus du seuil d'alerte maximale". Concernant la reprise des cours, le ministre de la Santé a précisé qu'à partir de janvier, les étudiants pourraient être accueillis en petits groupes. 

Le 20 décembre dernier, Jean-Michel Blanquer avait confirmé que la rentrée des classes aurait bien lieu le 4 janvier. "(Des études) ont montré qu'en milieu scolaire, on réussissait à moins se contaminer qu'en dehors du milieu scolaire", a expliqué le ministre de l'Education Nationale sur Europe 1. Il a ajouté que "moins de 0,2% des écoles, collèges et lycées" avaient été fermés depuis le début de l'année scolaire et qu'il existait des "protocoles" qui étaient adaptés "en fonction des circonstances".

Quels risques de transmission du Covid à l'école ?

L'étude Comcor de l'Institut Pasteur publiée ce 17 décembre a donné des précisions sur les risques de transmission du coronavirus dans une famille lorsqu'un ou des enfants sont scolarisés. L'enquête, menée durant la période de couvre-feu (du 17 au 30 octobre) et lors du confinement partiel depuis le 30 octobre, précise que le risque de contagion est plus élevé avec un enfant en crèche, en maternelle, au collège ou au lycée. "Il est plus fréquent que des personnes prennent dans leurs bras (des enfants en crèche ou en maternelle)", a expliqué le Dr Arnaud Fontanet lors d'une conférence de presse en ligne organisée par l'Institut Pasteur. "Il est difficile d'interpréter l'absence de sur-risque associé aux enfants scolarisés dans le primaire. Il pourrait s'agir de la moindre contagiosité évoquée pour les enfants de moins de 10 ans comparés aux adolescents, moindre contagiosité qui n'opère pas chez les touts petits avec lesquels les contacts physiques avec leurs parents sont probablement plus étroits", précise l'étude. 

En revanche, le fait d'avoir des enfants de plus de 11 ans au collège et au lycée accroît le risque de transmission de coronavirus au sein du foyer. Quant aux étudiants de plus de 18 ans, le risque d'infection est plus faible, pour autant, l'enseignement à distance était privilégié et les universités fermées. "Cela s'explique sans doute par le fait que les étudiants suivent en grande majorité les cours à distance", indique le Dr Arnaud Fontanet. Enfin, selon le rapport, "les enseignants et instituteurs arrivent à se protéger efficacement contre les risques d'infection dans leur environnement professionnel".

Lycées et universités : quelles dates d'ouverture en janvier ?

Reprise des universités à partir du 4 janvier 2021 

Ce 17 décembre, la ministre de l'Enseignement supérieur a donné des précisions concernant le retour partiel des étudiants dans les universités début janvier. "L'objectif est qu'on puisse reprendre le présentiel dès début janvier, entre le 4 et le 11 janvier (…) mais pas pour tout le monde, pas à 100%", a expliqué Frédérique Vidal sur RMC qui ajoute que la priorité sera donnée "aux publics les plus fragiles". "Les autres resteront à la maison", indique aussi la ministre qui tient à préciser qu'il faut rester "extrêmement vigilants vis-à-vis de l'épidémie de Covid-19".

Retour au lycée à partir du 20 janvier

Jean Castex avait précisé, ce 26 novembre, que les lycéens, qui étaient parfois à distance, pourront être accueillis comme d'habitude à partir du 20 janvier. "Les lycées  pourront de nouveau accueillir la totalité des élèves" avait-il indiqué. Le Premier ministre avait également précisé que les universités allaient rouvrir 15 jours plus tard, soit début février, mais les positions des autorités semblent avoir évolué. Ce 4 décembre, Emmanuel Macron a indiqué, lors d'une interview accordée au média en ligne Brut, que l'exécutif était actuellement "en concertation" avec les présidents d'universités et les enseignants concernant la réouverture des universités. "On va essayer, si nos résultats sont là, de commencer plus tôt" avec "davantage de TD en présentiel, de reprendre peut-être, si les chiffres sont bons, des cours début janvier, mais en demi-amphi", a expliqué le chef de l'Etat qui ne regrette pas d'avoir initialement retardé cette réouverture. "Les universités sont des lieux de très grande circulation avec beaucoup de lieux de vie commune (…), on est plus grand (…) et on peut donc mieux apprendre en non-présentiel", a ajouté Emmanuel Macron. Ce 10 décembre, Jean Castex a apporté des précisions lors d'une conférence de presse. "Nous avons décidé de travailler, sauf s'il y a une situation épidémique épouvantable dès le début du mois de janvier à pouvoir reprendre, évidemment dans le cadre de protocole sanitaire renforcé, l'enseignement en présentiel (...) pour des étudiants ciblés, notamment des première et deuxième années, mais beaucoup d'étudiants étrangers ou internationaux", a expliqué le Premier Ministre. Jean Castex s'est aussi dit "très attentif" concernant les étudiants qui se trouvent "dans une situation psychologique très difficile"

Combien de classes et d'écoles fermées en France ?

Selon le ministère de l'Education nationale, à la date du 17 décembre à 13h, 34 structures scolaires (25 écoles, 7 collèges et 2 lycées) sont fermées ainsi que 146 classes. Il précise également, dans un communiqué du 18 décembre, que 5264 élèves ont été testés positifs au Covid-19 ces 7 derniers jours, soit 687 en 24 heures. Par ailleurs, 904 membres du personnel des établissements scolaires ont été testés positifs ces 7 derniers jours soit 144 en 24 heures. Pour Jean-Michel Blanquer, ces chiffres sont relativement stables compte tenu de nombre de classes en France.

Fermeture-classes-academie
Fermetures de classes par académie © Ministère de l'Education Nationale, de la Jeunesse et des Sports

Actualités covid à l'école :

  • Un enfant de 7 ans radié de son école à cause du masque. A Grabels dans l'Hérault, Hugo, un élève de 7 ans, est contraint de faire école à la maison tant que le masque sera obligatoire dès 6 ans. Atteint d'une forte intolérance au gluten, il ne peut supporter le port du masque (angoisses, stress, éruptions cutanées...) et le certificat médical fourni à l'école par sa mère n'a pas suffit. L'enfant a été radié début décembre. Sa maman redoute qu'il ne développe une phobie scolaire face à cette décision. "Un enfant, cela doit jouer, cela doit respirer normalement. Ce ne sont pas aux enfants de prendre soin de l'adulte, mais aux adultes d'être dans la bienveillance. J'en ai marre de voir souffrir les enfants parce que je pense que cette crise les fait souffrir" a-t-elle confié sur France Bleu ce 20 décembre.
  • La crise a-t-elle été bien gérée à l'école ? La Fédération syndicale unitaire (FSU) vient de dévoiler une enquête IPSOS pour France Inter sur la satisfaction des parents et du personnel de l'Éducation nationale quant à la gestion de la crise sanitaire à l'école. Réalisée en novembre auprès de 850 enseignants, 150 personnels de l'Éducation nationale non-enseignants et 500 parents d'élèves, celle-ci révèle que pour trois quarts d'entre eux, les actions menées par les professeurs ont été globalement satisfaisantes. À l'inverse, ils sont seulement 29% des enseignants et 45% des parents à avoir la même opinion pour le ministre Jean-Michel Blanquer. En cause : leur inquiétude commune, pour 77% des enseignants et 60% des parents, quant à l'impact de la crise sur le niveau scolaire. La santé des élèves, ainsi que leur propre santé est aussi au cœur des préoccupations. Benoît Teste, secrétaire général de FSU, conclut : "On note une forte insatisfaction par rapport au fonctionnement du système, mais une forte reconnaissance du fait que les personnels font ce qu'ils peuvent dans des conditions parfois dégradées".
  • Des avocats saisissent la justice contre le masque dès 6 ans. Alors que de nombreux parents s'opposent à l'obligation du port du masque dès le CP, un collectif d'avocats compte déposer un recours, en évoquant "la souffrance tant psychologique que physique occasionnée par le port du masque 8 heures par jour chez de nombreux enfants", précise France Info. Maux de tête, angoisses et agressivité, problèmes dermatologiques et ORL... Selon eux, "l'intérêt supérieur de plus de 4 millions d'enfants de 6-11 ans n'a, à aucun moment, été pris en considération, et ce en violation des dispositions constitutionnelles et internationales".
  • 500 000 masques transparents pour les crèches et Maisons d'assistants maternels. Dans un communiqué du 17 novembre, la CNAF a annoncé le financement, "à titre exceptionnel" de trois masques transparents pour chaque professionnel des crèches, micro-crèches, et maisons d'assistants maternels. "L'épidémie n'est pas encore derrière nous, je remercie la CNAF d'avoir répondu présent à l'invitation du Gouvernement. Accéder aux visages et aux émotions des adultes qui les entourent au quotidien est un facteur clé du bon développement des jeunes enfants. Aux employeurs désormais de poursuivre cette dynamique" a déclaré Adrien Taquet. 
  • Revalorisation des professeurs. Dans un communiqué du 16 novembre, le ministère de l'Education a confirmé la revalorisation du métier et du salaire des enseignants, dans le cadre du Grenelle de l'éducation. Parmi les principales mesures : une prime d'activité à hauteur de 100 euros pour les professeurs débutants, 150 euros de prime d'équipement informatique, et une augmentation des directeurs d'écoles de 450 euros. 
  • Une aide pour les classes de découvertes. Pour soutenir les organisateurs de classes de découverte face à la crise, un fond d'urgence de 15 millions d'euros est mis en place. "3 000 structures pourront ainsi être aidées" annonce dans un communiqué du 17 novembre Sarah El Haïry, secrétaire d'État auprès du ministre de l'Éducation nationale. Les dossiers sont à envoyer par mail à fondsdesoutien@education.gouv.fr avant le 18 décembre, pour des aides versées d'ici au 15 janvier 2021. "Pour être éligibles, les associations gestionnaires d'un ou plusieurs centres devront employer au moins deux salariés permanents sur l'année et avoir enregistré une perte d'activité de 50% ou plus par rapport à 2019. Le montant du soutien accordé dépendra du nombre d'établissements gérés (de 5 000 à 20 000 euros). Les associations organisatrices mais non gestionnaires de centre recevront quant à elles une aide forfaitaire de 1 500 euros".
  • Tests de dépistage à l'école. Jean-Michel Blanquer confirme qu'il y aura davantage de dépistages du personnel dans les écoles et établissements scolaires. Les personnels sont prioritaires pour l'accès des tests PCR. Près de 1,2 million de tests antigéniques seront mis à disposition des établissements scolaires. Aussi, certaines zones plus exposées au virus seront prioritaires. 
  • Aide aux étudiants. Chacune des 800 cités universitaires de France va disposer de deux référents étudiants qui viendront renforcer le travail des services des Crous, notamment pour accompagner les étudiants de première année et ceux qui sont les plus en difficulté. Près de 1500 emplois étudiants seront ainsi créés en novembre, décembre et janvier, dans un contexte où l'emploi étudiant est difficile. Le plan "un jeune, une solution" continuera à être déployé. Il mobilise une part importante des plans de relance, précise le Premier ministre.

Lycées à distance ou en présentiel, dans quels cas ?

Face à la deuxième vague, le protocole sanitaire a été durci depuis le 2 novembre, avec la limitation du brassage des élèves, la généralisation du port du masque pour tous les élèves dès le CP, l'aération, la désinfection plus fréquente des locaux. Jean-Michel Blanquer a reconnu que certains établissements ont rencontré des difficultés à s'adapter face à ces nouvelles mesures et que dans les lycées, la limitation du brassage des élèves est plus complexe à organiser notamment en raison de la taille des établissements, et du fait des déplacements plus nombreux des élèves. Suite à de nombreux blocages de lycées, et à la grève lancée par les syndicats enseignants dénonçant le non-respect du protocole sanitaire dans les écoles et établissements scolaires, le gouvernement a laissé plus de souplesse aux lycéens. "Nous avons établi cela avec les chefs d'établissements, les partenaires sociaux et ce cadrage précise que dans la mesure où un lycée peut encore le faire (lycées avec peu d'élèves par exemple), la présence à 100% des élèves reste souhaitable". En revanche, s'il n'est pas possible pour un établissement d'assurer les conditions sanitaires requises lorsque tous les élèves sont présents, des solutions hybrides sont alors proposées. Jean-Michel Blanquer souhaite qu'au minimum, 50% du temps scolaire de l'élève se déroule en présentiel d'ici la fin de l'année civile pour garantir le maintien d'un lien fort avec la classe. Chaque lycée devra également établir, avec le soutien de chaque rectorat, un plan précis de suivi et de continuité pédagogique qui détaille les modalités de l'enseignement à distance.

Lycées et Covid : bac en contrôle continu

Le baccalauréat 2020-2021 est cette année encore aménagé, "aussi bien pour le contrôle continu que pour les épreuves de spécialités", précise le ministre de l'Education. Concrètement, les évaluations communes n'auront pas lieu et se passeront en contrôle continu, avec la moyenne des bulletins scolaires des élèves de Première et de Terminale. "En pratique, cette mesure concerne l'histoire-géographie, les langues vivantes, et la spécialité qui n'est pas poursuivie en terminale, ainsi que les mathématiques pour la voie technologique et l'enseignement scientifique pour la voie générale. Elle concerne les élèves en terminale, inscrits pour la session 2021, comme les élèves en première inscrits à la session 2022, pour les évaluations communes prévues cette année scolaire" précise le ministre de l'Education dans un communiqué du 5 novembre.

  • Les épreuves de terminales sur les enseignements de spécialité sont maintenues en mars 2021, mais elles seront également adaptées face à la crise sanitaire. Deux sujets ou des exercices au choix seront proposés pour chaque épreuve et l'un des deux sujets devra avoir été étudié en cours par l'élève. Enfin, le ministère rappelle que le calendrier de Parcoursup reste inchangé
  • Lycées, universités et confinement : Pour les BTS, IUT et prépas, les cours se tiennent à distance. En revanche, les travaux pratiques se feront en présentiel, a précisé Gabriel Attal ce 29 octobre.
  • Les modalités du baccalauréat pourront de nouveau être adaptées jusqu'à 2 semaines avant le début des épreuves selon une ordonnance parue au Journal Officiel.

Attestation scolaire à télécharger :

Pendant le confinement, une attestation pour se rendre au travail, à un rendez-vous médical, pour porter assistance, faire ses courses ou prendre l'air seront possibles. Les écoles restant ouvertes durant le confinement, une nouvelle attestation scolaire est disponible pour les parents qui déposeront ou iront chercher leurs enfants à l'école ou à leurs activités périscolaires.

Crèches, écoles, collèges et lycées ouverts en confinement

Alors que le confinement a débuté le 30 octobre, les crèches, écoles, collèges et lycées ainsi que les établissements périscolaires restent ouverts avec des protocoles sanitaires renforcés. "Nos enfants ne sauraient être durablement privés d'éducation, de contact avec le système scolaire" avait déclaré Emmanuel Macron, qui a notamment pointé du doigt les conséquences sur l'éducation, en particulier pour les plus modestes. A l'inverse, les facultés et les établissements d'enseignement supérieur assureront des cours à distance"Au-delà des conséquences éducatives pour les enfants, le confinement peut aussi avoir des conséquences sur leur développement psychique et même sur leur santé", a rappelé Jean-Michel Blanquer ce 29 octobre. Il ajoute que les contaminations qui peuvent exister se passent généralement "en dehors des établissements scolaires". Maintenir les écoles ouvertes est donc une priorité pour le ministère de l'Education. 


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