mardi 26 janvier 2021

Grève du 26 janvier : pourquoi les enseignants manifestent

Grève du 26 janvier : pourquoi les enseignants manifestent

Alors qu'un reconfinement semble désormais inévitable et à deux semaines des vacances d'hiver, les enseignants ont décidé de taper du poing sur la table pour faire entendre leur voix. Six organisations syndicales d’enseignants, les infirmières scolaires et des associations de parents d’élèves ont appelé à la grève ce mardi 26 janvier. Plusieurs défilés doivent avoir lieu un peu partout en France à l'initiative d’une intersyndicale composée notamment de de Force ouvrière (FO), de la Fédération syndicale unitaire (FSU) et de la Confédération générale du travail (CGT). "C’est un moment crucial pour l’éducation, il y a une vraie colère qui monte chez les enseignants, qui sont très inquiets", assure Benoît Teste, secrétaire général de la FSU.

La situation sanitaire à l'école, objet d'inquiétude numéro 1

Le ministre de l'Éducation Jean-Michel Blanquer a de nouveau confirmé lundi 25 janvier sur LCI qu'il souhaitait que les écoles restent ouvertes, même dans l'hypothèse d'un reconfinement. "Être privé d'école, c'est très grave sur le plan éducatif", a-t-il souligné. Des propos qui passent mal aux yeux des professeurs, en première ligne de la crise sanitaire depuis bientôt un an. Le protocole mis en place dans les établissements scolaires est d'ailleurs l'un des motifs de l'appel à la grève formulé pour aujourd'hui. Une question qui "écrase tout le reste", selon Sophie Vénétitay, du Snes, le principal syndicat du secondaire. Le ministère se veut rassurant et assure qu'aucune explosion des contaminations n'a été observée dans les écoles depuis la rentrée de janvier. L'inquiétude est pourtant immense dans les rangs des professeurs. Le Snes demande d'ailleurs une priorité de vaccination pour les enseignants mais aussi l'instauration de demi-groupes d'élèves, plus d'aération dans les salles de classes et un protocole plus contraignant dans les cantines. Le Syndicat national unitaire des instituteurs, professeurs des écoles (SNUipp-FSU), premier syndicat du primaire, exige dans un communiqué "un plan d'urgence pour l'école et une réelle protection des personnels et des élèves afin de maintenir les écoles ouvertes

Un sentiment partagé par les infirmières scolaires qui expliquent aujourd'hui qu'elles doivent gérer les "phases de dépistage et de tracing", au lieu de remplir leur rôle d'accompagnement auprès des élèves. "La grave conséquence de cela : nos jeunes, qui vont très mal, ne peuvent plus être accueillis comme il se doit lors des consultations dans les établissements car nous ne sommes pas remplacées, il faut réagir très rapidement.", a dénoncé Saphia Guereschi, secrétaire générale Syndicat national des Infirmières Conseillères de Santé (SNICS-FSU, majoritaire).

Les professeurs demandent une revalorisation des salaires

Outre la question centrale de la gestion de la crise sanitaire, les enseignants demandent également une revalorisation des salaires. En novembre dernier le ministère avait annoncé des revalorisations à partir de 2021, surtout pour les plus jeunes, soit 30% seulement des enseignants. Insuffisant pour les organisations syndicales qui espèrent aujourd'hui qu'une loi pluriannuelle, telle qu'elle avait été promise lors de la réforme des retraites, viendra pérenniser des revalorisations substantielles pour l'ensemble de la profession. "Il faudrait investir massivement pour permettre de recruter sur le long terme et attirer vers les métiers de l'éducation.", insiste Benoît Teste, secrétaire général de la FSU. Pour le Snuipp, syndicats des écoles primaires, les réponses du ministère "sont loin d'être à la hauteur, que ce soit sur la gestion erratique de cette crise sanitaire, sur les moyens nécessaires pour garantir partout un service public de qualité, sur la revalorisation salariale "historique" toujours promise mais jamais concrétisée ou sur la politique éducative autoritaire poursuivie".


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