[Mis à jour jeudi 30 avril à 17h03] Nouvelles précisions apportées par le ministère des Sports après les premières annonces d'Édouard Philippe concernant la pratique du sport après le 11 mai. Dans un communiqué rendu public le 30 mars, le cabinet de Roxana Maracineanu a d'abord rappelé que les activités en extérieur pourront reprendre sans attestation, dans la limite de 100 km autour du domicile et en présence de 10 personnes maximum.
Quelques conditions supplémentaires ont été précisées : une distance de 10 mètre minimum sera exigée entre deux personnes pour les activités de vélo et de jogging, et une distance physique suffisante "d'environ 4m²" pour les activités de plein air, tels que le tennis, yoga ou fitness. D'autres mesures spécifiques devraient être apportées prochainement, selon les auteurs du communiqué.
Le ministère des Sports complète en déclarant qu'une liste exhaustive des disciplines et sports concernés par cette interdiction provisoire est en cours d'élaboration. Un point de parcours sera effectué d'ici au 2 juin pour évaluer les modalités de reprise des activités "en salles et des disciplines qui nécessitent un contact".
Du côté des sports collectifs, l'interdiction s'applique aux amateurs autant qu'aux professionnelles. Le ministère rappelle que la saison 2019-2020 des sports collectifs professionnels ne pourra pas avoir lieu et que les compétitions ne pourront pas se dérouler avant le mois d'août, y compris en huis-clos.
Enfin, le communiqué indique que les sportifs de haut niveau pourront également reprendre "une activité à haute intensité" à partir du 11 mai, à condition qu'elle se fasse individuellement et dans le respect des règles de distanciation.
Le Tour de France ni annulé, ni maintenu
Invitée sur France Info le 29 mars, la ministre des Sports Roxana Maracineanu est restée floue sur la tenue du Tour de France, qui pourrait ne pas avoir lieu avant l'automne en raison de l'interdiction des rassemblements de plus de 5 000 personnes : "Pour que le Tour de France puisse avoir lieu, certaines conditions doivent être remplies. Un certain nombre de compétitions qualificatives doivent pouvoir se dérouler, probablement en août puisqu'en juillet ce ne sera pas possible. Il faut qu'ils arrivent à rouler en peloton. Ce n'est pas le cas pour l'instant. La distanciation imposée au reste de la société s'impose également aux coureurs cyclistes. Il y a toutes ces incertitudes à lever, qui tiennent à la progression de la pandémie dans la société. Il est trop tôt pour se prononcer. La doctrine actuelle n'impose ni son report, ni son annulation, ni sa tenue", a-t-elle indiqué.
L'ex championne du monde de natation insiste : "Il faut rester prudent et y aller progressivement. Il faut que les coureurs puissent reprendre l'entraînement seuls, puis en groupe, puis qu'ils puissent s'aligner sur des compétitions préparatoires pour le Tour de France. Ce sont les conditions pour que le Tour puisse se tenir à partir du 29 août"
Discours d'Édouard Philippe : pas de compétitions sportives, mais les sorties de nouveau possibles
Lors de son discours devant l'Assemblée Nationale le 28 avril, Édouard Philippe a précisé que la pratique sportive individuelle en plein air serait de nouveau autorisée à partir du 11 mai. En revanche, les activités sportives en milieu couvert ne pourront pas reprendre, de même que les sports collectifs ou les sports de contacts.
Le Premier ministre a également précisé que "La saison 2019-2020 de sport professionnel, notamment celle de football, ne pourra pas non plus reprendre." a indiqué le premier ministre.
Quels sports pourra-t-on pratiquer à partir du 11 mai ?
Comme l'a précisé Édouard Philippe, la reprise du sport professionnel ne se fera pas avant la prochaine saison. Néanmoins, la pratique de certaines activités sportives pour les amateurs sera autorisée : "Il sera possible, les beaux jours aidant, de pratiquer une activité sportive individuelle en plein air, en dépassant évidemment la barrière du kilomètre et en respectant les règles de distanciation sociale".
Les joggeurs ont donc le feu vert pour reprendre leurs sorties à partir du 11 mai, en dehors des limites spatiales et temporelles imposées jusque-là. Les adeptes de randonnée pourront également enfiler leurs chaussures et arpenter les sentiers de montagnes, qui devraient être de nouveau autorisé dans les régions les moins touchées par le coronavirus.
Impossible en revanche, de faire une promenade sur la plage, ces dernières restent inaccessibles au public jusqu'au 1er juin. On oublie également les sports d'eau comme le surf, le kitesurf et la planche à voile.
Les autres sports individuels, le golf, le vélo, le canoë ou le kayak pourront être pratiqués à condition de respecter les règles de distanciation physique.
Quid des activités en groupe ?
En ce qui concerne les sports collectifs, Édouard Philippe a été ferme: "Il ne sera possible, ni de pratiquer du sport dans des lieux couverts, ni des sports collectifs ou de contacts". Les sports en équipe tels que le football, volley-ball, rugby, basket-ball devront rester en suspens. Il en est de même pour les sports de combat, pour lesquels le contact est inévitable (judo, taekwondo, boxe).
Pour d'autres activités qui se pratiquent à plusieurs, les règles sont encore floues. La reprise du tennis dans les cours en extérieur ne devrait pas poser de problème, à condition de réaliser quelques aménagements : "La balle reste un problème et un vecteur potentiel du virus. Mais en termes de distance entre les personnes, on reste dans les clous très largement" avait expliqué Olivier Halbout, président la ligue Normandie de tennis à France 3 régions.
L'équitation en plein air pourrait reprendre de la même façon, en instaurant des règles strictes.
Le sport, "pas prioritaire pour le gouvernement"
Depuis le début du confinement, les compétitions sportives sont à l'arrêt, et le secteur doit déjà faire face à des pertes estimées à "3 milliards d'euros" au premier semestre 2020, selon le journaliste Grégory Naboulet de France 2. Alors que l’exécutif s'organise pour la reprise des activités le 11 mai prochain, la ministre des Sports Roxana Maracineanu a précisé le 22 avril : "le sport n'est pas prioritaire aujourd'hui dans les décisions qui sont prises par le gouvernement", lors de son passage dans l'émission Le Club (Eurosport).
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