vendredi 24 avril 2020

Retour à l'école : les enfants porteront-ils des masques à la rentrée ?

Retour à l'école : les enfants porteront-ils des masques à la rentrée ?

[Mis à jour le 24 avril à 15h06]. Les élèves qui reprendront les cours, entre le 11 et le 25 mai, devront-ils porter des masques ? Le ministre de la Santé estime qu'il est "compliqué de demander à un enfant de 10 ou 11 ans, qui est à l'école primaire, d'aller porter un masque toute la journée, à l'intérieur, en extérieur, de jouer avec dans la cour de récré quand on va commencer à dépasser les 30 degrés", a-t-il déclaré sur France Inter ce vendredi 24 avril. Olivier Véran préfère donc insister sur les gestes barrières comme le lavage des mains, tousser dans son coude, et rappelle "qu'il n'y a aucune recommandation scientifique qui dise qu'il faille faire porter des masques à des enfants". Alors que le gouvernement a annoncé une première distribution de masques pour le grand public à partir du lundi 4 mai, soit une semaine avant la date du déconfinement, ces accessoires indispensables pour se prémunir et protéger les autres pourraient ne pas concerner les élèves. Hier, Emmanuel Macron a également confirmé que la rentrée des classes, à partir du 11 mai, se ferait sur la base du volontariat. Une bonne nouvelle pour les parents qui s'étaient fermement opposés à ce retour à l'école jugé prématuré. Selon un sondage Odoxa-Dentsu Consulting pour Le Figaro et France Info. près de deux parents sur trois ne comptent pas envoyer leurs enfants à l'école à la fin du confinement. Le ministère de l'Education doit se prononcer dans les prochaines semaines afin d'énoncer des mesures plus précises en ce qui concerne les gestes barrière, les transports scolaires, les cantines ou encore le nombre d'enfants par classe. Car pour l'heure, de nombreuses questions restent en suspend...

Le retour à l'école n'est pas obligatoire

"Il n'y aura pas d'obligation du retour à l'école. Il faudra de la souplesse", a affirmé hier Emmanuel Macron, suite à une consultation avec les maires de France, pour aborder l'épineuse question du déconfinement. Ainsi, le retour à l'école se fera "sur un principe de volontariat des parents et sans obligation", il sera à la fois "progressif, concerté, et adapté aux réalités", a précisé le Président de la République ce jeudi 23 avril. Néanmoins, "il faudra être en mesure d'assurer l'enseignement à distance" rappelle le ministre de l'Education nationale. Par ailleurs, "un professeur qui a un problème de santé ne viendra pas. Et si l'on a un parent vulnérable chez soi, on ne vient pas non plus". Il y aura aussi des "marges de manœuvres" locales, afin que certaines régions puissent ne pas rouvrir les écoles. "L'objectif, c'est qu'entre le 11 mai et le 4 juillet, nous ayons réussi cette resocialisation qui permette de se remettre dans l'apprentissage" avait précisé Jean-Michel Blanquer sur France 2. 

L'association des maires de France qui s'est entretenue avec Emmanuel Macron ce 23 avril, livre ses recommandations pour une réouverture des écoles dans les meilleures conditions. Les maires réclament notamment un maximum de 10 élèves par classe et des précisions plus claires quand aux mesures sanitaires (masques, gestes barrière, équipements etc). De son côté,  le ministre de l'Education prévoit un retour en classe par âge et par petits groupes : le nombre d'élèves ne devra pas dépasser 15 enfants par classe au maximum. Jean-Michel Blanquer devrait préciser prochainement le plafond de ces groupes, qui pourraient être différents à l'école primaire ou pour les collèges et les lycées.

Calendrier du retour à l'école à partir du 11 mai

Jean-Michel Blanquer a annoncé le calendrier pour une reprise des cours progressive entre le 11 mai et le 25 mai, en commençant par les élèves de grandes sections, de CP et de CM2. La semaine du 18 mai, ce sera au tour des collégiens et des lycéens de retourner en cours, puis, le 25 mai, toutes les classes pourront reprendre le chemin de l'école. Ces dates de rentrée différenciée selon les classes "permettent de créer de petits groupes" afin de respecter les règles de distanciation sociale. "Ces hypothèses sont encore faites pour être discutées, mais il me paraît souhaitable que l'on commence par les classes charnières importantes et que l'on continue par la suite", avec les autres classes les semaines suivantes. Jean-Michel Blanquer se dit "très ouvert à toutes les propositions pour améliorer le dispositif tel que nous commençons à l'envisager".

A partir du lundi 11 mai 

Une pré-rentrée est prévue pour les enseignants le 11 mai, afin de préparer au mieux le retour des élèves. A cette date, ce sont d'abord "les classes de grandes sections, de CP et de CM2" qui feront leur retour à l'école. "Nous laisserions des marges de souplesse localement" a déclaré le ministre de l'Education qui a précisé que certaines écoles des zones REP et REP+ (classes de CP et CE1 notamment) ainsi que les classes des zones rurales pourraient ouvrir en priorité, puisqu'elles sont déjà dédoublées, avec moins de 15 enfants.

A partir du lundi 18 mai

Ce sont les élèves du collège et du lycée qui pourraient retourner en cours : les classes de 6ème ainsi que les 3ème, les classes de 1ère et de Terminale, ainsi que les ateliers industriels dans les lycées professionnels.

A partir du lundi 25 mai

"L'ensemble des classes pourraient rentrer", précise Jean-Michel Blanquer, mais il faudra néanmoins respecter les mesures de distanciations sociales avec des petits groupes de 15 élèves par classe au maximum.

Quels élèves sont concernés par un retour en classe le 25 mai ? 

  • Les enfants de petite et moyenne section
  • Les élèves de CE1, CE2 et CM1
  • Les élèves de 4e et 5e ainsi que les élèves de seconde 

Rentrée progressive, par âge et par petits groupes

Moins de 15 élèves. Le ministre a déclaré que les classes ne devront pas dépasser au maximum 15 élèves. "Nous définirons quel est le plafond de ces petits groupes, il sera peut-être différent pour l'école primaire et pour l'enseignement secondaire. Mais ce plafond pourrait être, par exemple, de 15 élèves" a précisé Jean-Michel Blanquer sur LCP. C'est d'ailleurs le cas depuis le début du confinement pour les élèves accueillis dans les établissements scolaires et dont les parents travaillent dans les hôpitaux. "C'est notamment cette capacité à accueillir en petits groupes, de manière différenciée, qui est une des clefs du respect des gestes barrières" avait déclaré Jean-Michel Blanquer sur BFMTV ce 14 avril. Aussi, pour permettre aux élèves de respecter les distanciations sociales, le ministre est favorable à l'organisation d'activités. "Je pense qu'il est souhaitable de maintenir les activités périscolaires. Cela permettrait justement de soulager l'école en créant de petits groupes d'élèves" a expliqué Jean-Michel Blanquer. Il pourrait notamment y avoir des activités sportives "correspondant aux règles sanitaires" pour les élèves. 

Séparer les élèves d'une même classe. Le ministre de l'Education avait déjà évoqué l'idée de séparer les élèves au sein d'une même classe. "Une partie des élèves qui seront là le matin, et l'autre l'après-midi" peut être une solution envisagée par le gouvernement pour permettre de respecter les mesures de distanciation. Lors d'un point presse le 19 avril, Edouard Philippe a également abordé cette hypothèse, mais avec des élèves qui alterneraient une semaine sur deux

Des horaires aménagés. Aussi, pour éviter d'avoir des classes surchargées, "il est possible que l'on ait une charge horaire moins importante pour les élèves. On peut très bien imaginer des petits groupes à certains moments de la journée et la suite se passe à distance, notamment pour les élèves les plus grands" avait déclaré le ministre sur France 2.

Selon l'âge des enfants. "La question se pose en des termes différents selon l'âge des enfants", précise aussi Jean-Michel Blanquer. "La seule réponse pour les plus petits, c'est évidemment les petits groupes et c'est vers cela que non irons. (...) Selon les âges, nous nous organiserons différemment". 

Un protocole sanitaire

Jean-Michel Blanquer a déclaré qu'un protocole sanitaire sera mis en place avant que les élèves retournent à l'école. "Il sera cohérent avec la doctrine sanitaire" que le Premier ministre Edouard Philippe présentera lors du plan de déconfinement. En outre, "les internats, les cantines et les transports scolaires devront être traités, et ce sera la condition sine qua non pour les élèves aillent à l'école, au collège ou au lycée. Si ces conditions ne sont pas remplies, l'établissement scolaire n'ouvrira pas" a assuré le ministre de l'Education, ce 21 avril à l'Assemblée nationale.

Nettoyage et désinfection des écoles

En ce qui concerne les écoles, de la crèche au lycée, elles devront être préalablement nettoyées avant d'accueillir les élèves dans leurs locaux. "Nous en parlons avec les collectivités de façon à ce que les élèves et le personnel arrivent à l'école dans les meilleures conditions".

Les élèves devront-ils porter des masques ?

Les masques vont commencer à être distribués au grand public à partir du 4 mai, en vue du déconfinement. Mais les élèves pourraient ne pas en porter pour aller à l'école. Ce 23 mai, Olivier Véran a déclaré sur France Inter qu'il était "compliqué" de faire porter un masque à un enfant et qu'il n'y avait aucune recommandation scientifique sur le port du masque chez les enfants, De son côté, Jean-Michel Blanquer n'exclut pas la possibilité d'un port de masque pour les élèves et les enseignants dès le 11 mai. "Le fait d'avoir un masque fait partie des choses possibles et sans doute souhaitable dans un certain nombre de cas" avait déclaré le ministre de l'Education sur LCI ce 15 avril. Il souhaite également "garantir la présence de savon et de points d'eau", et organiser la manière dont il est possible de tenir à distance les élèves, notamment pendant les récréations

Dépistage et tests pour les enseignants ?

"Mon premier souci est la protection des élèves et la protection des personnels", a-t-il ajouté. La question des tests de dépistage semble néanmoins compliqué pour le gouvernement, car "même si nous étions capables de faire un test pour tous, on peut très bien tomber malade le lendemain du test. Donc ça voudrait dire un test tous les jours pour tout le monde, et ça, ça n'est pas possible sur un plan pratique". Le ministre de l'Education réfléchit donc à une solution "raisonnable". Enfin, aux parents et aux enseignants incombera la tâche de continuer à former les enfants à l'importance des gestes barrières : laver ses mains régulièrement, tousser dans son coude, respecter une distance minimale d'au moins un mètre. Dans les écoles élémentaires par exemple, il est souvent difficile d'imposer de telles règles aux jeunes enfants qui ont l'habitude de se tenir la main deux par deux et de jouer ensemble.

Pourquoi un retour à l'école le 11 mai ?

Les écoles, collèges et lycées ouvriront progressivement et tour à tour à partir du lundi 11 mai. La priorité est donc donnée aux plus jeunes, afin de permettre à leurs parents de pouvoir, eux aussi, reprendre une activité professionnelle. Si le gouvernement n'a pas souhaité attendre la rentrée de septembre, c'est avant tout pour des raisons sociales."Si nous ne finissons pas le confinement suffisamment tôt, il y aura des désastres sociaux pour les élèves les plus éloignés de l'école" a annoncé Jean-Michel Blanquer au Sénat ce 15 avril. "Nous devons commencer à ouvrir les établissements scolaires", a annoncé Edouard Philippe ce 19 avril. Il a notamment rappelé que le lien avec le professeur était rompu pour 5 à 10% des élèves, privés de tout contact avec l'école. "Cette situation présente pour la nation un grave danger, nous devons faire en sorte que ces élèves puissent reprendre le chemin de l'école, dans des conditions sanitaires respectés". 

Un retour en classe jugé prématuré par les parents

Certains parents d'élèves, comme Sandra, maman de deux enfants inscrits à l'école primaire, craignent un retour à l'école un peu précipité. "J'ai peur que mes fils retournent à l'école et qu'ils se fassent contaminer par d'autres enfants dont les parents pourraient être eux aussi porteurs du virus", nous confie-t-elle. Du côté des syndicats des professeurs des écoles, comme le SNUipp-FSU, le risque d'une seconde vague de l'épidémie préoccupe de nombreux parents : "le retour progressif à l'école à partir du 11 mai laisse songeur quand, dans le même temps, tous les lieux publics restent fermés. Les jeunes élèves ne peuvent pas respecter facilement les gestes barrières et peuvent être porteurs sains du virus. Comment éviter une nouvelle flambée épidémique quand près de 900 000 professeurs et 12 millions d'élèves seront rassemblés en classe ?".

Réouverture des écoles et santé de l'enfant

"La réouverture des écoles devra nécessairement se faire en concertation avec les médecins, infirmiers, assistantes sociales et psychologues de l'Education nationale", Marie Tamarelle-Verhaeghe, présidente du groupe d'études sur la santé à l'école, dans un communiqué du 15 avril. Si elle estime qu'une réouverture progressive des écoles le 11 mai est nécessaire pour le bien des enfants, elle réclame un accompagnement des élèves par des professionnels de santé, notamment pour pallier aux troubles et aux difficultés vécues pendant le confinement. Ainsi, les violences intrafamiliales, les deuils... devront être identifiés et pris en charge. Par ailleurs, un travail devra être effectué avec les familles sur le retour au rythme scolaire. Autre point que les établissements scolaires devront prendre au sérieux : l'hygiène et en particulier la place des toilettes à l'école. "Manque de papier ou de savon, mauvaises odeurs, problèmes de harcèlement, les toilettes à l'école sont souvent une zone de non droit, alors qu'elles devraient protéger l'intimité des enfants. Cette crise doit aussi être l'occasion de régler ce problème des toilettes à l'école, non résolu depuis 20 ans, en mobilisant de manière inédite les collectivités territoriales", précise Marie Tamarelle-Verhaeghe.

Diplômes et enseignement supérieur

"Dans l'enseignement supérieur, les cours ne reprendront pas avant l'été", a précisé Emmanuel Macron. Les dates des examens et concours de recrutement des professeurs, ainsi que les concours d'accès aux grandes écoles ont été précisées par les ministres de l'Education nationale et de l'Enseignement supérieur. Emmanuel Macron a également annoncé que les étudiants les plus précaires seraient aidés financièrement en cette période de confinement. En ce qui concerne les lycéens, Jean-Michel Blanquer a annoncé que la plupart des diplômes cette année seraient passé sous forme de contrôle continu. C'est le cas pour le bac général et technologique, le brevet, le BTS ainsi que les diplômes en apprentissage. Les oraux de rattrapage et l'oral de Français restent maintenus.

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