jeudi 30 avril 2020

Retour à l'école : quel protocole sanitaire pour la rentrée ?

Retour à l'école : quel protocole sanitaire pour la rentrée ?

[Mis à jour le 30 avril à 9h16]. Le gouvernement doit présenter ce vendredi le protocole sanitaire qui devra être mis en place dans les établissements scolaires dès la rentrée des classes, à partir du 11 mai. Lors de l'annonce du plan de déconfinement à l'Assemblée nationale ce 28 avril, Edouard Philippe a déjà dévoilé quelques mesures. Le port du masque sera obligatoire dès le collège, les élèves ne seront pas plus de 15 par classe, les tables des salles de cours devront être espacées d'au moins un mètre. Ce protocole sanitaire s'appuie en grande partie sur les recommandations du Conseil scientifique.

Calendrier de reprise des cours, lycée en juin

Le retour à l'école est un impératif pédagogique et de justice sociale, en particulier pour ceux qui peuvent difficilement suivre les cours à distance. "Nous proposons une réouverture très progressive des maternelles et écoles élémentaires à compter du 11 mai, partout sur le territoire et sur la base du volontariat. Dans un second temps, à compter du 18 mai, nous pourrons envisager de rouvrir les collèges, en commençant par les classes de 5e et les 6e" a annoncé Edouard Philippe. Mais la rentrée des lycéens sera décalée : "nous déciderons fin mai si nous ouvrons les lycées en commençant par les lycées professionnels début juin", précise le Premier ministre. "La réouverture des écoles est nécessaire pour garantir la réussite éducative des élèves, notamment les plus vulnérables d'entre eux dont la scolarité souffre terriblement du confinement".

Edouard Philippe a également précisé que les cours pourront être suivis à l'école, ou à la maison, avec un enseignement à distance gratuit comme c'était le cas pendant le confinement. Certains collégiens poursuivront donc les cours à distance. Les élèves pourront également aller en étude, ou dans le cadre d'activités périscolaires avec des activités physiques et d'éducation à la santé.

Les crèches ouvriront progressivement à partir du 11 mai

L'accueil se fera par groupe de 10 enfants maximum si l'espace le permet et si les conditions sont réunies pour que les groupes ne se croisent pas. "Cette réduction des capacités posera notamment la question des priorités d'accueil", précise le Premier ministre. Par exemple, l'impossibilité de télétravail pour un couple d'actifs ou les difficultés rencontrées par les familles monoparentales devront être pris en compte dans ces critères de sélection. Seront également prioritaires : les enseignants ou encore le personnel soignant qui devront faire garder leurs enfants pour pratiquer leur profession. 

Conditions sanitaires et nombre d'élèves

Les classes rouviront dans des conditions sanitaires strictes : pas plus de 15 élèves par classe. En outre, la vie scolaire des élèves sera organisée autour des gestes barrières, de mesures d'hygiène strictes et de la distribution de gels hydroalcooliques. 

Qui devra porter des masques ? 

Tous les enseignants et encadrants des établissements scolaires devront porter des masques quand ils ne pourront respecter les règles de distanciation. Sur ce point, le gouvernement s'est penché sur les recommandations du Comité scientifique. Par conséquent, le port du masque "est prohibé" chez les tout-petits, notamment en maternelle, précise Edouard Philippe. "Il n'est donc pas recommandé à l'école élémentaire", mais l'Education nationale mettra à disposition des directeurs d'écoles, des masques pédiatriques pour les cas particuliers, notamment en cas de symptômes. Le Premier ministre estimait en effet qu'il était "compliqué de demander à un enfant de 10 ou 11 ans, qui est à l'école primaire, d'aller porter un masque toute la journée, à l'intérieur, en extérieur, de jouer avec dans la cour de récré quand on va commencer à dépasser les 30 degrés", a-t-il déclaré le 24 avril. De plus "il n'y a aucune recommandation scientifique qui dise qu'il faille faire porter des masques à des enfants" avait-il ajouté.

Par ailleurs, le port du masque grand public sera obligatoire pour les professionnels de la petite enfance "puisque les règles de distanciation physique ne peuvent pas être appliquées", précise Edouard Philippe qui rappelle, que bien évidemment, "les moins de trois ans ne porteront pas de masque".

Les masques obligatoires à partir du collège

"Nous fournirons des masques au collégiens qui n'auront pas réussi à s'en procurer, le port du masque étant obligatoire pour les collégiens", précise Edouard Philippe. 

Les transports scolaires

"Les bus scolaires, eux, circuleront à moitié-vides. Les collégiens comme les chauffeurs seront, eux aussi, obligés de porter un masque" a annoncé Edouard Philippe.

Quelles mesures pour les cantines ?

"La cantine de l'école sera en mesure de respecter les règles sanitaires" a annoncé Jean-Michel Blanquer sur BFMTV ce 29 avril. Les enfants pourront donc être accueillis à la cantine en respectant les règles de distanciation sociale, mais dans certains cas, les élèves devront prendre leur repas en classe, comme le recommandait le Conseil scientifique. "Cela se décidera école par école", a précisé le ministre de l'Education. La possibilité pour les enfants de pouvoir déjeuner à l'école est "fondamentale", a-t-il ajouté. Concrètement, des paniers-repas servis en salle de classe ou des pique-niques en extérieur pourront être organisés selon les établissements scolaires.

Calendrier du retour à l'école à partir du 11 mai

"Nous proposons une réouverture très progressive des maternelles et écoles élémentaires à partir du 11 mai, partout sur le territoire et sur la base du volontariat. Dans un second temps, nous pourrons envisager de rouvrir les collèges, en commençant par les cinquièmes et sixièmes. Nous prendrons une décision fin mai pour les lycées.." a déclaré Edouard Philippe à l'Assemblée nationale ce mardi. "Un intense travail de préparation doit avoir lieu dans chaque académie afin que nous puissions préparer cette rentrée très particulière" a-t-il ajouté.

A partir du lundi 11 mai 

Une pré-rentrée est prévue pour les enseignants le 11 mai, afin de préparer au mieux le retour des élèves (par groupes de 15 enfants par classe). Le lendemain, à partir du 12 mai, les maternelles et écoles élémentaires feront leur retour à l'école à cette date. "Dans la majorité des cas, les enfants ne retourneront pas à l'école à plein temps, cela pourra être pour une demie semaine ou pour une semaine sur deux" a précisé Jean-Michel Blanquer sur BFMTV ce 29 avril. Aux écoles de décider le rythme de rentrée des élèves. Dans les écoles rurales par exemple ou dans les classes de REP et REP+ qui sont déjà composées de 12 élèves, les enfants pourront faire leur rentrée en priorité. 

Les crèches ouvriront également à partir du 11 mai, avec des groupes de 10 bébés au maximum. 

A partir du lundi 18 mai

Les collégiens pourront faire leur rentrée scolaire à partir du 18 mai, pour les classes de 6e et 5e, dans les départements à faible circulation du virus (seulement dans les territoires verts).

Lycée, et collégiens de 4e et 3e

"Nous prendrons une décision fin mai pour les lycées" a déclaré le Premier ministre à l'Assemblée nationale ce 28 avril. Ce sera également le cas pour les collégiens de 4e et 3e.

Rappelons que dans l'enseignement supérieur, les cours ne reprendront pas avant l'été". Les dates des examens et concours de recrutement des professeurs, ainsi que les concours d'accès aux grandes écoles ont été précisées par les ministres de l'Education nationale et de l'Enseignement supérieur. En ce qui concerne les lycéens, la plupart des diplômes cette année se dérouleront cette année sous forme de contrôle continu. C'est le cas pour le bac général et technologique, le brevet, le BTS ainsi que les diplômes en apprentissage. Les oraux de rattrapage et l'oral de Français restent maintenus.

Le Comité scientifique préconisait une rentrée en septembre

Rappelons que les spécialistes du Comité scientifique n'étaient pas vraiment pour une rentrée des classes en mai. Interrogé sur Europe 1 ce dimanche, le professeur à l'Institut Pasteur et membre du Conseil scientifique Arnaud Fontanet a déclaré que les membres du Conseil recommandaient la fermeture des établissements scolaires jusqu'à la rentrée de septembre. Jean-François Delfraissy, Président du Conseil scientifique sur le Covid-19, a expliqué sur BFMTV ce 27 avril que "si l'on met des enfants dans une zone confinée comme les écoles, il y a un risque de transmission au sens de la population qui est plus important". Pour les enfants, rien d'inquiétant selon le scientifique puisqu'ils sont pour la plupart asymptomatiques, rappelle-t-il. Mais en dehors de l'école, dans les familles notamment, "ils peuvent être source d'infection. C'est la raison pour laquelle, d'un point de vue strictement sanitaire, nous avions fait la recommandation de poursuivre la fermeture des écoles". Néanmoins, compte tenu des enjeux sociétaux, les spécialistes se disent tout de même favorables à ce que cette rentrée progressive se passe "sur la base du volontariat et de non obligation de la part des familles", avec la possibilité de poursuivre les cours à distance. 

Les pédiatres favorables à un retour à l'école

De leurs côtés, les pédiatres se veulent plus rassurants : dans un communiqué du 27 avril, l'Association Française de Pédiatrie Ambulatoire (AFPA) et le Groupe de Pathologie Infectieuse Pédiatrique (GPIP) tiennent à rassurer les parents sur le retour de leurs enfants en collectivité à partir du 11 mai prochain. D'une part, parce que peu d'enfants sont touchés depuis le début de l'épidémie et les formes sévères sont exceptionnelles, particulièrement chez les moins de 10 ans. Les enfants sont également "moins souvent porteurs du Sars-Cov-2  et les données disponibles sur la contagiosité des enfants entre eux et vers les adultes sont rassurantes", précisent les spécialistes. Le retour en collectivité ne semble donc pas représenter un risque significatif pour les adultes. "Le rôle des enfants dans la dynamique de l'épidémie chez l'adulte parait modeste et concernerait plutôt les adolescents de plus de 15 ans. Le risque d'infection pour les adultes relève surtout du contact entre adultes eux-mêmes (enseignants, personnels et parents groupés en sortie d'école)", ajoutent-ils. Les pédiatres se disent donc favorables à un retour à l'école dans le respect des gestes barrières qui doivent être adaptés à chaque âge. "Tous les enfants y compris ceux suivis pour une maladie chronique peuvent et doivent retourner à l'école" précise le communiqué. Par ailleurs, "le port d'un masque dans les crèches, les écoles maternelles et primaires pour les enfants sans pathologie sous-jacente grave n'est ni nécessaire, ni souhaitable, ni raisonnable" précise l'AFPA qui préconise néanmoins le port du masque chez les adolescents et les parents ou les enseignants.

Le retour à l'école n'est pas obligatoire

"Il n'y aura pas d'obligation du retour à l'école. Il faudra de la souplesse", a affirmé Emmanuel Macron ce 23 avril. Le retour à l'école se fera "sur un principe de volontariat des parents et sans obligation", il sera à la fois "progressif, concerté, et adapté aux réalités", a précisé le Président de la République. Néanmoins, "il faudra être en mesure d'assurer l'enseignement à distance" rappelle le ministre de l'Education nationale. Par ailleurs, "un professeur qui a un problème de santé ne viendra pas. Et si l'on a un parent vulnérable chez soi, on ne vient pas non plus". Il y aura aussi des "marges de manœuvres" locales, afin que certaines régions puissent ne pas rouvrir les écoles. "L'objectif, c'est qu'entre le 11 mai et le 4 juillet, nous ayons réussi cette resocialisation qui permette de se remettre dans l'apprentissage" avait précisé Jean-Michel Blanquer sur France 2. 

Réouverture des écoles et santé de l'enfant

"La réouverture des écoles devra nécessairement se faire en concertation avec les médecins, infirmiers, assistantes sociales et psychologues de l'Education nationale", Marie Tamarelle-Verhaeghe, présidente du groupe d'études sur la santé à l'école, dans un communiqué du 15 avril. Si elle estime qu'une réouverture progressive des écoles le 11 mai est nécessaire pour le bien des enfants, elle réclame un accompagnement des élèves par des professionnels de santé, notamment pour pallier aux troubles et aux difficultés vécues pendant le confinement. Ainsi, les violences intrafamiliales, les deuils... devront être identifiés et pris en charge. Par ailleurs, un travail devra être effectué avec les familles sur le retour au rythme scolaire. Autre point que les établissements scolaires devront prendre au sérieux : l'hygiène et en particulier la place des toilettes à l'école. "Manque de papier ou de savon, mauvaises odeurs, problèmes de harcèlement, les toilettes à l'école sont souvent une zone de non droit, alors qu'elles devraient protéger l'intimité des enfants. Cette crise doit aussi être l'occasion de régler ce problème des toilettes à l'école, non résolu depuis 20 ans, en mobilisant de manière inédite les collectivités territoriales", précise Marie Tamarelle-Verhaeghe.

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