[Mis à jour mercredi 29 avril à 10h35] Comment le retour des centaines de milliers exilés du confinement, partis se réfugier en province, va-t-il s'organiser ? Le secrétaire d'Etat aux Transports Jean-Baptiste Djebbari a d'ores et déjà appelé à un retour "ordonné", après avoir expliqué sur France 5 : "Un certain nombre de ces Parisiens, qui se sont exilés temporairement, font aujourd'hui des réservations (de billets de train) pour rentrer". Et d'ajouter : "Nous allons organiser dans les prochains jours le retour de ceux qui le veulent".
L'heure a en effet bientôt sonné de plier bagage et rentrer à Paris et en Île-de-France, pour une partie d'entre eux qui devra être rentrée le 11 mai, lorsque certains élèves retourneront à l'école et que des travailleurs reprendront le chemin du boulot (sur site).
Le directeur général de la Santé, Jérôme Salomon, avait appelé à la prudence, interrogé par la mission d'information de l'Assemblée nationale sur le covid-19 le 24 avril. Face à l'éventualité d'un retour en masse des Franciliens partis s'exiler à la campagne, il a alerté: "Ce qu'il faudra éviter ce sont les transports interrégionaux et les échanges de population entre des zones massivement touchées et des zones peu touchées, c'est comme ça qu'on va réactiver la circulation du virus".
Par ailleurs, d'aucuns prédisent déjà que le 11 mai, les routes de la région parisienne seront paralysées par un probable "bouchon géant", comme l'explique Le Parisien.
À la lumière des récentes déclarations d'Edouard Philippe concernant l'après-11 mai, comment va s'organiser ce (possible) retour en Île-de-France ?
Pourra-t-on se déplacer librement entre les régions et les départements ?
Edouard Philippe a annoncé que les Français (et donc les Franciliens qui sont partis se confiner ailleurs) ne pourraient pas se déplacer entre les régions et les départements, même après le 11 mai, sauf en cas d'obligations professionnelles ou familiales.
Concrètement, si les confinés hors d'Île-de-France souhaitent rentrer chez eux, ils ne pourront le faire que s'ils doivent retourner travailler, permettre à leurs enfants de reprendre le chemin de l'école, ou dans d'autres cas exceptionnels.
A-t-on besoin d'une attestation de déplacement dérogatoire pour se déplacer ?
Uniquement pour les déplacements à plus de 100 kilomètres du domicile, une attestation sera nécessaire. Pour vérifier que l'on respecte bien ce cadre, il est possible de se rendre sur l'outil Géoportail et calculer cette distance.
Par quels moyens de transport pourra-t-on rentrer sur Paris ?
Certains Franciliens se sont rendus en province au moyen de leur voiture, mais d'autres se verront obligés de prendre le train s'ils souhaitent retourner dans leur région.
Le secrétaire d'Etat aux Transports a précisé sur France 5 que la SNCF continuerait à ne pas vendre plus de la moitié des sièges.
Edouard Philippe a déclaré que "l'offre" des trains serait réduite. "Nous allons continuer d'exiger une réservation obligatoire dans tous les trains -TGV ou non-, à décourager les déplacements entre départements, a-t-il dit à l'Assemblée nationale". La SNCF devrait, sous peu, publier la liste des trains qui pourront circuler à partir du 11 mai.
Le virus risque-t-il de se propager davantage avec le retour des exilés à Paris ?
La réduction de l'offre des trains et du nombre de passagers par wagons a pour objectif d'empêcher un tel scénario de se produire. "Nous allons préserver (...) ces restrictions de manière à éviter les phénomènes de propagation du virus entre régions" entre le 11 mai et le 2 juin, a détaillé Jean-Baptiste Djebbari sur France 5.
Un retour des Franciliens dans leur région d'origine pourrait effectivement augmenter le nombre de cas de contaminés au coronavirus en Île-de-France. "Il y a un risque de recirculation du virus, à la levée du confinement, qui n'est pas uniquement lié au retour des Parisiens mais à la reprise d'une certaine vie sociale. Dans tous les cas, les mesures barrière, auxquelles il faut ajouter le dépistage des cas et leur isolement, vont être cruciales", a déclaré au Parisien la Pr Odile Launay, infectiologue à l'AP-HP. Une vigilance accrue est donc de mise...
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