lundi 1 juin 2020

Nicolas Bedos raconte la "dernière nuit" près de son père : sa lettre déchirante

Nicolas Bedos raconte la "dernière nuit" près de son père : sa lettre déchirante

Nicolas Bedos avait annoncé avec déchirement la mort de son père, Guy Bedos, le 28 mai, sur Twitter : "Il était beau, il était drôle, il était libre et courageux, comme je suis fier de t'avoir eu pour père". Quelques jours après le drame, c'est dans une lettre émouvante qu'il transpose sa peine et son admiration pour celui qui l'a éduqué. "Paris, le 31 mai 2020. Papa, une dernière nuit près de toi. Des bougies, un peu de whisky, ta main si fine et féminine qui sert la mienne jusqu'au petit jour, le dernier jour, ton regard enfantin qui désarme un peu plus le gamin que je redeviens", a lu son ami Augustin Trapenard, au micro de France Inter, le 1er juin. Dans cette missive déchirante, Nicolas Bedos raconte ses derniers instants passés auprès de son père, dont les obsèques se dérouleront le 4 juin, en l'église de Saint-Germain-des-Près, à Paris.

"Un boucan merveilleux dans nos yeux malheureux"

"Au bout de tes jambes qui ne marchent plus, tes chats sereins comme des gardiens. Sur la table de nuit, un fond de verre de coca, ultime lien entre ce monde et toi. Quelques gorgées de force qui te permettent du fin fond de ta faiblesse de nous lancer des gestes d'une élégance et d'une tendresse insolente", poursuit-t-il.

Et d'ajouter avec poésie : "Fâché de ne plus pouvoir parler, tu envoies des baisers muets à ta femme adorée, à ta fille bien aimée, à ta fenêtre de l'île Saint-Louis. Au soleil que tu fuis. Des gestes silencieux qui font un boucan merveilleux dans nos yeux malheureux". 

"Je sens que tu n'es pas loin"

Enfin, Nicolas Bedos continue de s'adresser à son défunt père et lui parle de ses futures funérailles, comme pour lui expliquer quelles seront les étapes de son dernier voyage. "On va t'emmener maintenant dans ton costume de scène, celui des sketchs et des revues de presse, des télé et des radios. Celui qui arpenta la France en long en large et en travers de la gorge de certains maires. Je t'ai noué ta cravate noire. On va t'emmener où tu voulais. C'est toi qui dicte le programme, c'est toi qui conduit sans permis. D'abord à l'église Saint-Germain. Tu n'étais pas très pote avec les religions mais les églises ça t'emballait. (…) Puis on va s'envoler en Corse dans ce village qui te rendait un peu ta Méditerranée d'Alger. On va chanter avec Izia du Higelin, du Trenet, du Dabadie et Nougarro. On va te faire des violons, du mélodrame à capella".

Et de conclure avec tendresse : "A la sortie d'un comédien, il faut se lâcher sur les 'bravo' et occuper chaque strapontin. C'est ton butin. D'autant je sens que tu n'es pas loin. Tu n'es pas mort. Tu dors enfin.Quelques jours plus tôt, c'est la fille de Guy Bedos, Victoria Bedos, qui lui avait rendu un hommage émouvant.


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