[Mise à jour du 9 septembre à 15h40]. Ce mardi 8 septembre 2020, le neuropsychiatre Boris Cyrulnik a remis le rapport de la commission d'experts pour les "1000 premiers jours de l'enfant" à Adrien Taquet, secrétaire d'Etat en charge de la protection de l'enfance et des familles. Parmi ses recommandations, un allongement du congé paternité à 9 semaines qui pourrait même devenir obligatoire et un meilleur suivi parental.
Congé paternité, vers un meilleur accompagnement parental
Adrien Taquet, secrétaire d'Etat chargé de l'Enfance et des familles a assuré qu'il allait étudier les propositions faites par les experts et qu'elles donneront lieu à "des annonces d'ici à la fin du mois". Celles-ci devraient notamment s'axer sur une meilleure communication des messages de santé publique à destinations des parents. L'autre mesure phare qui devrait être adoptée concerne un renforcement de l'accompagnement des familles pour mieux "détecter des fragilités sociales", handicaps, et éventuels troubles psychiques. Comment ? En proposant notamment un accompagnement personnalisé depuis le 4ème mois de grossesse jusqu'au 2 ans de l'enfant.
Le nouveau congé paternité va durer 9 semaines
L'autre point évoqué et sur lequel le gouvernement est très attendu : l'allongement de la durée du congé paternité. Selon Boris Cyrulnik, c'est d'ailleurs par ce biais que les pères vont pouvoir construire "une relation harmonieuse" avec leur enfant. Celle-ci nécessitant "du temps, de la disponibilité et de la proximité physique et émotionnelle de la part des parents. La commission recommande donc d'allonger le congé paternité à 9 neuf semaines. Un congé qui pourrait être séquencé en permettant aux jeunes papas de prendre une partie à la naissance et l'autre à la fin du congé maternel. Outre l'intérêt du développement de l'enfant, cet allongement du congé pourrait également lutter contre la solitude et l'isolement des mamans. Et de fait, réduire le taux de dépression post-partum qui touche environs 10 à 15 % des mères.
Le congé paternité, bientôt obligatoire ?
L'autre constat qui émane de ce rapport, c'est que le congé paternité est encore considéré comme "optionnel". En effet, même si une majorité de pères y recourt (près de 70 %), chaque année, un peu plus de 30 % d'entre eux ne profitent pas de leur congé paternité. Une des raisons étant que même s'il est indemnisé par l'assurance maladie, certains travailleurs plus précaires, n'osent le prendre car craignent pour leur emploi. Pour établir plus d'égalités entre les hommes et les femmes, et éviter aux jeunes pères d'être pénalisés s'il s'arrêtent de travailler, Adrien Taquet envisage de rendre ce congé paternité obligatoire.
Le congé paternité actuel, jugé trop court
Le rapport insiste sur l'importance de repenser les congés parentaux et notamment d'allonger le congé paternité. En effet, alors que, depuis 1980, la mère a droit à 16 semaines de congé maternité (pour ses deux premiers enfants) dont 6, en général, de congé prénatal et 12 semaines après la naissance, le père, lui, a droit a beaucoup moins. Depuis son instauration en 2002, le congé paternité lui accorde 11 jours consécutifs après la naissance de son enfant. Si le papa est salarié, il a le droit à 3 jours supplémentaires accordés par son entreprise (le congé de naissance). Ce congé paternité peut être pris directement après les trois jours d'absence autorisés ou dans les quatre mois qui suivent la naissance.
En comparaison d'autres pays, la durée du congé paternité français paraît bien court. Ainsi, au Québec, il varie entre 3 à 5 semaines, en Norvège, les jeunes parents bénéficie chacun de 15 et 19 semaines à rétablir équitablement entre eux. Idem, en Finlande, où il a été allongé à 7 mois, c'est-à-dire le même temps que le congé maternité.
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