vendredi 11 septembre 2020

Le site porno amateur "Jacquie et Michel", accusé de viols et proxénétisme

Le site porno amateur "Jacquie et Michel", accusé de viols et proxénétisme

Le parquet de Paris a ouvert une enquête le 10 septembre pour "viols" et "proxénétisme" concernant Jacquie et Michel, le site aux vidéos pornographiques amateurs, d'après les informations du 20 Minutes. Trois associations féministes, Osez le féminisme, les Effronté-es et le Mouvement du Nid, avaient dénoncé en février 2020 les conditions de tournage des actrices, assurant qu'elles subissaient des "pratiques sexuelles hors normes et douloureuses alors qu'elles n'étaient pas consentantes", selon le quotidien.

Des témoignages glaçants

Pour appuyer leurs propos, les associations ont relayé les témoignages recueillis par le site Konbini en février dans la vidéo "les coulisses sordides du porno amateur".

"J'avais dit pas d'anal, on m'a proposé de le faire, j'ai dit non (...) et pendant l'une des scènes ils ont quand même essayé contre mon gré. T'as peur, vraiment t'oses pas dire non, t'es devant la production, les acteurs, et t'es complètement seule. Donc non, tu dis pas non", racontait une jeune femme dénommée Nailie. 

20Minutes a également interrogé l'une des anciennes actrices sur les pratiques imposées par Jacquie et Michel

"Quand je suis arrivée, on est descendus dans une cave. Il y avait trois mecs. J'ai dit que je ne voulais pas autant d'acteurs. Mais ils ont répondu que les caméras étaient déjà installées… ", a expliqué Karima, actuellement âgée de 43 ans. "Chacun leur tour, ils m'ont imposé des trucs que je ne voulais pas. Ils m'ont salie. Je suis passée pour une grosse salope ! ", a-t-elle lâché. 

La réponse du site pornographique

"Le groupe propriétaire des sites Jacquie et Michel" a réagi dans un communiqué le 10 septembre dans la soirée. Il a déclaré se tenir "à la disposition de la justice pour faire toute la lumière sur cette dénonciation", " mais qu'il diffusait "des films tournés par des sociétés de production tierces n'appartenant pas au groupe", comme le rapporte BFMTV. 

Une enquête interne au sein du groupe serait dès à présent lancée,  afin de "rompre immédiatement les liens avec celle(s) qui serai(en)t mise(s) en cause si les faits étaient avérés".

De son côté, le journal 20Minutes a questionné Thierry Doucre, le directeur marketing du groupe. Ce dernier aurait affirmé l'existence de nombreuses sociétés derrière le célèbre "On dit merci qui ?". 

"Mais pour cette enquête pour viol, je tombe des nues. Nous ne tournons pas de films. Nous ne faisons que diffuser les films tournés par d'autres sociétés de productions. Et quand on nous remonte un problème, nous cessons toute collaboration avec cette société", a détaillé l'homme.

Les investigations ont été confiées au 3e district de police judiciaire.


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