lundi 7 septembre 2020

Mort d'Elisa Pilarski : son chien Curtis, "à l'origine de l'accident" selon un expert

Mort d'Elisa Pilarski : son chien Curtis, "à l'origine de l'accident" selon un expert

[Mis à jour le 7 septembre à 12h38] Curtis est-il le responsable des morsures qui ont causé la mort de sa maîtresse, Élisa Pilarski, lors d'une ballade en forêt en octobre 2019 ? C'est ce que semble indiquer un expert canin, qui a analysé le comportement du pitbull, d'après le JDD. Pour lui, Curtis "peut bien être à l'origine de l'accident et reste dangereux pour d'autres personnes". Alors que le chien est à la fourrière de Beauvais depuis la mort d'Élisa Pilarski, dont le corps avait été retrouvé, déchiqueté, dans la forêt de Retz, l'expert a été missionné par la justice pour déterminer si le cabot "est susceptible d'être dangereux", lit-on. Celui-ci aurait alors décelé un comportement agressif du canidé, qui aurait notamment mordu Christophe Ellul, compagnon de la victime, et lui aurait arraché son pantalon. Il aurait même obligé la belle-sœur de ce dernier à retirer son manteau, en mordant l'une de ses manches. Or, le corps d'Élisa Pilarski avait été découvert, en partie dénudé, près du manteau de la jeune femme. Un parallèle troublant...

Christophe Ellul reste toutefois persuadé que Curtis est inoffensif et assure que le pitbull est simplement "perturbé par ce qui est arrivé à Elisa". Il continue de mettre en cause les chiens d'une vénerie présents sur les lieux.

Une expertise qui ne tient pas la route ?

D'autres ont également fustigé la méthode et les conclusions de l'expert. Le vétérinaire Thierry Bedossa, comportementaliste canin et président de l'association Agir pour la vie Animale, a fustigé, au micro de RMC : "Quand on essaie d'évaluer la dangerosité potentielle d'un chien qui a mordu, on l'observe mais en tenant compte du contexte. Curtis est depuis 9 mois dans 5 mètres carrés sans sortir. Aucun de ses besoins n'est satisfait à part lui donner à manger ou à boire. Ce ne sont pas des conditions de détention qui permettent d'évaluer les traits de personnalité saillants d'un chien".

Le mystère devrait s'éclaircir à la fin septembre, lorsque 67 analyses ADN seront effectuées sur les cabots qui étaient présents dans la forêt au moment du drame.

Curtis : Une première blessure six mois avant l'attaque

En février, plus de trois mois après le drame, les informations révélées par le journal Oise hebdo indiquaient que le chien avait déjà attaqué sa maîtresse le 14 mai 2019. Élisa Pilarski s'était alors rendue aux urgences avec la main droite enflée et des morsures de plusieurs centimètres au majeur, sur la partie intérieure et extérieure, selon le Figaro.  La jeune femme avait expliqué à sa mère: "C'est  Curtis, il ne m'a pas loupée". Mais Christophe Ellul avait démenti l'information, assurant que c'était un chat qui avait blessé sa compagne.

Cependant, plusieurs témoignages et faits viennent confirmer le comportement violent du chien. Le soir qui a suivi la découverte du corps, Christophe Ellul et sa sœur s'étaient rendus à la gendarmerie, accompagnés du chien, tenu en laisse par cette dernière. Il aurait ensuite "tenté de mordre [la sœur de M. Ellul], ne parvenant qu'à agripper son manteau, qu'elle avait alors dû enlever pour se débarrasser du chien", relate Le Parisien.

L'animal s'était ensuite retourné contre son maître et l'avait mordu à la jambe. Il avait alors été placé dans une fourrière de l'Oise et s'en était pris à une bénévole de 40 ans: "Il m'a sauté dessus au niveau de la poitrine. je le repousse et c'est à ce moment qu'il m'attaque au niveau de la jambe et ne veut pas me lâcher (...)", avait-elle témoigné.

Le Pedigree de Curtis

L'animal potentiellement impliqué dans la mort de sa maîtresse aurait été acheté dans un élevage hollandais, avec Drago, un autre chien du couple. Après avoir présenté Curtis comme un American Staffordshire, Christophe Ellul avait assuré que le chien était un croisement entre Lévrier whippet et un Patterdale terrier. Mais des images publiées par TF1 semblent indiquer que le canidé serait un Pitbull, une race dont l'importation est interdite. La race ne correspondant pas aux normes de l'Organisation Canine mondiale, Drago et Curtis auraient été amenés illégalement en France.

Curtis, champion de "Mordant sportif"

Les cinq chiens du couple étaient également entraînés au combat. Trois mois avant la mort de la jeune femme, l'animal avait participé à des concours de "mordant sportif" spéciaux "American Pitbul" en Belgique, selon les images postées par Élisa Pilarski sur sa page Facebook. Les animaux présents devaient remporter des épreuves de saut, d'obéissance, mais aussi de mordant, c'est-à-dire attaquer et mordre de face. Et c'est Curtis qui aurait remporté le concours.

D'après un hebdomadaire de l'Oise, le chien du couple aurait continué son entraînement en France lors de "face-à-face", une pratique qui consiste à exciter les chiens puis à les positionner l'un contre l'autre.

Pour le moment, "Il n'y a aucune certitude" a précisé le procureur de la République de Soissons. Curtis est toujours placé en statut de "saisie conservatoire" à la fourrière de Beauvais. Le 24 février, deux experts vétérinaires avaient été désignés pour analyser une nouvelle fois le comportement du canidé, et voir s'il aurait pu être à l'origine de la mort d'Élisa Pilarski.


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