[Mis à jour mardi 3 novembre 2020 à 14h12] C'est bien Curtis qui a tué sa maîtresse, Élisa Pilarski, alors qu'elle était enceinte, dans la forêt de Retz, dans l'Aisne, en octobre 2019. Au moment de sa mort, 67 chiens de chasse avaient couru dans la forêt. L'hypothèse de la morsure par un ou plusieurs de ces cabots est écartée, puisque sur la soixantaine d'ADN prélevés, aucun n'a finalement été retrouvé sur le corps d'Élisa Pilarski, retrouvé déchiqueté. "Les chiens du 'Rallye la Passion' sont donc complètement innocentés et exonérés de toute responsabilité relative à l'accident", a déclaré la société de vénerie dans un communiqué.
Seul l'ADN de l'American Pitbull a été retrouvé sur le corps de la victime, sous l'un de ses ongles ainsi que sur ses vêtements, selon BFM TV. Des traces du sang de la jeune femme ont également été retrouvées sur l'œil droit et la mâchoire du chien. Toutefois, l'ADN d'un autre chien non identifié, qui ne faisait pas partie de la meute, a été prélevé sur les vêtements de la jeune femme.
Quant à Christophe Ellul, compagnon d'Élisa Pilarski et propriétaire de Curtis, son avocat Me Alexandre Novion a asséné qu'il ne souhaitait pas "répondre dans l'urgence médiatique" à un rapport "volumineux" qui "appellera probablement une contre-expertise", selon Le Figaro.
Maitre Cathy Richard, avocate de la mère d'Élisa Pilarski, a précisé que la jeune femme de 29 ans n'aurait vu Curtis que "5 fois au maximum", sur BFM TV.
Le scénario de la mort d'Élisa Pilarski
Deux vétérinaires, experts auprès des Cours d'appel de Reims et Toulouse, ont livré les conclusions suivantes : "Le chien Curtis est l'unique auteur des morsures ayant causé le décès" d'Elisa Pilarski qui a succombé à la suite "d'un choc hémorragique consécutif à de multiples plaies".
Voilà le scénario du drame rapporté par le Journal du Dimanche : "Vers 13 heures le 16 novembre 2019, Elisa Pilarski quitte sa voiture. Curtis est en laisse et muselé. Quelques minutes plus tard, il se débat pour retirer sa muselière, excité par la chasse à courre qui se met en place à quelques centaines de mètres de là. Il mord la jeune femme qui appelle Ellul à l'aide à 13h19. Des traces de sang, de scalp, voire de matière cérébrale jalonnent le parcours de la victime sur les chemins forestiers. Elle se dirige vers sa voiture, laisse tomber son téléphone. Elle meurt aux alentours de 13h30, heure à laquelle démarre officiellement la chasse à courre".
Dans leurs conclusions, les experts expliquent également la raison pour laquelle le corps d'Élisa Pilarski a été retrouvé en partie dénudé. Selon eux, la jeune femme mesurant 1m52 pour 56 kilos ne possédait pas le gabarit suffisant pour maîtriser un tel animal qui peut tuer une proie de deux fois ce poids. Elle aurait tenté de se dévêtir pour s'échapper...
Curtis : un chien dangereux dressé au mordant
Un expert canin, qui avait analysé en septembre le comportement du pitbull, avait déjà rendu un rapport accablant. Pour lui, Curtis "pouvait bien être à l'origine de l'accident et restait dangereux pour d'autres personnes".
Alors que le chien est à la fourrière de Beauvais depuis la mort d'Élisa Pilarski, l'expert missionné par la justice avait décelé un comportement agressif du canidé, qui aurait notamment mordu Christophe Ellul, compagnon de la victime, et lui aurait arraché son pantalon. Il aurait même obligé la belle-sœur de ce dernier à retirer son manteau, en mordant l'une de ses manches. Or, le corps d'Élisa Pilarski avait été découvert, en partie dénudé, près du manteau de la jeune femme.
Le mystère devrait définitivement s'éclaircir lorsque 67 analyses ADN seront effectuées sur les chiens de chasse qui étaient présents dans la forêt au moment du drame.
Curtis : Une première blessure six mois avant l'attaque
En février, plus de trois mois après le drame, les informations révélées par le journal Oise hebdo indiquaient que le chien avait déjà attaqué sa maîtresse le 14 mai 2019. Élisa Pilarski s'était alors rendue aux urgences avec la main droite enflée et des morsures de plusieurs centimètres au majeur, sur la partie intérieure et extérieure, selon le Figaro. La jeune femme avait expliqué à sa mère: "C'est Curtis, il ne m'a pas loupée". Mais Christophe Ellul avait démenti l'information, assurant que c'était un chat qui avait blessé sa compagne.
Cependant, plusieurs témoignages et faits viennent confirmer le comportement violent du chien. Le soir qui a suivi la découverte du corps, Christophe Ellul et sa sœur s'étaient rendus à la gendarmerie, accompagnés du chien, tenu en laisse par cette dernière. Il aurait ensuite "tenté de mordre [la sœur de M. Ellul], ne parvenant qu'à agripper son manteau, qu'elle avait alors dû enlever pour se débarrasser du chien", relate Le Parisien.
L'animal s'était ensuite retourné contre son maître et l'avait mordu à la jambe. Il avait alors été placé dans une fourrière de l'Oise et s'en était pris à une bénévole de 40 ans: "Il m'a sauté dessus au niveau de la poitrine. je le repousse et c'est à ce moment qu'il m'attaque au niveau de la jambe et ne veut pas me lâcher (...)", avait-elle témoigné.
Le Pedigree de Curtis
L'animal potentiellement impliqué dans la mort de sa maîtresse aurait été acheté dans un élevage hollandais, avec Drago, un autre chien du couple. Après avoir présenté Curtis comme un American Staffordshire, Christophe Ellul avait assuré que le chien était un croisement entre Lévrier whippet et un Patterdale terrier. Mais des images publiées par TF1 semblent indiquer que le canidé serait un Pitbull, une race dont l'importation est interdite. La race ne correspondant pas aux normes de l'Organisation Canine mondiale, Drago et Curtis, achetés au Pays-Bas, auraient été amenés illégalement en France.
Curtis, champion de "Mordant sportif"
Les cinq chiens du couple étaient également entraînés au combat. Trois mois avant la mort de la jeune femme, l'animal avait participé à des concours de "mordant sportif" spéciaux "American Pitbul" en Belgique, selon les images postées par Élisa Pilarski sur sa page Facebook. Les animaux présents devaient remporter des épreuves de saut, d'obéissance, mais aussi de mordant, c'est-à-dire attaquer et mordre de face. Et c'est Curtis qui aurait remporté le concours.
D'après un hebdomadaire de l'Oise, le chien du couple aurait continué son entraînement en France lors de "face-à-face", une pratique qui consiste à exciter les chiens puis à les positionner l'un contre l'autre.
Pour le moment, Curtis est toujours placé en statut de "saisie conservatoire" à la fourrière de Beauvais par le Procureur de la République de Soissons.
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