vendredi 9 juillet 2021

Protocole sanitaire à l'école : quelles mesures pour la rentrée ?

Protocole sanitaire à l'école : quelles mesures pour la rentrée ?

Un nouveau protocole sanitaire à l'école est prévu pour la rentrée scolaire 2021-2022. "Il y aura des éléments qui différeront peut-être un peu de l'année dernière mais ça sera toujours dans la même logique", avait précisé ce 17 juin sur France Inter, le ministre de l'Education. "Évidemment on souhaite tous ne pas avoir à se servir du protocole et que le curseur soit le plus bas possible". En ce qui concerne la fin du port du masque dans les classes à la rentrée 2021, le ministre estime que cet allègement est envisageable. "On peut l'imaginer, je l'espère de tout cœur. Mais c'est imaginable ce qui ne veut pas dire que c'est certain", a nuancé Jean-Michel Blanquer, conscient que "beaucoup d'enfants, d'ados, trouvaient pénible de le porter". Rappelons qu'à compter de ce 17 juin, le port du masque n'est plus obligatoire en extérieur, y compris dans les cours de récréation. 

Protocole sanitaire pour la rentrée scolaire : hypothèses et avis du Conseil scientifique

La stratégie de dépistage du Conseil scientifique qui s'appuyait sur une large utilisation des tests antigéniques, hebdomadaire et répétée dans les collèges et les lycées n'a pu être mise en place avant l'été. En effet, pour obtenir des résultats significatifs et éviter de fermer les classes, ce dépistage régulier nécessite "une adhésion importante et dans la durée de l'ensemble des acteurs, avec
une répétition hebdomadaire, voire bihebdomadaire pour l'immense majorité des élèves et des enseignants, surtout si cette population est peu vaccinée", précisent les spécialistes. Dans son avis, le Conseil scientifique propose plusieurs hypothèses pour la rentrée scolaire de septembre 2021 : 

  • Mettre en place dès début septembre, une stratégie de dépistage, optimisée et généralisée dans les collèges et les lycées. Pour autant, cette proposition déjà recommandée les mois précédents lui paraît "peu réaliste" compte tenu "des réserves exprimées par les différents acteurs, et une certaine forme de réticence à ce type de démarche".
  • Favoriser la vaccination des adolescents au-dessus de 12 ans en en faisant une priorité, y compris en milieu scolaire. Le politique de dépistage à destination des enfants de moins de 12 ans devrait être intensifiée avec des tests salivaires. Cela veut dire qu'en cas de test positif, l'enfant reste chez lui mais la classe reste ouverte. Des équipes sanitaires dédiées pourraient être mises en place pour apporter une aide extérieure dès septembre.
  • Concernant la vaccination, le Conseil scientifique recommande que le maximum de personnes soient vaccinées avec deux doses avant fin août 2021 pour que l'efficacité soit "tangible à la rentrée, dès le retour de l'école". Enfin, pour les étudiants à l'université, le Conseil scientifique incite les jeunes à se faire vacciner ou tester régulièrement, en évitant les fêtes de rentrées qui avaient contribué à la reprise d'une deuxième vague en septembre 2020.

La chercheuse de l'Inserm Vittoria Colizza a également déterminé plusieurs hypothèses pour contrôler l'épidémie de Covid-19 en milieu scolaire "tout en minimisant le nombre de jours de classe manqués par les élèves". 

  • Si seuls les enseignants sont vaccinés contre le Covid, les chercheurs recommandent l'utilisation d'auto-tests hebdomadaire pour réduire la circulation du virus dans les écoles"Si 50% des enseignants sont vaccinés et 75% des non vaccinés participent au dépistage, ce dernier réduirait de 35% le nombre de cas dans les écoles primaires et de 60% dans les écoles secondaires", estime la chercheuse de l'Inserm. Et plutôt qu'une fermeture de classe dès le premier cas de Covid, ce dépistage régulier permettrait aussi de limiter le nombre de jours de classe perdus. Pour que cette stratégie soit efficace, la fréquence et l'adhésion doivent néanmoins être élevées.
  • Si les enseignants et adolescents sont vaccinés : le Conseil scientifique estime que si les adolescents sont vaccinés, la circulation du virus sera réduite de façon importante dans les établissements scolaires. Le rapport précise également qu'un dépistage régulier permettrait de réduire le nombre de jours d'absence, par rapport à la stratégie basée sur les symptômes et isolement des cas, avec mise en quarantaine réactive de la classe. "Ces travaux suggèrent que, si l'adhésion de la population à ce type de mesures était importante, un dépistage hebdomadaire réalisé dans les écoles à l'aide d'autotests pourrait permettre de réduire de façon importante la circulation virale en milieu scolaire tout en limitant les absences", rappellent les chercheurs. Cette stratégie vise ainsi à limiter au maximum les fermetures de classes. Concrètement, en cas de détection de cas, la classe resterait ouverte, et seuls les cas seraient isolés. Mais pour l'heure, le Conseil scientifique estime que "cette approche n'a pas remporté une adhésion suffisamment importante de la population et des différents acteurs impliqués".

Protocole sanitaire à l'école : quand sera-t-il dévoilé pour la rentrée ?

Le nouveau protocole sanitaire pour la rentrée de septembre sera dévoilé lors de la première quinzaine de juillet et des décisions seront prises à la fin du mois d'août. En attendant la version définitive du protocole sanitaire à l'école, voici les mesures jusqu'à présent en vigueur dans les établissements scolaires, de la maternelle au lycée.

Quel protocole sanitaire actuel dans les cantines scolaires ?

"La plus grande vigilance doit être apportée au strict respect des règles concernant le temps de restauration scolaire" rappelle le ministère, avec la limitation du brassage des élèves (les élèves d'une même classe déjeunent ensemble avec une distance de deux mètres). Les espaces extérieurs ainsi que les gymnases pourront être utilisés pour la prise des repas, et des plats à emporter peuvent être proposés. Jean-Michel Blanquer avait par ailleurs recommandé aux parents, ce 23 avril, de faire déjeuner les enfants à la maison. "En dernier recours, une limitation de l'accueil des élèves dans les locaux de restauration aux seuls élèves qui ne peuvent déjeuner à leur domicile ou un accueil des élèves par roulement pourra être déterminé par la collectivité de rattachement (ou le directeur de l'établissement s'agissant de l'enseignement privé)" précise le ministère.

Protocole à l'école depuis le 1er février : quelles mesures ?

Voici les autres mesures instaurées dans les écoles depuis début février en France :

  • Reprise des cours d'EPS en intérieur. Le protocole sanitaire à l'école confirme qu'"à compter du lundi 3 mai, la pratique en intérieur est de nouveau autorisée". Toutefois "les activités physiques en extérieur ainsi que les activités "de basse intensité" en intérieur permettant le port du masque dans les gymnases sont à privilégier notamment dans les départements faisant l'objet de mesures de freinage renforcées. Les activités physiques et sportives sans port du masque sont autorisées à l'extérieur et à l'intérieur des espaces clos dans le strict respect de la distanciation physique".
  • Concernant l'aération, les salles de classes ainsi que tous les locaux occupés doivent être aérés au moins 15 minutes le matin avant l'arrivée des élèves, pendant chaque récréation, pendant les intercours, au moment du déjeuner et le soir pendant le nettoyage. Le ministère recommande également une aération de quelques minutes toutes les heures. Pour optimiser l'aération des classes, le protocole sanitaire suggère de mettre en place des capteurs de CO2 dans les classes.
  • Enseignant absent et remplacement. Dans les écoles, lorsqu'un enseignant est absent et qu'il ne peut être immédiatement remplacé, l'accueil des élèves est alors suspendu jusqu'à l'arrivée d'un autre professeur. En effet, "les élèves ne peuvent en aucun cas être répartis dans les autres classes" précise le ministère.
  • Les parents doivent surveiller la température des élèves chaque matin et s'abstenir d'envoyer à l'école les enfants fiévreux et/ou symptomatiques.
  • Distanciation de 2 mètres dans les cantines. Une "distanciation de 2 mètres" est imposée "entre groupes à la cantine" indique le ministère de l'Éducation nationale. En effet, comme il le précise "le non-brassage entre élèves de classes différentes doit impérativement être respecté". Ainsi, si les élèves d'une même classe vont pouvoir continuer à déjeuner ensemble ils devront maintenir "une distanciation d'au moins deux mètres avec ceux des autres classes". 
  • Port du masque 'grand public' de catégorie 1 pour les enfants dès 6 ans ainsi que pour les enseignants. Le port du masque concerne depuis novembre 2020 les enfants du primaire dès l'âge de six ans. Le masque est par ailleurs obligatoire pour les personnels dans les espaces clos, tout comme les élèves des écoles élémentaires, des collèges et lycées, excepté pour les repas à la cantine, le sport ou en internat. Le masque reste à proscrire pour les élèves de maternelle, rappelle le ministère de l'Education. A compter du 17 juin, le port du masque en extérieur n'est plus obligatoire, y compris dans la cour de récréation. 
  • Les élèves positifs sont isolés pour une durée minimale de 10 jours (pour les cas symptomatiques à partir de la date des premiers symptômes ; pour les cas asymptomatiques à partir de la date du prélèvement). Tous les autres élèves seront alors considérés comme cas contacts à risque. A l'issue de la fermeture de classe ou d'école, les parents d'élèves de plus de 6 ans devront attester sur l'honneur de la réalisation d'un test par l'élève et du résultat négatif de celui-ci. En l'absence d'attestation, "l'éviction scolaire de l'élève sera maintenue jusqu'à la production de cette attestation ou à défaut pour une durée maximale de 14 jours" précise le nouveau protocole sanitaire.
  • Fermeture de la classe, voire de l'établissement, en cas d'apparition du variant. "Sur signalement de l'ARS, en cas d'identification d'un des variants chez un personnel ou un élève, la classe concernée sera fermée". Dans l'attente de l'identification du virus - variant ou non - une "mesure de fermeture de la classe (voire du niveau ou de l'établissement)" sera, quant à elle, décidée "au cas par cas" notamment "en fonction du nombre de cas de Covid-19 confirmés, du nombre de classes et niveaux concernés". 
  • Désinfection des locaux et des matériels : pour les tables par exemple, le nettoyage doit être réalisé tous les jours, et pour les surfaces les plus fréquemment touchées (poignées de portes...), un nettoyage plusieurs fois par jour est nécessaire. Les classes doivent être aérées le matin avant l'arrivée des élèves, pendant les intercours et chaque récréation, au moment de déjeuner et pendant le nettoyage des locaux. De même, les tables du réfectoire sujettes à davantage de brassage seront "nettoyées et désinfectées, a minima, après chaque service et, si possible, après chaque repas." 
  • Le brassage des élèves est limité au maximum entre les différents niveaux d'élèves : notamment lors de l'arrivée et des départs des élèves dans l'établissement qui sont "autant que possible étalés dans le temps". Dans les bâtiments, les déplacements des élèves sont limités : dans le second degré par exemple, une seule salle est attribuée à chaque classe, à l'exception des salles spécialisées et des ateliers. En outre, les récréations sont organisées par groupes avec un respect des gestes barrières, mais les enseignants peuvent également proposer des temps de pause en classe. 
  • L'accès aux jeux, aux bancs et espaces collectifs extérieurs est autorisé si un nettoyage quotidien est assuré (ou après une période sans utilisation d'environ 12 heures). Au sein d'une même classe, il est possible de mettre à disposition des ballons, jouets, livres, jeux, journaux, dépliants réutilisables, crayons, etc. est permise à l'intérieur des locaux lorsque qu'une désinfection au minimum quotidienne est assurée (ou que les objets sont isolés 24 h avant réutilisation)
  • Lavage des mains, respect des gestes barrières et distanciation physique font l'objet d'une vigilance accrue.

Dans quel cas un élève devient-il cas contact ?

A l'école maternelle : désormais, si un enfant est positif au Covid-19, les autres élèves de la classe sont identifiés comme contacts à risque puisque les enfants ne portent pas de masque. Les élèves ne sont en revanche pas considérés cas contact si l'enseignement est porteur du virus, puisque ces derniers portent un masque. Les enseignants ne sont par ailleurs pas concernés lorsqu'un élève est considéré cas contact. En revanche, dès lors que trois cas sont positifs chez les élèves d'une même classe (de fratries différentes), le personnel est alors cas contact à risque (après une "étude approfondie des contacts).

A l'école élémentaire et dans le second degré : Le port du masque "grand public" de catégorie 1 étant obligatoire tant pour les personnels que pour les élèves dans les salles de classe, l'apparition d'un cas confirmé parmi les enseignants ou les élèves n'implique pas automatiquement de contacts à risque dans la classe. Toutefois, si trois élèves d'une même classe sont positifs au Covid-19, "une étude approfondie des contacts déterminera si les personnels de la classe doivent être également considérés comme contacts à risque conformément aux prescriptions des autorités sanitaires".


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